Starligue - J18
Cesson coule à pic, l'exploit pour Ivry
Tout est relancé dans la course pour le maintien avec les victoires d'Ivry et d'Istres. Cesson, de son côté, continue de s'enfoncer.
Les semaines se suivent et se ressemblent pour Cesson. Après s'être inclinés face à Istres pour l'ouverture de leur nouvelle salle, les Bretons n'ont pas existé sur le terrain de Tremblay. Après un début de match cataclysmique, ils pointaient déjà à six longueurs avec seulement onze minutes de jouées (8-2). La suite ? Un festival de pertes de balle, d'occasions manquées et de défense plus ou moins approximative. Tremblay, qui restait sur quatre défaites de suite, n'en demandait pas tant. Et a pu faire plaisir à ses supporters. Jusqu'à compter douze buts d'avance à un quart d'heure de la fin (28-16). L'écart final, de six buts (32-26), ne reflète que peu le long chemin de croix des Cessonnais, laissés sans réaction par leur adversaire du soir. "Y'a le feu, faut pas se le cacher" résumait l'entraineur de Cesson Christian Gaudin. "Ce soir, c'est soirée catastrophe. J'avais pourtant dit aux joueurs que le match pouvait se jouer dans les dix premières minutes, mais c'est encore les mêmes maux, on pêche dans notre entame de match. Après, on perd des ballons, on est obligé de s'appuyer aux jeunes pour revenir. Vu les résultats de la soirée, on sait ce qu'il nous reste à faire, prendre des points face aux gros va être une obligation. Je sens le groupe capable de rebondir, mais désormais, il va falloir le faire."
La mauvaise opération cessonnaise est encore renforcée par les victoires de ses concurrents directs. Istres, face à Dunkerque, a réussi la passe de trois (27-23). Si les Provençaux sont encore relégables ce soir, ils ne le sont que pour un petit but. Face aux Nordistes, les hommes de Gilles Derot ont su prendre le rythme pendant trente minutes, passer à la pause à égalité avant d'accélérer au retour des vestiaires. Avec un Robin Cappelle une nouvelle fois dantesque (17 arrêts) et un Branko Kankaras impeccable avec sept buts. De l'autre côté, les ailiers ont été clairement en échec, avec moins de 50% de réussite pour la doublette Billant-Butto. Ce soir, Dunkerque pointe à la dixième place du classement.
Si la victoire istréenne est une belle performance, que dit de la victoire d'Ivry à Montpellier (32-30) ? Loin d'être un hold-up, elle ne doit rien au hasard. Une fois envolés, les rouges et noirs n'ont jamais été rattrapés, alors qu'ils prenaient jusqu'à six buts d'avance en milieu de deuxième acte (22-16). Mate Sunjic a été superbe dans sa cage avec 15 parades tandis que Yoel Cuni, qui a trouvé les filets à huit reprises, s'impose toujours un peu plus comme une des révélations de cette deuxième partie de saison. Pour Patrice Canayer, le manager montpelliérain, la pilule est amère : "C'est une énorme déception. C'est une défaite très dure. La victoire d'Ivry est méritée et je tenais à les féliciter. Quand on voit l'énergie que l'on a déployée dans les 20 dernières minutes, on ne peut pas dire qu'on a perdu à cause de la fatigue physique. Ivry a mis la barre haute dans l'engagement. C'est regrettable. 60% de réussite aux tirs. Dans le dernier quart d'heure, on doit être à 90%. 5 arrêts d'un côté, 15 de l'autre, c'est 20% d'écart. On ne peut pas prendre comme argument la fatigue."
Dans le haut du classement, Nîmes a vu sa belle série arrêtée par Toulouse (29-29). Pourtant longtemps devant, la Green Team a calé au moment de conclure. Un peu la faute à Yassine Idrissi, auteur de 15 arrêts dont cinq dans les cinq dernières minutes. Et puisque Ferran Sole n'a pas tremblé au moment d'égaliser dans la dernière minute sur sept-mètres, Toulouse continue de grapiller des points au classement.
Aix a mis la manière pour s’emparer de la sixième place, sur le parquet de son adversaire direct, Saint-Raphaël. Après plusieurs coups durs, les Provençaux ont su relever la tête et ont mis les ingrédients qu’il fallait pour prendre à revers une équipe varoise qui peine aussi à trouver son équilibre. "A chaque fois qu’on venait ici on faisait des bons matchs et on n’arrivait pas à gagner. Cette fois on n’a pas craqué, notait Jérome Fernandez. C’était important par rapport au contexte psychologique. On a trainé notre défaite à Istres, qui nous a fait très mal psychologiquement, jusqu’à Dunkerque où je crois qu’on a touché le fond." C’est certainement ça qui a mis Aix dans de bonnes dispositions pour distancer Saint-Raphaël et n’être finalement mené qu’à une seule reprise dans la rencontre (11-10, 25e. puis 11-14 MT). Une équipe varoise que l’on avait du mal à reconnaître, notamment sur le plan défensif où elle a mis du temps à se mettre dans le rythme de la rencontre. "Oui on a fait des erreurs un peu grossières en début de match, mais 14 buts à la mi-temps c’est pas si mal" analysait Adrien Dipanda qui avait du mal, à chaud, à trouver les mots pour expliquer la défaite du soir. "Ils ont été meilleurs que nous, ils n’ont pas perdu beaucoup de ballons du coup on n’a pas eu de munitions pour le jeu rapide" continuait l’arrière droit. Donc Aix s’est logiquement imposé, prenant ainsi deux longueurs d’avance sur le SRVHB et confortant ainsi (de deux points), leur siège sur cette sixième place, pas une fin en soi pour le tacticien provençal. "Ce qui est important, c’est qu’il faut qu’on construise après cette victoire pour aller à Ivry avec de l’humilité et continuer à engranger des victoires pour se rapprocher de cette sixième place qui est notre objectif".
Kevin Domas (avec Maxime Cohen)