EdF (M)
Il y a du nouveau dans la cage
Qu'il s'agisse de Yann Genty ou de Wesley Pardin, celui qui accompagnera Vincent Gérard au championnat d'Europe sera un néophyte. Et avec l'arrivée de Jean-Luc Kieffer dans le staff, le poste de gardien de but aura un visage bien différent de celui qu'il a pu avoir par le passé.
Ce sera, bien évidemment, un des enjeux majeurs des deux rencontres préparatoires que l'équipe de France va disputer en cette fin de semaine, face à la Serbie demain et au Danemark dimanche. Qui du Chambérien Yann Genty ou de l'Aixois Wesley Pardin montera dans l'avion pour Trondheim mercredi en tant que binôme de Vincent Gérard ? Rien ne semble être tranché, en tout cas, et les deux arboraient un visage serein quant au choix qu'opérera Didier Dinart. "Ne pas partir ? Je serais un peu déçu, mais honnêtement, ça ne m'empêche pas de dormir la nuit. Si je ne suis pas pris, j'aurais tout donné, Didier pensera que Wesley est plus à même d'aider Vincent, et je n'aurais aucun souci avec ça" avance Genty malgré le fait qu'à désormais 38 ans, il n'aura pas quinze occasions de connaitre une nouvelle aventure en bleu. Pour sa première sous le maillot tricolore, face à la Lituanie, il avait compilé 26 arrêts. Et même si sa saison en club est bien moins probante que la précédente, Didier Dinart n'a jamais cessé de lui faire confiance. Pour Wesley Pardin, c'est le chemin inverse. Arrivé à 23 ans en équipe de France, il n'y avait jamais joué un rôle majeur, au point de ne plus être appelé pendant quelques années avant d'y faire son retour en avril dernier. Sa saison avec Aix est monstrueuse, il pointe au deuxième rang du classement des gardiens du championnat, mais il ne veut pour autant pas se monter trop la tête. "Je sais ce que j'ai à faire, être performant quand on a besoin de moi. Si les choses doivent venir, elles viendront" dit l'ancien Toulousain, philosophe.
Jean-Luc Kieffer, un changement dans l'ombre
Dans ce choix cornélien, un homme aura forcément un poids prépondérant : Jean-Luc Kieffer, le nouvel entraineur des gardiens. L'Alsacien a posé ses valises en équipe de France en octobre, après des années à façonner les portiers du pôle de Strasbourg, ce qu'il continue d'ailleurs à faire. "Didier a eu une réflexion autour du poste, et on a été preneur, évidemment. Auparavant, le travail des gardiens était un peu laissé de côté. Désormais, la présence de Jean-Luc nous permet d'échanger, il a un oeil de spécialiste extérieur pour corriger ce qui peut nous échapper" décrit Vincent Gérard, qui a déjà bien connu Kieffer en étant passé par le pôle espoir alsacien. A l'heure où le moindre détail peut faire la différence, l'arrivée d'un tel spécialiste dans le staff, qui n'en avait jamais vraiment possédé auparavant, permet en tout cas d'apporter une compétence supplémentaire. Et même de gagner des matchs. Certes, l'arrêt de Wesley Pardin face à l'Espagne en octobre dernier sur un tir au but n'était "que" dans un match amical, mais déjà là, Jean-Luc Kieffer a bien senti le coup, en suggérant à Didier Dinart un changement dans la cage. "Je lui fais entière confiance, il connait le poste mieux que moi. Si je l'ai appelé, c'est pour prendre en compte son avis, et je l'écouterai quand il s'agira de choisir le deuxième gardien" appuie Dinart.
Pas le temps de penser au futur
L'arrivée de Jean-Luc Kieffer dans le staff correspond, également, à une volonté de préparer l'avenir, avec une relève dans les cages qui devra, dans les prochaines années, être capable de se positionner en vue de la prochaine olympiade. "Je pense que c'était le bon moment pour arriver, après le départ de Thierry Omeyer. L'équipe de France va, dans les prochaines années, renouveler ses gardiens de but, on a vu des gens comme Julien Meyer ou Robin Cantegrel, et je pense que mon arrivée se fait aussi dans ce contexte" appuie le père de Valentin, champion du monde junior cet été avec les U21 tricolores. Mais avant de penser au futur, et à l'après-Tokyo, pour l'instant, entre les barres, on travaille dans l'urgence. Un gardien efficace de suite, capable de sortir des ballons chauds en dix ou quinze minutes ou de faire souffler Vincent Gérard, c'est tout ce dont l'équipe de France a besoin. "Mais pas une doublure, je n'aime pas ce mot. On cherche un binôme, une paire complémentaire" continue Kieffer, qui observe Yann Genty et Wesley Pardin se tirer la bourre à la loyale à l'entrainement. On a pu connaitre des batailles d'ego dans les rangs de l'équipe de France par le passé, à priori, mais celle entre les deux portiers semble être une affaire de saine concurrence. "Personne ne se pousse dans l'escalier, personne ne se fait de coup tordu. Il y a un choix, on a forcément envie d'être pris, mais l'un comme l'autre, on sait faire la part des choses" appuie Genty. Les coachs ont-il un embryon d'idée quant à leur choix ? Peut-être, mais les matchs amicaux ont parfois servi, par le passé, à bousculer ce qu'on pensait acquis.
Kevin Domas
Le programme de la Golden League
Vendredi 3 janvier, aux Arènes de Metz
Danemark - Norvège à 18h15 (en direct sur beIN Sports 1) France - Serbie à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1 et La Chaine L'Equipe)
Dimanche 5 janvier, à l'AccorHotels Arena de Paris
Norvège - Serbie à 14h30 (en direct sur beIN Sports Max 7) France - Danemark à 17h00 (en direct sur beIN Sports 1 et La Chaine L'Equipe)