Starligue - J17
Paris seul sur sa planète
Le Paris Saint-Germain s'est imposé face à Nantes, avec une facilité que le score final ne dit pas (34-29). Le leader compte désormais quatre points d'avance sur Montpellier.
"Quand on joue le deuxième du classement, on va toujours envie de frapper un grand coup" dit Nikola Karabatic, quelques secondes après la fin de la démonstration de son équipe face à Nantes. Si tant est qu'il y avait encore du suspens pour connaitre l'identité du futur champion de France avant cette dix-septième journée, ce soir, celui-ci apparait bien éventé. Paris compte quatre points d'avance sur Montpellier, son premier poursuivant et cinq, même six avec le goal-average particulier, sur Nantes. D'ailleurs Thierry Anti, l'entraineur du H, ne se fait pas d'illusions : "Paris sera champion de France". Ce soir, le PSG n'a même pas eu à forcer. Il a commencé à jouer à la cinquième minute et arrêté à la cinquantième, Raul Gonzalez ayant préféré faire tourner pour préparer le match à Montpellier en coupe de France de dimanche. Peu importe, il s'est quand même imposé de cinq buts après avoir été onze longueurs devant. Une fois Thierry Omeyer dans le match et les pertes de balle éliminées, les joueurs de la capitale ont déroulé. Des buts sur jeu placé par Mikkel Hansen et Luka Stepancic, des montées de balle avec Sander Sagosen et un festival de Thierry Omeyer dans les cages, tout le répertoire y est passé. "Paris était plus fort que nous ce soir. Non, Paris est plus fort que nous tout court. Il a manqué énormément de choses pour qu'on puisse rivaliser" soupirait encore Anti. Il a manqué à ses hommes de la fraicheur physique, déjà. Dès la vingtième minute de jeu, certains, à l'image d'Olivier Nyokas, ont semblé piocher. Et sans rotations sur le poste d'arrière gauche, compliqué d'exister face à une telle machine.
Mais côté nantais, il a aussi manqué de la folie. Là où, la saison passée, on sentait que quelque chose pouvait toujours se passer, en ce moment, c'est calme plat. Quand le bateau a coulé en seconde période, tout le monde est resté dans son coin. Le contexte, avec l'officialisation du départ de Nicolas Claire en 2020 survenue en début de semaine, n'est pas très propice aux réjouissances. La situation sur le banc n'est pas beaucoup plus claire. Et cela finit par s'en ressentir dans le vestiaire. "En ce moment, c'est triste, c'est un peu tendu, ce n'est pas comme la saison dernière. Il ne faudrait pas que les joueurs commencent à se déchirer entre eux. Quand ça commence à aller mal, ça peut partir dans tous les sens" acquiescait Anti, qu'on a vu aller séparer après la rencontre Nicolas Claire et Nicolas Tournat, passablement énervés. C'est forcément le risque dans ces périodes là et avec la fatigue et les frustrations, les choses ne vont pas aller en s'améliorant. A Paris, on est bien loin de ce genre de soucis. On ne veut quand même pas trop en rajouter et surtout pas laisser penser que le titre est déjà joué. "On a vu par le passé que les choses pouvaient vite changer de sens. Ca ne sert à rien de bien jouer si, dans les moments décisifs, on manque de réussite, tout peut s'écrouler. Il nous reste des matchs compliqués, à Chambéry, à Saint-Raphaël, contre Montpellier. On a fait le travail ce soir, on creuse l'écart mais on se doit de rester concentré" terminait Karabatic. On va le croire, pour l'instant. Mais ce soir, Paris a offert une telle démonstration face à une des équipes qui l'a mis le plus en difficulté ces dernières années qu'on ne peut pas s'empêcher de penser que le titre est presque joué.
Les statistiques :
PARIS SAINT-GERMAIN HB - HBC NANTES 34-29 (19-13)
Paris : Corrales (1 arrêt / 2 tirs), Omeyer (14 arrêts / 41 tirs dont 0/2 pén); Gensheimer (6/7 dont 0/1 pén), Stepancic (9/11), Keita (0/1), Sagosen (6/7), H. Toft Hansen (2/2), Rémili, Abalo (0/2), Dourte, L. Karabatic (4/4), Morros, Hansen (5/10 dont 2/2 pén), N. Karabatic (2/2), Ekdahl du Rietz, Nahi (0/1)
Nantes : Bonnefoi (9 arrêts / 35 tirs dont 0/2 pén), Siffert (0 arrêt / 6 tirs); Delecroix (1/1), Guillo, Nyokas (5/9), Claire (3/6), Pechmalbec (1/2), Tournat (2/3), Feliho, Emonet (0/1), Rivera (2/5), Lazarov (5/8 dont 2/2 pén), Gurbindo (5/7), Balaguer (4/6), Damatrin (1/1), Imare
Kevin Domas