Proligue - J12
Nancy tombe, un championnat à trois leaders
Il y a eu quelques surprises ce week-end en Proligue, la plus grosse d’entre elles étant la défaite de Nancy, jusqu’ici leader invaincu, chez lui contre Dijon (26-27). Pontault est contraint au partage des points à Besançon, tandis que Saran et Cherbourg recollent sur la tête du championnat.
Huit succès en huit matchs. Depuis le début de saison, Nancy est invincible, et même dans les contenus de ses rencontres, la sérénité dégagée donnait l’impression que rien ne pouvait l'empêcher de remporter ses matchs. Face à Dijon, malgré l’absence de son maître à jouer Aurélien Tchitombi, touché au psoas, les Nancéiens donnent d’abord la même impression. Le bon début de match de Danijel Vukicevic fait mal aux Bourguignons : le Monténégrin enchaîne un bon schwenker qui lui ouvre le chemin du but, puis une récupération et une bonne passe pour Antoine Blanc sur l’action suivante, qui donne quatre buts d’avance aux siens (6-2, 8’). Mais Dijon, qui a des ambitions de haut de tableau cette saison, se remet de ce mauvais départ et sert les boulons en défense. Nancy baisse en intensité, et après deux duels remportés par Obrad Ivezic qui ont retardé l’échéance, Dijon finit par revenir à un but, puis à égaliser par Pierrick Naudin (8-8, 17’). Théo Laguillaumie donne le premier avantage dijonnais deux minutes plus tard, avant que l’ancien Nancéien Steeven Bois donne deux buts d’avance au DMH (10-12, 23’). En échec en attaque (un but marqué entre la 19e et la 28e minute), Nancy parvient à remettre un peu d’activité en attaque et en défense avant la pause, et ainsi à recoller. Antoine Blanc égalise sur la sirène pour le GNMHB (14-14, 30’).
Steeven Bois décisif contre ses anciens partenaires
Dès lors, on attendait de voir si ces Nancéiens bousculés en première période inverseraient le cours de la partie en début de deuxième, comme ils l’avaient fait à Cherbourg ou à Pontault. Le début de deuxième période donne cette indication : Dijon bute sur la défense nancéienne et perd un ballon bête qui permet à Nancy de prendre trois buts d’avance (17-14, 36’). Mais là encore, hormis de rares fulgurances – un kung-fu conclu par Théo Muller notamment (20-18, 44’) – Nancy ne parvient pas à consolider son avance et voit les Dijonnais revenir (21-21, 48’). Le DMH livre une grosse prestation, bien aidé par un très bon Steeven Bois (5 buts), qui donne deux buts d’avance aux siens, avant que Loïs Pasquet conclue une belle action collective (22-25, 55’). Dos au mur, Nancy trouve les ressources pour égaliser et s’offrir deux dernières minutes stressantes (25-25, 58’). Mais Dijon a la dernière action, gère bien son ballon et Steeven Bois, encore lui, envoie un missile en lucarne qui offre le succès aux Dijonnais à une poignée de secondes de la fin (26-27).
« On a joué contre une équipe de Dijon qui fait son meilleur match de la saison, pendant que nous, on a raté les moments-clés du match, constate Benjamin Braux à l’issue de la rencontre, au micro des envoyés du club chargés de commenter la rencontre sur la page Facebook du GNMHB. Je nous ai trouvés très limités en attaque placée, j’avais senti mon équipe fatiguée, émoussée, ça s’est vu. » Braux ne veut pas se cacher derrière des excuses comme l’absence de Tchitombi, en affirmant que son équipe « n’a pas été suffisamment agressive ce soir, et vu qu’on n’a pas été agressif, notre jeu rapide a été inhibé. » La très belle série nancéienne ne durera donc pas jusqu’aux fêtes. « Dans la tête des gens, ça devenait normal qu’on gagne, mais non, il faut faire le petit effort, et ce soir, on ne l’a pas fait. » A l’inverse, Dijon, qui était l’un des favoris du début de saison qu’on attendait de voir plus haut en ce début de saison, tient enfin son match référence et se replace dans la course aux play-offs.
