Starligue
Istres, à la recherche d'homogénéité
Après avoir acquis son maintien au prix d'une deuxième partie folle, Istres aimerait bien pérenniser sa place dans l'élite sans se faire autant de frayeurs.
Se maintenir sans avoir gagné un match dans la première partie de saison, c'est du jamais-vu ou presque. "C'est sûr que c'est atypique, le genre de choses qui ne se passent qu'une fois tous les dix ans" sourit l'entraineur d'Istres Gilles Derot. Et pourtant ses hommes ont réussi cet exploit la saison passée, après avoir passé les fêtes avec deux petits points dans la hotte. Mais le fait de se retrouver au pied du mur, associé au retour de Théo Derot, les a fait se réveiller juste à temps. Cesson et Pontault en ont fait les frais, incapables d'arrêter la furia provençale, qui a permis aux voisins de l'étang de Berre de terminer la saison avec six fois plus de points qu'ils ne comptaient en décembre. Mais, l'été est passée par là et ces six mois de folie sont, désormais, de l'histoire ancienne. "J'espère que cela leur servira. A tous niveaux, on a manqué d'homogénéité la saison passée. Dans les résultats, mais aussi dans notre organisation sur et en dehors du terrain. Certains postes ont été très performants, d'autres beaucoup moins. On a essayé de trouver un meilleur équilibre, en partie grâce à notre recrutement" continue le technicien.
Une marche à franchir pour les recrues
Il faut dire que son équipe a été remaniée cet été, et pas qu'un peu. Plus que le nombre, c'est l'identité des partants qui interpelle. Le capitaine Thomas Tricaud, le portier Robin Cappelle, Théo Derot ou Branko Kankaras, le club istréen a perdu là des gens importants. Et qui tenaient les murs depuis un certain temps. Au point d'envisager un nouveau cycle ? "Non, c'est la continuité de ce qu'on a fait les saisons précédentes. On a essayé de compenser au mieux les départs par rapport à notre situation, tout en gardant l'idée d'homogénéité dans un coin de la tête" explique Derot. Qui n'a pas hésité à miser à plusieurs joueurs qui évoluaient dans les divisions inférieures les saisons précédentes. Louis Roche, Andrea Parisini (photo), Arnaud Tabarand, auxquels on peut ajouter le gaucher Danois Rasmus Nielsen, autant de joueurs qui ne foulaient pas les parquets de l'élite la saison passée. Fatalement, on finit par se demander s'ils auront le niveau pour les combats acharnés de Starligue. "Si on les a pris, c'est qu'on pense qu'ils l'ont !" tempère leur nouveau coach. "Il y a une grosse différence entre la Proligue et la Starligue mais ils ont montré de très belles choses la saison passée et les recrues me semblent être assez fortes mentalement pour gravir la marche." Parisini, le pivot italien arrivé de Strasbourg, présente notamment le profil pour terminer parmi les bonnes surprises de la saison. Il a survolé le sujet avec une équipe de tableau de Proligue la saison passée, mais sa marge de progression, à 24 ans, est conséquente. "Il est inquiet, il va jouer à un niveau qu'il ne connait pas. Il ne sera peut-être pas au même niveau offensif, à marquer huit buts par match. Mais je suis convaincu que la paire qu'il va former avec Louis Roche va faire plus que tenir la route" résume Derot.
"Si je revis la saison dernière avec la même fin, bien sûr que je prends"
Gravir la marche, c'est bien, mais encore faudra-t-obtenir des résultats. Pour cela, l'équipe istréenne devra être capable d'apporter du danger de partout. La saison passée, on a beaucoup vu Nicolas Boschi sur la base arrière, beaucoup moins les gauchers Capella et Stojanovic. Le tout sera de trouver la bonne alchimie rapidement, alors que, dans le vestiaire, un duo formé de Boschi et de Guillaume Crépain semble bien parti pour hériter du capitanat. "Ce n'est pas une décision à prendre à la légère, on a cherché des gens qui avaient de l'expérience, qui connaissaient le club. Tout n'est pas encore fixé, mais ces deux joueurs ont le profil recherché" appuie leur entraineur. Qui aimerait bien que ses ouailles sauvent leur place en Starligue, mais de façon un peu plus orthodoxe que la saison passée : "La saison passée a été couteuse en énergie. On sait qu'on fait partie des candidats au maintien, mais on n'a pas moins d'arguments que les autres. Si je revis la saison dernière avec la même fin, bien sûr que je prends. Mais, si on peut être un peu plus homogène et ne pas être presque en deuxième division à Noël, ça serait pas mal non plus."
Kevin Domas