N1 élite
Tensions entre les deux VAP
Suite à l'annulation de la réception de Villeurbanne à Caen, des échanges tendus ont été observés entre les deux clubs.
Pour rappel, la rencontre entre Caen et Villeurbanne, pour le compte de la 3ème journée de Nationale 1 élite, a été annulée 1h30 avant le coup d'envoi. La cause ? Le résultat positif d'un test covid d'un joueur rhodanien resté à la maison. L'effectif ayant fait le déplacement vers la Normandie au cas où le test serait négatif, ce n'est qu'à leur arrivée au gymnase que les deux équipes apprennent la nouvelle. En concertation avec la fédération, le match a logiquement été annulé.
"Ça méritait un coup de fil"
Thomas Lamora, président du Caen Handball, ne décolère pas : "Soit ils (Villeurbanne, ndlr) ne savent pas ce que c'est qu'organiser un match à ce niveau-là, et dans ce cas il faut qu'ils se posent les bonnes questions au regard de leurs ambitions, soit ils sont inconséquents et irresponsables", exprime-t-il pour SportaCaen.fr. Il souligne également le coût de l'organisation de la soirée, que ça soit d'un point de vue financier (environ 5000€), du point de vue du temps passé par les bénévoles et d'un point de vue de l'image du club. "On a du dire au directeur d'un établissement partenaire de faire demi-tour sur l'autoroute, nous explique le président Caennais au téléphone. Ça méritait un coup de fil. Le jour du match, il n'y a pas eu d'appel de président à président. Il m'a appelé lundi après-midi, et s'est affiché dans la presse..."
Le Villeurbanne Handball Association était déjà sous le feu des critiques suite à la sortie de son entraîneur Semir Zuzo, qui se donne "10 ans pour gagner une coupe d'Europe avec le VHA" (Lyon Sports Actu), et son début de saison décevant (2 défaites en 2 matchs). Les sorties médiatiques normandes appuient sur ce point, et le club a tenu à prendre position sur ce nouveau débat. Ainsi, un communiqué est publié "suite aux fausses déclarations de Thomas Lamora [...] à l'encontre du VHA et de ses dirigeants [...] pour rétablir la réalité des faits. Nous souhaitons tout d’abord à tous les clubs et à tous les dirigeants de handball d’avoir des ambitions… La nôtre n’a jamais été et ne sera jamais de dénigrer, d’abaisser ou d’accuser à tort les autres."
Un protocole sanitaire pourtant respecté
Le club se défend alors d'avoir respecté scrupuleusement le protocole sanitaire. "Un de nos joueurs a déclaré des symptômes vendredi 2 octobre après-midi : il a été immédiatement testé et nous lui avons demandé de s’isoler dans l’attente des résultats. Ces derniers nous ont été communiqués samedi 3 octobre à 17 heures. Nous avons immédiatement prévenu Roch Bedos (entraîneur de Caen et interlocuteur référencé de nos nombreux échanges avant le match) en lui transférant par mail, ainsi qu’à la Fédération française de handball (FFHB) les documents administratifs l’attestant. Après consultations et échanges entre les médecins, la fédération, le délégué et les arbitres, la décision de reporter le match a été prise à 18 heures 30."
Le communiqué compare ensuite la situation à celle de la Starligue, qui ne répond pas aux même règles. Si la rencontre entre Paris et Cesson a pu être autorisée malgré le résultat positif de Yann Genty, qui avait pourtant commencé à s'échauffer, le protocole est différent pour la Nationale 1. "Le protocole sanitaire actuel de la FFHB n’autorise pas les joueurs de Nationale 1 à disputer un match s’ils ont été en contact direct à moins de cinq jours, même s’ils sont négatifs. Autrement dit, même si nous avions fait tester tous les joueurs au même moment que le joueur ayant déclaré les symptômes, et qu’ils avaient été tous négatifs, nous n’aurions de toute façon pas été autorisés à disputer le match." Le club de banlieue lyonnaise ajoute qu'il a également subi des pertes suite à l'annulation du match, en ayant fait déplacer et loger 17 personnes "pour rien" (plus de 2000€).
En réponse, le président des Vikings de Caen se désole de voir le VHA "se réfugier derrière les textes fédéraux". "Les mecs savaient que le match pouvait ne pas se tenir. Ils ont lancé une pièce en l'air en se disant "on vient quand même et on ne vous dit rien", s'indigne Thomas Lamora. Et c'est un club VAP, pas un club de N3. C'est une question de responsabilité et de respect. Avec un cas symptomatique, ils auraient du nous appeler au moins la veille et nous dire qu'il y avait un risque que ça ne se fasse pas. Ça nous aurait permis d'anticiper pour notre organisation, la logistique, reporter des invitations de partenaires... Parce qu'on est VAP, on fait du VIP pour aller en Proligue, et ils devraient le savoir."
Antoine Piollat