Cherbourg et Saran recollent…
La défaite de Nancy fait l’affaire de certains de ses poursuivants, qui en profitent pour revenir à hauteur au classement. À l’issue de cette douzième journée, le podium est en effet partagé par trois équipes. Cherbourg tout d’abord, qui a confirmé ses bonnes dispositions du moment du côté de Sélestat (22-26). Les Cherbourgeois ont dominé la rencontre face à un adversaire qui a perdu de sa superbe ces dernières semaines après un excellent début de saison. La défense normande prend le dessus progressivement, et Léo Weber, très bon vendredi (7/7 buts, dont 3/3 pen.), donne trois buts d’avance aux visiteurs avant le quart d’heure de jeu (5-8, 13’). Le calvaire de Sélestat en attaque ne fait que commencer : entre la dixième et la trentième minute de jeu, les Alsaciens ne marquent que quatre buts, perdant des ballons, manquant des tirs ou butant sur Sven Horvat le reste du temps. Cherbourg en profite pour prendre le large, et à la pause, l’écart est important (9-16, 30’). Après avoir compté jusqu’à huit buts d’avance (11-19, 39’), la JS conserve de la marge jusqu’au bout, et reprend sept buts d’écart à l’entrée du money-time (17-24, 53’) pour s’assurer un succès tranquille. Sélestat perd son premier match de la saison à domicile, et enchaîne un cinquième match sans victoire.
Nancy et Cherbourg ne sont pas seuls au sommet du classement de Proligue, puisque Saran les a rejoint lors du dernier match de la journée, ce dimanche après-midi. « On a ressenti davantage de pression du fait qu’on était les derniers à jouer de la journée, et avec les résultats favorables du week-end, ça nous a rajouté du poids », confie l’entraîneur saranais Fabien Courtial au micro de France 3. De fait, les Septors sont en difficulté face à une équipe de Strasbourg qui propose du bon handball en première période. Coupables de trop de pertes de balle (15 au total), les Saranais, un temps devant au score, se retrouvent menés de trois buts par des Alsaciens (15-12, 28’) qui peuvent compter sur l’efficacité d’Yvan Gérard (7 buts en première période). Mais Saran parvient à égaliser juste avant la pause (15-15, 30’). Après un début de seconde période très peu spectaculaire (18-19, 45’), Saran, sans spécialement briller, parvient à faire l’écart à l’entrée dans les dix dernières minutes (19-23, 50’). L’homme décisif de cette fin de rencontre est Nicolas Gauthier, auteur d’un très gros match (18 arrêts, 45%). « On s’en sort difficilement avec un gardien extraordinaire », reconnaît Fabien Courtial. Grâce à son dernier rempart, Saran ne concède que huit buts strasbourgeois en deuxième période. Les Alsaciens ne parviennent donc pas à réduire l’écart et s’inclinent finalement logiquement (23-27). « On permet à Saran de prendre les devants largement, regrette Joffrey Bonnemberger, l’arrière du SEHB. On perd contre une super équipe, mais on avait moyen de les embêter. » Strasbourg est désormais premier relégable du championnat.
… Pontault-Combault et Massy n’en profitent pas
Une troisième équipe aurait pu prendre aussi la première place du classement. Pontault-Combault, à deux points du leader depuis sa défaite de la semaine dernière dans le choc contre Nancy, voulait repartir de l’avant contre Besançon, placé dans la deuxième partie de tableau. Mais après un début de rencontre idyllique pour les Franciliens (2-7, 14’), le GBDH se reprend et passe même devant après une séquence à 8-2 (10-9, 25’). Le score est de parité à la pause (12-12, 30’), et la deuxième période est très équilibrée. Rien n’est encore décidé dans les dernières minutes de la partie, mais à l’entrée dans la dernière minute, Pontault mène d’un but (25-26, 59’) et Chérif Hamani pose son temps-mort. Une première offensive échoue, mais le ballon est encore récupéré. Mais encore une fois, Pontault se trompe et dans les toutes dernières secondes, Tino Franic marque le but de l’égalisation pour les Bisontins (26-26). Un nul mérité pour les hommes de Dragan Zovko, qui ont su se montrer à la hauteur d’un des favoris du championnat. Pontault-Combault, de son côté, est désormais à un point du trio de tête.
