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N1M élite - J13

"La révolte du bas de tableau"

, par Zorman

Mickaël Lapointe, Gonfreville (Source : Sophie Lecanu)

Pour cette 13ème journée, on a assisté à une véritable "révolte du bas de tableau" pour reprendre les mots de Pierre Le Meur, coach rennais. En effet, nombreux sont les favoris qui ont du laisser des points à l'extérieur. Gonfreville à Rennes (24-23), Sarrebourg à Pau (29-28), Angers à Vernouillet (31-30), ... Dans les autres matchs, Grenoble a montré du courage et évité la catastrophe face à Boulogne (30-29) et Vernon a assuré en l'emportant face à Amiens de 2 buts, soit le plus gros écart de cette J13 (35-33). Enfin, le choc de la journée entre Caen et Frontignan n'a pas trouvé de vainqueur (33-33).

"Les matchs entre Rennes et Gonfreville sont toujours très disputés, très défensifs. On savait qu'on allait pas faire un match à 40 buts." nous dit le coach gonfrevillois, Ibrahima Diallo, après la défaite de son équipe. Et en effet, face à la meilleur défense du championnat, la meilleure attaque a éprouvé de nombreuses difficultés offensives, bien qu'elle se soit mise au niveau défensivement. Dans un match fermé, aucune équipe n'a pris d'avantage supérieur à 2 longueurs, faisant le jeu des Rennais. "Depuis le début de la saison, on a 8 défaites, mais 6 le sont d'un ou deux buts, analyse l'entraîneur breton Pierre Le Meur. On se donne les moyens d'exister sur tous les matchs, et c'est notre assise défensive qui nous permet d'être présents dans les money time." Avec 2 longueurs d'avance à la pause (MT : 15-13), les locaux vont encaisser un 4-0 en début de mi-temps avant d'en asséner un à leur tour dans un affrontement où le score fait le yoyo. Mais finalement, avec une courte avant dans le money time, c'est bien le Cercle Paul Bert de Rennes qui s'impose sur la plus petite des marges (SF : 24-23).

"On joue un championnat très dense est on en est pas du tout à tirer la sonnette d'alarme. On était à 8 matchs sans défaite, et on sait que plus ces séries durent plus elles ont de chances de s'arrêter, relativise Ibrahima Diallo. Rennes est une équipe qui n'avait pas encore trouvé son rythme de croisière et est très bonne dans son antre. Ce soir on est tombés là-bas mais on ne sera pas les derniers à y laisser des points." Côté breton, on se félicite d'avoir pris les 3 points après une courte défaite à Angers la semaine passée. Au delà de la victoire, c'est la réussite d'une défense réinventée, nous dit l'entraineur : "Notre projet défensif commençait à s'essouffler, les adversaires commencent à bien nous connaître et là, on a pu mettre en place un nouveau dispositif étagé qui a très bien marché pendant 30 minutes face à Gonfreville." Prochain test avec un déplacement à Caen. Une équipe capable "du meilleur comme du pire. Il faut bien faire abstraction du match aller qu'on gagne de 11 buts, là ils nous avaient montré le pire, prévient Pierre Le Meur. A nous d'être le plus dense possible pour les amener dans une fin de match compliquée. Et ça sera aussi l'occasion de mettre une équipe de plus derrière nous." Les Normands, de leur côté, recevront Vernouillet dans un match piège. "A l'aller on perd de deux buts chez eux. On sait qu'ils sont très bons contre les grosses équipes et ont parfois un peu plus de mal à se mettre dedans face aux, entre guillemets, petites équipes, prévient Diallo. On sait que contre nous ils seront bons dans tous les cas, mais nous aussi on sera difficiles à jouer."

Sarrebourg et Angers pris au piège

On l'a dit et redit : Il n'y a pas de petite équipe en N1 élite. Si Sarrebourg savait qu'un déplaement à Pau est toujours périlleux, cela n'a pas empêché les Mosellans de rentrer bredouille après un match brillament géré par l'équipe hôte. En première mi-temps, les deux formations sont au coude à coude, les visiteurs s'appuyant sur la bonne relation entre son demi-centre Dylan Grandjean et son pivot slovène Domen Pogacnik, réel poison pour la défense paloise et auteur de 5 réalisations à 100% sur le seul premier acte. Seulement voilà, l'attaque béarnaise est très en verve aujourd'hui et Pau regagne les vestiaires avec 2 longueurs d'avance (17-15). Le début de la seconde période est marquée par le carton rouge direct ô combien déterminant de Domen Pogacnik à la 35e. L'attaque s'enraye, avec des pertes de balle et des échecs au shoot et les Sarrebourgeois ne marquent plus qu'un but entre la 37e (19-19) et la 46e (24-20). Dans un match fermé, ce retard leur sera rédhibitoire et ils ne reviendront au contact que sur un 7m de Grandjean dans la dernière minute : SF : 29-28. Cette victoire permet à Pau de reprendre de l'air en reprenant sa 10ème place au détriment de Boulogne, défait à  Grenoble.

