Starligue - J19
En haut et en bas, cela ne bouge pas
Que ce soit dans la course au titre ou celle au maintien, les positions n'ont pas évolué après la dix-neuvième journée. Entre la aixième et la dixième place, en revanche, toutes les cartes sont de nouveau redistribuées.
Cela n'a certainement pas été le match le plus télégénique de l'année, et pourtant, quel combat nous ont offert Dunkerque et Montpellier ! L'écart final, d'un but (23-22), ne dit pas tout de l'intensité de la rencontre. Deux cartons rouges (Matic Suholeznic pour les locaux, Vincent Gérard chez les visiteurs), treize sanctions pour deux minutes, les jeunes Yann Carmaux et Julien Mursch n'ont pas chomé. "C’était un match particulier, avec pas mal de tension. Il y a eu un moment où j’ai craint que les joueurs ne sortent du match" disait après coup Patrice Canayer. Mais ses hommes sont restés concentrés, à l'image de Nikola Portner, sorti du banc pour quelques arrêts décisifs dans le money-time. Dunkerque, privé de Nagy et de Soudry, avec Taboada et Langaro dans un jour sans, n'a pas été loin de renverser la vapeur. Mais pas loin, face à Montpellier, ce n'est pas assez. Et Patrick Cazal l'avait quelque peu mauvaise après la rencontre : "On sort frustré. L’équipe est pleine de volonté, mais les choses ne se construiront pas dans la facilité cette année. On a l’impression d’avoir tous les éléments contre nous et ça devient agaçant. Comment avoir de la déception quand on voit ce qu’il nous reste et ce qui se passe sur le terrain ?"
Nantes n'a pas connu tant de soucis du côté de Cesson (34-23). Les Bretons ont tenu une mi-temps, passant à la pause dans le sillage dans leur adversaire (17-16). Et puis, plus rien. Le néant. Ou plutôt, des pertes de balle, des tirs ratés, et seulement deux buts en dix-huit minutes. A ce rythme là, compliqué de rester dans le sillage du dauphin du championnat. Alors l'écart a grandi, de façon exponentielle. Nantes a pris onze longueurs d'avance, tandis que David Balaguer et Nicolas Tournant réalisaient un sans-faute, ou presque. Ce soir, le H garde sa place de second au championnat, derrière Paris, qui n'a pas fait de quartier face à Istres (44-29). La résistance des Provençaux a duré dix minutes avant que le rouleau compresseur de Raul Gonzalez passe la seconde. Sander Sagosen préservé, c'est Mikkel Hansen qui a terminé meilleur buteur de son équipe (9 buts), devant Abalo et Rémili (6 chacun). Une affaire parfaitement emballée entre deux weekends de repos pour les joueurs de la capitale.
Derrière le trio de tête, Nimes et Chambéry ont assuré l'essentiel face à Pontault (34-30) et Tremblay (34-31). L'USAM a contrôlé la majeure partie de la rencontre, creusant l'écart à la sortie du premier quart d'heure grâce à deux buts dans la cage pontelloise vide. Mais les hommes de Franck Maurice n'ont pas tué le match et sont donc restés sous la menace de leurs adversaires. Qui ont fini par recoller à un but à un quart d'heure de la fin (26-25). Des velléités rapidement annihilées par un deux minutes et deux pertes de balle de Luka Sokolic. Avec ce succès, Nîmes continue donc sa série d'invincibilité depuis le début de l'année civile et consolide sa quatrième place. "Nos périodes de temps-fort n’étaient pas assez prolongées. On a été monté sur montagne russe. Mais l’important est de marquer des points. C’est 5 victoires et un nul en six matchs. Il y a des choses qui n’ont pas fonctionné : on a eu des bonnes séquences défensives, et ensuite on se fait surprendre sur le repli ou les engagements, on perd des ballons par précipitation donc, encore une fois, on n’a pas réussi à être constant mais on n’a pas eu de vrai temps faible ce qui nous permet de ne pas avoir été mis réellement en danger " analysait Franck Maurice.
Saint-Raphaël plonge, Aix s'échappe
A l’exception de la victoire à Pontault, la seule de 2019, Saint-Raphaël cherche toujours à se rassurer en championnat. Si, en coupe d’Europe, l’équipe fonctionne bien, à l’image de sa dernière victoire face à Berlin, en Starligue, ça patine toujours et la situation s’enlise. La semaine passée c’était Aix qui avait fait plier les Varois dans leur palais des sports (24-28), cette fois c’est Toulouse qui s’est offert le luxe de les faire reculer d’une place au classement. Sur la dynamique de ce qu’ils avaient proposé face à Nîmes, les Toulousains ont dominé la défense varoise qui a cherché ses repères tout au long de la rencontre, pas capable de faire la différence face à la puissance des pivot adverses. Que ce soit d’abord celle d’Henrik Jakobsen puis celle de Jordan Bonilauri, qui l’a remplacé au pied levé lorsque Norvégien est sorti, touché au genou gauche (21-25, 43e). Mais le mal était déjà fait et les hommes de Philippe Gardent s’envolaient (déjà) vers un succès tant on sentait que les Raphaélois n’étaient pas en mesure de répondre avec un Adrien Dipanda bien seul dans le secteur central varois qui ne pouvait rien faire. "Forcément on ressort avec beaucoup de satisfaction, reconnaissait Maxime Gilbert. On sait que Saint-Raphaël est une référence en championnat. Même si on a montré un peu de relâchement cette semaine à l’entrainement, on a su se remobiliser au bon moment, on est un groupe qui vit bien et qui arrive à bien jouer ensemble". C’est donc avec beaucoup d’envie et de force collective, bien poussés par Yassine Idrissi dans le but, que les Toulousains repartent de la Côte d’Azur avec deux points (31-33, FM) qui leur permettent de prendre la 7e place, tandis que Saint-Raphaël recule.
Cherchez à qui profite le crime...A Aix, qui revient d'Ivry avec les deux points de la victoire (25-23). Après Tremblay et Pontault, les hommes de Jérôme Fernandez ont connu une nouvelle soirée stressante en région parisienne. Restés au vestiaires, ils étaient menés de cinq buts (8-3) après un quart d'heure de jeu. En profitant des pertes de balle ivryennes et des arrêts de Wesley Pardin, les Aixois avaient recollé au score douze minutes plus tard. "On n'a pas paniqué, et c'est super positif. Tout n'a pas été parfait, loin de là, mais on a su maitriser les moments importants de la seconde période. Que ce soit avec notre défense ou avec des buts importants" notait Jérôme Fernandez. Aymeric Minne et Martin Larsen ont tenu les leurs dans la partie après le repos, scorant huit et six buts. Et quand Ivry a eu les ballons pour revenir dans le money-time, il les a perdus. Et malgré la nouvelle excellente prestation de Mate Sunjic, Ivry a été contraint de s'incliner. Et Aix prend le large à la sixième place. "Saint-Raphaël semble être en difficulté, mais on va surtout continuer à penser à nous. Si on continue à gagner, on finira sixième. On sait qu'on joue à Toulouse pour la dernière journée, à nous de faire en sorte de ne pas tout jouer sur ce match" conclut un Fernandez heureux.
Kevin Domas (avec M. Cohen)