Proligue - J1
Bon départ pour les favoris, la surprise pour Besançon
Pour la reprise de la Proligue, il valait mieux jouer à l’extérieur : six équipes se sont imposées hors de leurs terres. Besançon a surpris Billère, tandis que Nancy et Pontault-Combault se sont imposés respectivement contre Massy et Dijon. Saran a été solide à Sarrebourg, alors que Sélestat a remporté le derby alsacien contre Strasbourg.
Après six mois d’interruption, la Proligue a repris avec une grosse affiche d’entrée, opposant le troisième et le quatrième de la saison dernière, avant le confinement qui a arrêté le championnat à la 18e journée. Massy, qui a perdu quelques éléments clés à l’intersaison mais qui garde une base similaire, recevait Nancy, qui a affiché son objectif d’accéder à l’élite en fin de saison. Les Nancéiens ont assumé leur statut dans l’Essonne. Après un quart d’heure où les deux équipes sont restées au coude à coude, les hommes de Benjamin Braux ont progressivement creusé leur avantage au point de prendre quatre buts d’avance, un score préservé à la pause (12-16). La maîtrise des visiteurs s’est poursuivie à la reprise, avec jusqu’à six buts d’avance pour les partenaires d’Aurélien Tchitombi, meilleur buteur côté lorrain (17-23, 44’). Massy fait l’effort de réduire l’écart en fin de rencontre, Junior Réault (8 buts dont 4/4 pen.) ramène les siens à deux buts à plus de deux minutes de la fin (24-26, 58’). Mais le MEHB ne marquera pas de but supplémentaire, et Nancy s’impose sans avoir vraiment trembler (24-27). Le GNMHB envoie un premier message clair pour lancer sa saison : il faudra bien compter avec eux cette année.
Pontault-Combault accroche la victoire à Dijon
La deuxième affiche du week-end opposait Dijon, qui a à cœur de faire oublier son exercice 2019-2020 passé dans le bas du classement, à Pontault-Combault, un des favoris pour la montée. Après un bon début de match durant lequel ils font la course en tête, les Dijonnais lâchent l’avantage peu avant la pause (11-12, 30’). Mais le PCHB, malgré un temps-fort en début de deuxième période (15-18, 38’), ne parvient pas à profiter dans la durée de cet avantage. Dijon égalise à quinze minutes du terme (19-19, 45’), et la fin de match est très serrée. Et comme souvent dans ces cas-là, le match se joue à des petits détails. Pontault, bien que ne parvenant pas à creuser l’écart, parvient à éviter que Dijon lui passe devant au score, et parvient à bien gérer les dernières minutes de la partie. À 75 secondes de la fin, Hamza Kablouti donne deux buts d’avance aux siens, et si Virgile Carrière réduit l’écart dans la dernière minute, Dijon doit tout de même s’incliner contre le club francilien (25-26). Auprès du Bien Public, l’entraîneur Ulrich Chaduteaud soulignait les petites erreurs de son équipe, notamment lors des supériorités numériques, qui, mises bout à bout, ont coûté la partie à son équipe. « Si on avait fini à -10, on n’aurait rien dit, mais là à -1 c’est dommage d’avoir fait ces petites erreurs », regrettait-il.
Sélestat remporte le derby
Depuis la remontée de l’Entente Strasbourg-Schiltigheim en 2018 – appelez désormais le club Strasbourg Eurométropole HB – les derbys contre Sélestat sont toujours très attendus, d’autant que les rumeurs de fusion des deux clubs bas-rhinois reviennent comme une ritournelle s’inviter autour de l’affrontement. Mais à chaque opposition ces deux dernières années, un seul vainqueur : Sélestat. L’affrontement 100 % alsacien pour l’ouverture de la saison 2020-2021 a connu le même destin. Et pourtant, ce sont les joueurs de l’Eurométropole qui prennent les premiers un avantage conséquent avec un 4-0 en six minutes (8-8, 13’ ; 12-8, 19’). Avec encore trois buts d’avance peu avant la pause, les Bleus encaissent deux buts dans la dernière minute de la première période (15-14, 30’). A l’entrée dans les dix dernières minutes, le match reste indécis (26-26, 51’), mais Sélestat parvient à prendre un avantage de deux buts après la réalisation de Téo Egermann (27-29, 53’). Les dernières minutes sont irrespirables. Mehdi Harbaoui et Romain Mathias enchaînent les arrêts, avant qu’Yvan Gérard, meilleur buteur du match (9 buts), ramène les siens à une longueur (28-29, 57’). Mais c’est au tour d’Hugo Kriszt de réaliser l’arrêt décisif pour Sélestat dans la dernière minute, pour maintenir l’avance finale d’un but des Sélestadiens (28-29). Le SAHB poursuit donc son invincibilité face à son voisin, qui devra tenter d’aller chercher ses premiers points à Nice la semaine prochaine.
