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EdF (M)

Bien finir pour mieux se projeter

, par Lanfillo

L’opposition entre la France et la Bosnie-Herzégovine ce mardi est dépourvue d’enjeu sportif, entre deux équipes déjà éliminées. Mais les Bleus seraient mal inspirés de revenir en France avec une troisième défaite de rang pour le dernier match avant les qualifications olympiques.

Drôle d’ambiance à l’hôtel de l’équipe de France lundi matin. Un peu de morosité, forcément, après l'élimination de la veille, suite à la deuxième défaite du championnat d’Europe face à la Norvège. Une pareille désillusion, la France n’en avait pas vécue depuis l’Euro 2012, encore que cette fois-là, la formule faisait que les Bleus étaient passés au tour principal. Pour une élimination d’un premier tour de compétition, il faut remonter à 1978… « C’est quelque chose qu’on n’a pas l’habitude de vivre », confirme Ludovic Fabregas, pas non plus coutumier de ce genre de situation en club. « Ça nous fait tous de la peine de nous voir comme ça, de voir ton coéquipier avec qui tu t’entraînes depuis plusieurs jours la tête baissée, et de se dire qu’on rentre à la maison », lâche de son côté Luc Abalo, dont le compagnon de chambre Michaël Guigou, était apparu particulièrement marqué après le désastre norvégien.

Se parler, et rebondir

La zone mixte est un endroit qui ne ment que rarement, et celle de dimanche n'a pas fait exception. Guigou l'a traversée sans s'y arrêter, ressortant moins de dix minutes après du vestiaire, déjà douché. Comme s'il fallait passer à autre chose le plus rapidement possible. « Je pense que les joueurs sont atteints au niveau émotionnel, affirme le sélectionneur Didier Dinart. Il faut essayer de se reconstruire. » Premier étape : une réunion d’une grosse heure dans un café de Trondheim ce lundi matin, avec l’ensemble des joueurs et du staff. « Il ne fallait pas rester dans nos chambres chacun dans notre coin, et on a fait quelque chose ensemble, souligne Luc Abalo. Même si on a commencé la balade la tête baissée, rien que de se parler et d'évoquer les choses qu’on a vécues dans la compétition, ça réconforte. » L'occasion, peut-être, de parler à nouveau des problèmes du jeu français : les nombreuses pertes de balle, le manque de liant… Autant de choses qu'on ne corrige pas en un entraînement. Pour Didier Dinart, le but de la journée de préparation du dernier match de la poule, contre la Bosnie-Herzégovine ce mardi, était d' « essayer de retrouver le sourire » pour, ensuite, aborder cette dernière rencontre de la meilleure manière possible.

Luc Abalo (France)

Un match qu'il serait bon de ne pas galvauder, car il sera le dernier de l'équipe de France avant le tournoi de qualification olympique, qui arrive dans trois mois à Bercy. Pas exactement un match de préparation mais un nouveau départ, un premier pas dans la bonne direction, alors qu'il a été annoncé ce matin que le staff sera le même jusqu'au mois d'avril. Dès lors, c'est ce groupe qui devra trouver les solutions ensemble, et d'abord en gérant bien ce dernier passage au Spektrum de Trondheim. « C’est très difficile d’aborder ce match dans ce contexte, mais on doit le préparer du mieux possible, parce qu’on est l’équipe de France, pose Ludovic Fabregas. On ne peut pas terminer quatrième du groupe, on a de l’orgueil, de la fierté. Et finir sur une nouvelle défaite ne nous aiderait pas à construire ce qui arrive dans quelques mois. » Face à une équipe de Bosnie-Herzégovine qui rêve de décrocher sa première victoire dans un championnat d’Europe, une contre-performance serait une très mauvaise prise d’élan avant le grand saut vers le TQO...

A Trondheim, Mickaël Georgeault

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