Starligue
Yanis Lenne revient plus fort
Le seul gaucher parmi les cinq recrues du Montpellier Handball, Yanis Lenne, a déjà montré cet été qu'il avait trouvé sa place dans son nouveau club. Mais ne veut pas mettre la charrue avant le boeufs pour autant.
Dans la vie, certaines choses finissent forcément par arriver. Yanis Lenne à Montpellier, cela avait déjà presque failli se faire il y a deux étés. Au moment de quitter son Alsace natale, le coeur du gaucher avait balancé entre l'Hérault et la Catalogne, mais Barcelone avait fini par l'emporter. Ce n'est presque que partie remise de le voir arriver à Montpellier cette saison. Comme si, entre les deux parties, il fallait que ça finisse comme ça : ensemble. "Barcelone, ça reste le Barça, mais depuis que je suis tout petit, j'ai des images de Montpellier pratiquant le plus beau jeu du handball français. C'est une fierté de porter ce maillot, presque un rêve. Le MHB, c'est plus qu'un club, c'est une institution dans le handball international" loue l'ancien Sélestadien. Pour lui, les deux dernières années n'ont pas été de repos. Barré par la concurrence sur l'aile droite à Barcelone, il demande de son propre chef l'été dernier à être prêté pour continuer à progresser. Sans savoir que la tenue blaugrana, il ne la portera plus. Mais sans garder une quelconque amertume de l'épisode. "A Barcelone, j'ai énormément grandi, même si les gens ne s'en rendent pas compte. Quand tu passes de Sélestat à Barcelone, c'est un autre monde. La notion de professionnalisme, de détail, d'exigence quotidienne, j'en ai tiré plein d'enseignements" continue Lenne.
Barcelone l'a fait grandir
En tant que personne aussi, Yanis Lenne n'est plus tout à fait le même que quand il portait les couleurs du SAHB. Une première expérience à l'étranger, loin des siens, même si la diaspora française l'a aidé dans sa vie quotidienne, cela ne laisse pas indemne. "Mais je ne veux garder que le positif de tout ça" dit-il, comme pour fermer la parenthèse. La saison dernière passée à Aix aura été pour le gaucher de Colmar l'occasion de mettre en application tous les enseignements emmagasinés à Barcelone. Jérôme Fernandez n'aurait pas dit non à l'idée de le garder un peu plus longtemps mais, quand Montpellier appelle, compliqué de raccrocher en refusant. La perspective de jouer avec Melvyn Richardson, une vieille connaissance, a pesé dans la balance, même si cela n'aura pas été l'argument principal. Le fait que son frère rejoigne le centre de formation montpelliérain ne l'a pas laissé insensible. Comme la chance de retrouver la Champions League, dans un club du très haut de tableau. Le genre de choses qui parle quand on a 23 ans et qu'on déborde d'ambition : "Ca a été une belle opportunité. Je sais qu'ici, je vais avoir des responsabilités mais, maintenant, il va falloir que je confirme. On ne me jugera que sur mes performances sur le terrain."
Besoin de stabilité et de régularité
Patrice Canayer sera le premier juge et Didier Dinart, le second. Car, quand on a gouté à un championnat du monde avec l'équipe de France, même en tant que 17ème homme, ça ouvre l'appétit. Et Yanis Lenne ne fait pas exception. Retrouver les Bleus est forcément inscrit à son agenda, avec de potentiels Jeux Olympiques à l'horizon. Mais entre Valentin Porte, Luc Abalo ou Benoit Kounkoud, l'Alsacien n'est pas encore le premier choix, ni même le deuxième. Et il est parfaitement conscient qu'avant de changer l'ordre établi, il va lui falloir carburer au MHB. "A ce moment de ma carrière, j'ai besoin de stabilité et de régularité. J'ai besoin de montrer que je peux enchainer les bonnes performances, que ce soit en championnat et en Champions League. A partir du moment où cette condition sera remplie, je penserais à la suite" conclut-il. Yanis Lenne n'a jamais été du style à se laisser griser, et ce n'est pas maintenant que ça va commencer.
Kevin Domas (avec G. Bresson)