LNH
Trois options pour finir les championnats
Trois options se dégagent quant à la fin prématurée des championnats de Starligue et de Proligue, dont on ne sait toujours pas s'ils pourront se terminer avant la date butoir du 30 juin.
Alors que la reprise des championnats de Starligue et de Proligue est fixée, en théorie, au 22 avril, derrière le rideau, représentants des joueurs, des clubs et de la Ligue Nationale de Handball s'affairent pour trouver la moins mauvaise des solutions, au cas où les journées restant à disputer ne puissent pas l'être. "Alors que d'habitude, notre meilleur outil est le crayon, pour l'instant, on privilégie plutôt la gomme" sourit jaune Erick Mathé, représentant des entraineurs, réunis au sein de 7Master. Le consensus au sein de tous les acteurs du handball professionnel va vers une reprise des compétitions, mais rien ne garantit que les huit journées encore à disputer puissent l'être avant le 30 juin. De plus, quand la décision devra être prise, il se pourrait bien que l'union sacrée soit ébréchée, tant les intérêts des uns et des autres sont divergents. Car ce qu'aimerait le Paris Saint-Germain n'est pas exactement ce qu'aimerait Cesson, et encore moins ce qu'aimerait Besançon... "Il y a des enjeux sportifs, économiques, non seulement pour la saison en cours, mais aussi pour celles à venir" confirme Etienne Capon, le directeur général de la LNH. Mais, de l'avis de tous les interlocuteurs consultés, trois grandes options se dégagent. Chacune avec ses avantages et ses inconvénients.
On gèle le championnat et on repart à zéro
L'idée consistant à repartir en septembre prochain avec des championnats avec les mêmes compositions qu'en 2019/20 ne fait pas que des malheureux, notamment dans les clubs de bas de tableau. Que ce soit Créteil ou Tremblay dans l'élite, ou Besançon et Valence en Proligue, leurs dirigeants ne diraient pas non à une non-relégation. En revanche, du côté de Cesson et de Limoges, les deux clubs en position de monter en Starligue à l'heure actuelle, cette perspective fait grincer des dents. Dans une interview qu'il nous a accordée, Stéphane Clémenceau, le président breton, souligne que Cesson repartirait "avec un budget largement inférieur" en cas de non-montée.
On arrête le championnat, et les places font foi
"Ce n'est pas forcément une option très juste" réplique-t-on d'emblée à la LNH où, si le classement de la saison en cours devait être pris en compte, on préférerait que celui du mois de décembre, à la mi-championnat, soit conservé. Pour une raison d'équité, tout le monde ayant joué contre tout le monde au moins une fois. Mais allez faire comprendre aux actuels relégables de Starligue, Créteil et Tremblay, qu'ils doivent être relégués sans avoir pu se battre et vous allez au devant d'une guerre sans fin, qui pourrait se finir devant les tribunaux, en cas de recours administratifs. "Quelque soit la solution, il y aura des déçus et il faudra trouver une solution. Mais on n'en est pas encore là, et on mettra tout le monde autour de la table pour trouver une solution qui convient à tout le monde" résume Erick Mathé, porte-parole des entraineurs de l'élite.
On anticipe la création d'une Starligue à 16 clubs
C'est, chemin faisant, l'idée qui fait son chemin parmi la majorité des présidents des clubs de Starligue et de Proligue. Une solution qui aurait pour avantage de contenter tout le monde, des clubs mal-classés en Starligue aux deux mastodontes de Proligue, Cesson-Rennes et Limoges, qui ne verraient pas d'un mauvais oeil leur accession dans l'élite en juin. Le président de Besançon, actuelle lanterne rouge de Proligue, a déjà apporté son soutien à cette éventualité dans une interview à l'Est Républicain. Oui mais, quid du calendrier, déjà surchargé, et où il faudrait trouver quatre dates supplémentaires ? "Cette option est sur la table, mais elle ne se met pas en place comme ça. Cette formule n'est pas avantageuse pour tous les clubs" souligne-t-on à la LNH. Les formations jouant la Champions League n'ont jamais été très enthousiastes à l'idée d'augmenter le nombre de matchs de championnat, chargeant encore un peu plus leurs calendriers sans augmenter leurs recettes. La réforme était déjà sur les rails pour 2021/22, sera-t-il possible de l'avancer d'un an ? Les commissions mises en place avec les différents acteurs du handball devraient y répondre sous peu.
Kevin Domas