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R. Cantegrel : "Le Vardar, ça ne se refuse pas"
A 25 ans, Robin Cantegrel s'envolera dans quelques semaines pour la Macédoine, devenant le premier joueur français à porter les couleurs du mythique Vardar Skopje. Où il va vivre sa première expérience à l'étranger, avec la Champions League à la clé.
Robin Cantegrel a tenu à faire les choses bien. Alors qu'on l'avait sollicité la semaine passée pour avoir ses premières impressions sur sa signature pour deux saisons au Vardar Skopje, le portier avait préféré attendre que le club macédonien, en plein changement de propriétaire, annonce la nouvelle. Mais, chose promise, il nous a rappelé aussitôt le deal officialisé, histoire de partager son enthousiasme d'avoir signé avec une formation qui a soulevé par deux fois la Champions League, en 2017 et 2019. "Quand j'étais plus jeune, je regardais leurs matchs du Final Four avec mon père. Le Vardar, c'est un club mythique, quand il vient taper à ta porte, tu ne peux pas refuser" sourit celui qui portait, encore jusqu'à il y a quelques jours, les couleurs de Cesson-Rennes. Un club breton avec lequel il s'est mis d'accord pour rompre son contrat, un an avant le terme de celui-ci, pour rejoindre Skopje, et qui a déjà trouvé son remplaçant, le Slovène Joze Baznik. Entre temps, le jeune gardien de but avait quand même pris la peine de prendre conseil auprès de son ancien entraineur à Pontault-Combault et mentor, Sébastien Quintallet. Le technicien, qui a beaucoup compté dans sa carrière, a n'a rien trouvé à redire à cette décision, et Cantegrel s'est jeté à l'eau, tout seul comme un grand.
"Tout va être nouveau"
A Skopje, Cantegrel part, de son propre aveu, "à l'aventure". Première expérience à l'étranger, première participation à la Champions League et à la SEHA League, dans un effectif où les joueurs de renom (Cupic, Dibirov, Stoilov ou Ristovski) ne manqueront pas, au sein d'un club qui a plus fait parler de lui pour ses retards de salaire que pour autre chose cette saison... Bref, le Nantais va enchainer découverte sur découverte. Pour la langue, il s'y est déjà mis. "J'arrive à déchiffrer le cyrillique, mais pour l'instant, ça me donne des mots que je ne comprends pas" rigole-t-il. Pour le côté financier des choses, il semblerait que l'arrivée d'un nouveau propriétaire, Mihajlo Mihajlovski, ait résolu le problème. Pour le reste..."C'est sûr que, rien qu'humainement, tout va être nouveau. Je pars avec ma copine, c'est déjà bien de ne pas être seul, mais culturellement, je ne sais pas grand-chose de la Macédoine pour l'instant" avance le récent champion de Proligue, avant d'embrayer : "On va jouer la SEHA League, mais c'est tout nouveau. Par contre, jouer la Champions League, c'était un vrai but dans ma carrière. Je m'étais dit qu'à 25 ans, je voulais jouer une coupe d'Europe. J'ai touché la Champions League du doigt quand j'étais au H et évidemment que quand l'occasion se présente, il ne faut pas la laisser passer."
L'équipe de France, Cantegrel n'y pense pas
Robin Cantegrel a-t-il l'équipe de France dans un coin de sa tête au moment de s'engager avec un des clubs les plus exposés du continent ? Si la lumière de la Starligue qu'aurait pu lui offrir Cesson ne sera pas remplacée par celle des oppositions avec Nexe en SEHA league, de bonnes prestations en Champions League, face aux meilleurs joueurs du continent, pourrait bien l'aider à s'en rapprocher. Mais l'intéressé ne veut pas se prendre la tête. "Je n'y pense même pas. Mon parcours montre qu'il ne faut jamais calculer. Les bleus, c'était du bonus. Bien sûr que, si je peux y retourner, je le ferais, mais je ne suis pas sûr que dans une année olympique, il y ait beaucoup de choses à remettre en cause pour les sélectionneurs" relativise-t-il, bien conscient qu'à Skopje, il ne sera de toute façon pas le numéro un, alors que le portier de la sélection nationale Borko Ristovski fera son retour au pays. Gratter du temps de jeu et des performances, telle sera sa première mission. Alors Robin Cantegrel va profiter des dernières semaines dans sa famille, avant de prendre la route (oui, la route) pour Skopje et y découvrir un des clubs les plus atypiques d'Europe. Avec des supporters bouillants, qui l'ont déjà inondé de messages sur les réseaux sociaux pour lui souhaiter la bienvenue. Et l'espoir que ce saut dans l'inconnu devienne un grand bond en avant pour sa jeune carrière.
Kevin Domas