Massy, de son côté, pouvait espérer revenir justement à un point de la première place. Mais ce n’était pas le soir des Massicois, pourtant à domicile contre Billère. « On aurait pu jouer six heures, on ne gagnerait pas ce match », lâche Jérémy Roussel, le coach du MEHB, à la fin de la rencontre. Il faut dire que depuis la première minute de cette rencontre, Billère a fait la course en tête, et Massy n’est jamais parvenu à égaliser. La faute à Joris Labro tout d’abord, excellent en première période et qui a écœuré les shooteurs massicois en étant à plus de 50 % d’arrêts dans le premier acte (14 arrêts au total, 45 %). La faute aussi à une équipe de Billère bien organisée. Mais surtout, selon le coach francilien, « on n’est pas rentré dans ce match avec le curseur placé au bon endroit dans la conviction et l’agressivité. J’avais l’impression d’avoir une équipe de poulets sans têtes : quand on récupérait des ballons, on les gâchait, quand on trouvait des solution un tant soit peu collectives, on butait sur leur gardien. » La fin de première période est mal gérée par le MEHB : incapables de marquer dans les sept dernières minutes avant la pause, les Lions accumulent les mauvais choix, entre pertes de balle et tirs ratés. Billère en profite et revient aux vestiaires avec un large avantage (9-16, 30’).
Pour des Massicois émoussés, l’écart est déjà trop important à combler. D’autant que Billère garde la maîtrise de la rencontre, même malgré la sortie sur blessure de David Jimenez (35’). Il faut attendre la 53e minute pour que Massy parvienne enfin à passer sous la barre des cinq buts d’écart (17-21), mais Billère garde le cap et finit bien la rencontre pour s’offrir un succès qui ne souffre d’aucune contestation (20-25). « Dans le contexte sportif depuis trois mois, on a beaucoup de doute qui s’est installé, rappelle Daniel Deherme, l’entraîneur béarnais. On voulait absolument se prouver des choses ce soir, et les joueurs l’ont fait. » Le coach du BHB insiste sur le contexte difficile du début de saison dont il a fallu se remettre. « Gagner Massy reste toujours très satisfaisant. Mais l’exploit est surtout par rapport à nous-mêmes, au regard de ce qu’on a traversé pendant des semaines », souligne-t-il ainsi. Auteur d’un match « parfait en défense », Billère devra maintenant enchaîner avant la trêve contre Nice pour une éventuelle troisième victoire consécutive. Pour Massy, il faudra se remettre de ce passage à vide. « Ça arrive, dans une saison, il y a toujours un ou deux matchs où on passe complètement au travers, ajoute Roussel. Et quand on en arrive à ce niveau de non-maîtrise, le premier à devoir se remettre en cause, c’est moi. » C’est à Cherbourg que Massy devra montrer un meilleur visage vendredi.
Bonnes opérations pour Nice et Sarrebourg
Deux oppositions mettaient aux prises deux équipes de la deuxième partie de tableau ce week-end. Valence, qui a retrouvé le goût de la victoire le week-end dernier face à Besançon, faisait face à Nice, plutôt en forme sur ses dernières sorties. Après une première période équilibrée (13-13, 30’), le Cavigal parvient à faire petit à petit l’écart après plusieurs échecs au tir côté VHB (19-16, 38’). Les Valentinois, privés de Yoann Eudaric après sa disqualification (43’), courent après le score, et ont finalement une opportunité de revenir à un but dans les dix dernières minutes. Mais Gretar Gudjonnson, auteur d’un bon match (14 arrêts), sauve la mise face à Matéo Grosjean et les Niçois marquent sur l’action suivante (26-23, 55’). Avec notamment huit buts d’Alexis Bon, les Azuréens confirment leur bonne dynamique avec ce succès (30-27). Avec huit points, ils ont désormais quatre points d’avance sur la zone rouge, tandis que Valence reste à cinq points.
Enfin, dans le match de la peur entre les deux promus et relégables Sarrebourg et Angers, le suspense a tourné court. Les Angevins, en échec au tir contre Ivan Panjan, notamment sur penalty où le joker médical venu de Croatie a réalisé un sans-faute (19 arrêts dont 4/4 pen.), ont aussi perdu trop de ballons, encore une fois (15), pour espérer exister face à des Mosellans bien dans leur match. Devant dès le départ (5-1, 10’), le SMSHB regagne les vestiaires avec cinq buts d’avance (13-8, 30’) et fait l’écart en deuxième période face à une équipe du SCO totalement inefficace en attaque (21-11, 48’). Les partenaires d’Hafedh Boussaha (8 buts) sauvent à peine l’honneur en atteignant in extremis la barre des 20 buts marqués, mais pas de quoi masquer la lourde défaite face à leur concurrent direct pour le maintien (28-20). Très solide, Sarrebourg se donne de l’air avec cette deuxième victoire de la saison et laisse sa place de dernier à Angers, qui devra se remobiliser pour tenter de bien finir avant la trêve, à domicile contre Besançon vendredi.
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Mickaël Georgeault