Biélorussie
Le médecin du Meshkov Brest raconte le quotidien du club
La Biélorussie est le dernier pays d'Europe où le championnat masculin de handball n'a pas été suspendu. La Fédération de Handball du pays a d'ailleurs confirmé dans le courant de la semaine la poursuite de son activité (voir ici). Dmitriy Lukashevich, le médecin du Meshkov Brest, club où évolue William Accambray, s'est exprimé sur la situation dans un entretien avec Belsat.eu, chaîne de télévision en langue biélorusse diffusée depuis la Pologne.
"Partout dans le monde, la vie de la population a changé, commence-t-il. Et les athlètes, comme les autres ont du profondément faire évoluer leurs habitudes. Personnellement, je n'ai pas vu mes parents et mes beaux-parents depuis plusieurs mois et je crois que ça va encore durer un long moment. Mes enfants ne vont plus à l'école, ni au jardin pour enfants. Je vais uniquement au travail et ne sors que pour mes courses aux horaires où il y a le moins de monde possible."
En Biélorussie, le championnat de handball, tout comme celui de football n'a pas été arrêté. Alors, chaque joueur doit redoubler de vigilance au quotidien. "Le club a fait tout son possible, explique le docteur. Nous avons acheté une quantité suffisante de gel hydroalcoolique et des masques jetables que nous avons distribué aux joueurs. Nous nettoyons aussi toutes les surfaces après les entraînements. Psychologiquement, j'ai l'impression que tous les joueurs vont bien. Bien sûr, certains joueurs s'inquiètent, surtout les étrangers où l'épidémie est pire qu'en Biélorussie mais je ne vois pas de panique. Nous devons nous faire confiance."
Situé au sud-ouest du pays, à la frontière avec la Pologne, les déplacements depuis Brest sont longs et fastidieux. Pourtant, pour se protéger du Covid-19, les dirigeants du Meshkov Brest ont choisi de changer leur routine de déplacement."Auparavant, nous dormions la veille des matchs à l'hôtel à l'extérieur, explique Dmitriy Lukashevich. Désormais, même si c'est plus difficile physiquement, nous partons le matin, jouons le match et repartons directement après." Au programme, Meshkov Brest doit encore se déplacer trois fois en six matchs d'ici la fin de saison : au Masheka Mogilev (530 kms, match le 22 avril à 16h), au Cronon Grodno (239 kms) avant d'aller à Gomel (527 kms).
Cependant, le médecin du club reste prudent : "aujourd'hui, personne ne peut dire si notre prochain match à Mogilev se tiendra comme prévu, explique-t-il. La situation continue de s'aggraver et le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint, selon le ministère de la santé." Face à l'absence de décision gouvernementale, chaque club est libre d'organiser ses rencontres comme il le souhaite. L'avant-dernier match disputé par Brest, au SKA Minsk, s'est ainsi tenu à huit-clos (photo ci-dessus). Mais cinq jours plus tard, la direction de Gomel avait choisi de laisser les spectateurs s'installer en tribunes. "Il faut comprendre qu'un grand nombre de personnes à l'intérieur d'une salle est un danger potentiel", rappelle le médecin, toujours à Belsat.eu, considéré comme le seul média d'opposition diffusé en Biélorussie.7
Au classement général, Meskov Brest est premier, avec quatre points d'avance sur le SKA Minsk, qui compte un match en plus. Et aujourd'hui, les dirigeants biélorusses semblent vouloir emmener ce championnat à son terme.