Starligue - J9
Paris bat Montpellier, un championnat déjà joué ?
En s'imposant face à Montpellier ce soir (35-30), Paris a consolidé sa place de leader du championnat. Avec six points d'avance sur leurs poursuivants, les Parisiens ont-ils déjà plié l'affaire ?
D'abord, concentrons-nous sur le match du soir. Que Paris a plié en vingt minutes, à peu de choses près. Neuf buts inscrit en dix minutes, quatorze en dix-neuf et surtout vingt en une mi-temps, terminée avec six longueurs d'avance (20-14), l'impression laissée par les joueurs de la capitale ne laisse que très peu de place au doute : oui, le Paris Saint-Germain est, à l'heure actuelle, la meilleure équipe française, et d'assez loin. Montpellier a été puni sans ménagement à chacune de ses pertes de balle par la fusée Gudjon Valur Sigurdsson (7 buts dans les 25 premières minutes) et son alter-ego à droite Luc Abalo. "Le pire, c'est qu'on n'en perd pas tant que ça, mais quatre de suite qui nous font mal. C'est d'ailleurs pour ça que je change presque toute l'équipe à ce moment" déplorait après coup Patrice Canayer. Les Parisiens ont appuyé exactement où le bât blesse leur adversaire : ses débuts de rencontres. Si, face à Porto ou Zaporozhye ces dernières semaines, les Montpelliérains avaient pu revenir pour l'emporter au poteau, cette fois, le défi était d'une autre taille. Un peu trop grande pour un Montpellier qui n'a rien lâché en seconde période, à l'image d'un Gilberto Duarte volontaire, mais qui n'est jamais revenu à moins de quatre buts. "Et encore, je pense qu'ils en ont gardé sous la pédale" relativisait Canayer, tandis que Valentin Porte voulait retenir le positif : "C'est sûr qu'il va falloir changer quelque chose pour mieux débuter nos matchs. Mais, sur les quarante dernières minutes, on fait jeu égal avec eux. Il faut reconnaitre que, pour l'instant, ils sont au dessus de nous. Il faut qu'on continue à bosser pour arriver à combler l'écart."
Six points, un gouffre
L'écart, ce soir, se monte donc à six points entre Paris, le leader du championnat, et ses poursuivants. Après neuf journées, il serait bien présomptueux de dire que la course au titre est jouée, d'autant plus que les Parisiens devront, en 2020, se déplacer à Montpellier, Nantes, Aix ou même Toulouse. D'ailleurs, ils ne voulaient surtout pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. "Je suis assez vieux pour me rappeler de certaines années où une équipe avec beaucoup d'avance s'est faite remonter. C'est encore arrivé à Montpellier il y a deux ans, et nous sommes passés devant. Evidemment, il vaut quand même mieux être dans notre position" souriait Nikola Karabatic. Mais tout de même, lui et ses coéquipiers ont laissé une sacrée impression depuis le début de saison. Un sentiment de domination qui laisse encore plus de doutes sur la capacité de ses poursuivants à pouvoir remonter la pente et qui nous ferait presque dire que Paris a déjà fait le plus dur. "On sait que c'est encore long et qu'il va se passer encore beaucoup de choses, entre l'équipe de France, la Champions League. Tout peut aller très vite, mais on est très content d'être dans notre position. Avec l'expérience qu'on a, on ne doit pas laisser les autres revenir" rétorque Karabatic.
Paris a un calendrier favorable
Côté Montpelliérain, on ne s'est pas déjà résigné, mais presque. Avant la rencontre, Patrice Canayer disait sa volonté de consolider la deuxième place, l'occasion est ratée, puisque le MHB fait désormais partie des cinq poursuivants des Parisiens, avec Nantes, Aix, Toulouse et Nîmes. Et quand on lui a demandé si l'écart de six points était rédhibitoire, le manager nous a parlé de progression : "Je ne veux pas manquer d'ambition, mais on veut progresser pour arriver à battre cette équipe. On se rapproche du niveau de cette équipe là, mais pour y arriver, il va falloir beaucoup de travail." Comprenez ça comme vous le voulez, mais on sentait déjà un poil de lucidité, peut-être même de résignation, chez Canayer, surtout quand, quelques secondes plus tôt, il rappelait que l'objectif était d'aller chercher la deuxième place qualificative pour la Champions League. Ce qui, vu la densité du championnat, sera déjà un objectif bien assez compliqué à remplir. Paris, ce soir, a sonné ses poursuivants. Il pourrait même, à la faveur d'un calendrier favorable (Créteil, Saint-Raphaël, Tremblay, Dunkerque) et tandis que ses concurrents joueront les uns contre les autres, avoir assommé le championnat d'ici Noël...
Kevin Domas