LNH
Olivier Girault veut "inventer le handball de demain"
Olivier Girault, le président de la Ligue Nationale de Handball, a pris la parole hier pour la première fois depuis l'annonce de l'arrêt des saisons 2019/20, sur l'antenne de beIN Sports. Dévoilant les projets de la LNH pour la reprise de la saison.
A l'arrêt depuis le 13 mars, les championnats professionnels masculins, Starligue et Proligue, ne reprendront pas. La Ligue Nationale de Handball l'a annoncé mardi, sans véritable surprise, puisque le gouvernement avait déjà interdit tout rassemblement jusqu'à la mi-juillet. Les acteurs du handball français n'ont pas été trop durs à convaincre quant à l'intérêt d'arrêter la saison et de commencer à préparer la prochaine, comme l'a confirmé hier soir Olivier Girault sur beIN Sports : "La décision aura de lourdes conséquences, mais il vaut mieux reconstruire le handball que de se montrer sous un mauvais jour, avec des salles vides par exemple. Il y avait trop d'inconnues qui nous ont poussé à arrêter et à ne pas forcer plus que cela."
Un grand Final Four de coupe pour ouvrir la saison ?
Dans les faits, la Ligue Nationale de Handball a fait passer l'élite de quatorze à seize clubs, ajoutant donc quatre journées de plus aux vingt-six déjà existantes. Pour les caler dans un calendrier déjà surchargé, année olympique oblige, l'idéal aurait été de débuter le championnat peu après la mi-août. Mais, de l'aveu même du président, "il est trop prématuré pour en parler". Les scenarii possibles font varier la date de la reprise entre la mi-aout et le début octobre. La volonté de la LNH serait d'organiser, pendant la préparation, des "warm-ups", de grands événements réunissant des représentants du handball professionnel et du handball amateur, sous une forme encore à définir. "Un grand Final Four de coupe pour reprendre la saison, c’est dans les tuyaux" confirme également Olivier Girault, alors que les derniers carrés la coupe de France et la coupe de la ligue n'ont pas pu être disputés. Pour cela, des discussions entre la LNH et la FFHB, qui gère la coupe de France, sont en cours. De coupe de France et de coupe de la ligue, il n'y aura certainement pas la saison prochaine. En tout cas, pas sous leur forme actuelle, puisque les deux compétitions pourraient bien fusionner pour libérer des dates au calendrier. Le cahier des charges pour prendre part aux championnats de Starligue et de Proligue pourrait lui être "revu à la baisse" pour "ne pas pénaliser les clubs en difficulté mais plutôt les aider à survivre."
Si les deux entités françaises, LNH et FFHB, semblent travailler de concert, il semble en revanche évident que la LNH a entamé sa croisade contre l'EHF. La fédération européenne, en présentant son projet de fin de saison 2019/20 à la mi-mars, a pris de court toutes les ligues européennes du continent, dont les intérêts sont bien différentes. Si l'EHF a besoin que les matchs se jouent, eu égard aux contrats de sponsoring et de télévision signés, les clubs français veulent remplir leurs salles, notamment en reprenant le championnat domestique. "La manière d’agir de l’EHF est autoritaire, nous leur avons fait savoir par une lettre bienveillante, parlant de concertation, de réflexion. On n’a toujours pas eu de réponse de leur part" explique le président, qui prévoit "des discussions salées" avec les instances européennes dans les prochaines semaines. La fermeture des frontières temporaire pourrait donc aider le handball français à se recentrer sur lui-même et à "reconstruire un championnat solide." Car le but est évident : sortir de cet arrêt contraint et forcé par le haut.
Kevin Domas