Hugo Le Bail, Boulogne (Source : crédit photo ACBB HB)

Pour un match de gala aux allures de match de la peur, Grenoble recevait (12e) Boulogne (10e) dans une rencontre délocalisée à la Halle Clémenceau. Et si les Isérois font partie des 5 équipes VAP, leurs récents déboires (retrait de 12 points, blessures et départs de joueurs majeurs) n'en faisaient pas un favori clair. En effet, les 600 spectateurs ont assisté à un combat sans merci pendant 60 minutes. La première période est bien négociée par des Grenoblois qui comptent jusqu'à 4 longueurs d'avance (27' : 14-10) avant de se faire rattraper au pire moment par deux flèches d'un Hugo Le Bail stratosphérique (11/14, sans pénalty). A la mi-temps, tout reste à faire : 15-14. En deuxième période, les coups de canon de l'arrière gauche Slaven Brdar (5 buts sur la mi-temps) permettent à son équipe de garder les devants à l'orée du money time (50e : 25-24). C'est alors que tout s'effondre : Les 5 minutes suivantes sont boulonnaises et Le Bail, NGoulou puis Perdrix sur 7m concluent un 4-0 qui semblent offrir la victoire aux leurs (55' : 25-28). C'est alors que le GSMH va faire se lever le public sur un finish au courage, avec 3 buts des pivots Dei Neigri et Souid, un du capitaine Samy Bendjaballah et un 7m converti dans la dernière minute par un Hakim Malek une fois de plus indispensable (7/11). Score final : 30-29. Grenoble évite ainsi d'être totalement largué en bas de classement mais garde 4 points de retards sur son adversaire du soir, désormais 11e. Boulogne, pour se relancer, aura la lourde tâche de recevoir Frontignan lors de la prochaine journée.

Vernouillet brille, Vernon sans convaincre

On avait vu certaines difficultés la semaine dernière du côté d'Angers. Cette semaine, et malgré un score flatteur, ils se sont vus totalement dominés par une monstrueuse équipe de Vernouillet. Le début de match donne le ton et semble même plier le match : à la 16ème minute, les locaux pointent déjà à 6 longueurs d'avance (16' : 11-5). Cet écart n'ira pas en s'arrangeant et les Euréliens terminent le permier acte largement en tête, grâce notamment à un excellent numéro de l'ailier droit bulgare Svetlin Dimitrov (8/9) et un somptueux Chris NKuingoua dans les buts (15 arrêts). Score à la mi-temps : 17-9. La deuxième période s'annonce compliquée pour les Mainoligériens qui n'abandonnent pourtant pas et vont montrer toute leur envie. Et s'il y a un grand homme côté Angers, c'est bien le capitaine Gillen Lusson. Sur cette seule seconde période, le pivot va inscrire 11 réalisations en autant de tirs, permettant à son équipe d'y croire encore. De 30-25 à la 54e, les visiteurs recollent à une minute du terme (59' : 30-29) et rêvent du hold-up parfait. Néanmoins, le capitaine vernolitain Johan Kiangebeni délivre les siens après un temps mort salvateur et assure les 3 points à domicile. Score final : 31-30. La semaine prochaine, Angers recevra Vernon, qui s'est imposé à domicile face à Amiens, sans briller sur 60 minutes.

Svetlin Dimitrov, Vernouillet (Source : COVHB)

En déplacement à Saint-Marcel Vernon, Amiens s'est bien défendu. Avec un danger bien réparti en attaque (5 joueurs à plus de 4 buts), les Picards livrent un beau combat et sont clairement dans le match à la pause (MT : 17-15). La deuxième période montrera par contre un autre visage des Normands, qui prennent très vite leur envol. De 19-17 à la 35e, l'équipe hôte prend en l'espace d'un quart d'heure une avance définitive (49' : 29-21). Un coup de massue notamment infligé par les excellents ailiers vernonais : Samuel Clémentia à droite (8/10) et Adrien Pochet à gauche (7/8). Si l'entraineur normand Benoit Guillaume "ne peut pas être content de la fin de match" (53' : 31-25 ; 57' : 32-29), le leader parvient néanmoins à s'imposer et prendre une avance non négligeable sur ses concurrents directs (SF : 35-33). "On se projette sur la semaine suivante à Angers et la semaine suivante, la réception de Gonfreville, qui nous courrent tous les deux après, prévoit le coach du SMV. La difficulté, ça va être de mettre un peu plus d'exigeance sur 60 minutes." Amiens de son côté, recevra Pau et devra assurer pour rester en tête du peleton du maintien et, pourquoi pas, regarder plus haut.

Le hold-up héraultais

La réception de à Caen de Frontignan revêtait déjà un enjeu crucial pour la suite de la saison. Les Vikings, 9èmes, devaient impérativement gagner pour pouvoir espérer retrouver la première partie de tableau. Et dès le début de match, on trouve en effet une équipe normande à la hauteur de l'enjeu. Face à une attaque brillante, les Frontignannais prennent la tasse et accusent un retard important dès le début de match (13' : 11-4). Si l'attaque héraultaise se relance, avec la vista de l'ailier droit Pedro Alves Delgado (8/12), la défense reste impuissante et le retard à la pause est conséquent (MT : 20-15). Le retour des vestiaires ne change pas la donne et le FTHB ne parvient pas à créer le sursaut attendu. Les Caennais gardent donc la main sur la rencontre tant et si bien qu'ils peuvent aborder la fin de match sereinement (45' : 29-22). Et c'est alors, qu'en sortie de temps mort, les visiteurs vont trouver les ressources pour se remobiliser et revenir dans la partie : Des arrêts de Kévin Mesnard, pourtant pas auteur de son meilleur match, l'activité du demi-centre Lucas Pelegrin et 3 réalisations d'un Jean-Christophe Bernard simplement parfait en poste de pivot (10/10, dont 7 en seconde période). La remontada héraultaise ne connait aucun coup d'arrêt et le capitaine Alves Delgado égalise sur une interception à la 59e. Encaissant un 33e but, Jean-Christophe Bernard va provoquer un dernier jet de 7m dans les ultimes secondes avant que Maël Vandelanoote ne le convertisse et libère les siens. Le hold-up parfait. Score final : 33-33.

 

Antoine Piollat

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