Cherbourg et Besançon, maîtres du money-time
La reprise devait être très festive à Billère : six mois après le dernier match, les Béarnais retrouvaient leur salle et avaient même prévus un concert pour leurs spectateurs après le match. Mais l’adversaire du soir, Besançon, est parvenu à doucher l’ambiance avant que Black M prenne le micro. Les Bisontins ont en effet créé la surprise de la soirée, avec une victoire arrachée à la dernière seconde par Adrien Claire (26-27). La fin de match très serrée ne doit néanmoins pas faire oublier la maîtrise affichée par le GBDH, dernier de Proligue la saison dernière, mais coupé dans sa montée en puissance visible au fil des matchs. Les hommes de Dragan Zovko ont fait la course en tête une grande partie du match (4-8, 18’ ; 10-12, 30’ ; 15-21, 44’), avant que Billère, dans le dernier quart d’heure, fasse le forcing pour s’offrir un dénouement plus favorable. En égalisant enfin, Simone Mengon croyait avoir offert au BHB le point du nul à quelques secondes du terme. Mais c’était sans compter sur Adrien Claire et les Bisontins, qui décrochent leur premier succès à l’extérieur. Première défaite en match officiel pour Daniel Deherme à la tête de Billère, de quoi garder à l’esprit le titre du deuxième album de Black M, Éternel insatisfait…
La soirée a été plus festive – au moins en termes handballistiques – du côté de Cherbourg, seule équipe à s’être imposée à domicile ce week-end. À Chantereyne, la JS a dû lutter âprement avec le Cavigal Nice, qui n’est pas devenu un adversaire moins coriace après six mois de trêve. La preuve avec un gros départ des Aiglons, qui ont vite pris cinq buts d’avance (6-11, 19’), et même six par l’ailier estonien Jürgen Rooba (9-15, 26’). Mais les hommes de Frédéric Bougeant se remobilisent, refont une partie de retard avant la mi-temps (12-15, 30’), puis prennent l’avantage pour la première fois du match quelques minutes après le retour des vestiaires (18-17, 37’). Le vent tourne alors en faveur des Mauves. Nice s’accroche, mais voit son adversaire s’éloigner au score (27-24, 52’), et même quasiment tuer le match sur un but de Lior Gurman (30-26, 56’). La messe n’est pas dite pour autant. Au courage, Nice revient, et Rooba, sur penalty, ramène son équipe à un but à 30 secondes de la fin. L’Estonien a enfin la balle du nul en main, à la dernière seconde. Mais Sven Horvat, le gardien normand, repousse la tentative et est fêté en héros par toute la salle. Cherbourg s’impose sur le fil face à Nice (30-29) au terme d’un match un peu fou. « Les victoires à l’arrache, ça aide à construire un groupe », déclarait Bougeant à Ouest-France. Pour Nice, les premiers points devront attendre encore au moins une semaine.
Mauvais départs pour les deux promus
Les deux promus ont connu une entame de championnat compliquée. Angers retrouvait le niveau professionnel à domicile face à Valence, qui a fini la saison dernière en position de relégable. Si on pourrait bien revoir ces deux équipes lutter pour éviter les positions délicates du championnat en fin de saison, l’entame de match montre un réel écart entre le promu et le club visiteur. Avec cinq pertes de balle dans les dix premières minutes, le SCO se complique la tâche face à une équipe drômoise qui n’en demandait pas tant pour créer un écart conséquent d’entrée, avec notamment 4 buts de Bandjougou Gassama, qui finira meilleur buteur du match (avec Adrien Vergely) avec huit buts marqués (2-7, 10’ ; 5-13, 18’). Les Angevins stoppent l’hémorragie, et parviennent à refaire leur retard avant la pause (13-16, 30’), en profitant notamment du carton rouge de Kevin Mouillon (22’). La deuxième période est toute différente, Angers se bat pour revenir au score face à une équipe de Valence qui parvient à tenir. Alors que le VHB a repris cinq buts d’avance (23-28, 47’), Angers fait le forcing pour revenir mais Steeven Corneil bute sur Artur Adamik pour égaliser (27-28, 50’). Valence parvient à reprendre de l’air dans les dix dernières minutes pour remporter son premier match de la saison (32-34). Le SCO devra poursuivre son apprentissage la semaine prochaine avec un difficile déplacement à Pontault-Combault.
Pour Sarrebourg, le premier match professionnel de l’histoire du club qui fête cette année ses cinquante ans se solde également par une défaite. Il faut reconnaître que les Mosellans avaient fort à faire avec la réception de Saran, une des équipes les plus redoutées du championnat. Malmenés en début de match (6-10, 17’), les Sarrebourgeois s’accrochent néanmoins et sont à la hauteur de leur adversaire à la mi-temps grâce à un dernier penalty de Dylan Grandjean (14-14, 30’). Mais Saran ne panique pas, et, à l’usure, parvient à distancer progressivement son adversaire. Encore à une longueur à douze minutes du terme (22-23, 48’), Sarrebourg craque face au club du Loiret qui s’envole en fin de rencontre. Avec notamment neuf buts de Quentin Eymann, le premier leader du classement des buteurs de Proligue, les Septors s’imposent confortablement contre le SMSHB (26-31). Sarrebourg devra vite se remettre de cette défaite inaugurale pour se projeter sur le match très important à Besançon la semaine prochaine.
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Mickaël Georgeault