EdF (M)
La France rentre dans le rang
Après trois compétitions sans titre, l'équipe de France ne fait pas partie des grandissimes favoris du championnat, qu'elle entame ce soir face à la Norvège. Mais aura tout de même sa carte à jouer pour atteindre le dernier carré.
Compliqué d'arriver en bombant le torse quand votre préparation vous a vu prendre un point sur quatre face à la Serbie. Les joueurs de l'équipe de France en sont pleinement conscients, alors qu'ils ont posé le pied mardi en fin d'après-midi au Caire, où ils entameront ce soir le championnat du monde face à la Norvège. Mais n'allez pas dire aux joueurs que la France est redevenue une nation lambda du handball, ou vous devez vous attendre à être repris de volée..."Je ne suis pas sûr que les autres soient contents de nous rencontrer. On est dans une phase de transition, il nous reste du travail, mais on a quand même une dizaine de joueurs qui étaient présents au dernier Final Four, ce n'est pas rien" tacle Vincent Gérard. Avant de concéder quand même que les résultats actuels forcent quand même ces bleus à aborder les débats avec une certaine humilité.
"On n'est pas encore au niveau de la Norvège"
Au vu de la nouvelle formule de la compétition, la 72ème en autant d'éditions (on plaisante, mais pas tant que ça...), l'entrée en matière face à la Norvège va être capitale. Car les points acquis lors du premier tour servira à définir l'adversaire lors de potentiels quarts de finale. Il s'agira des retrouvailles entre deux nations dont les chemins ne cessent de se croiser et dont les trajectoires suivent des courbes opposées. Si les Français, après avoir régné sur le toit du monde pendant des années, sont rentrés dans le rang, les Scandinaves, portés par Sander Sagosen ont pris les breloques d'argent en 2019 et de bronze en 2020. "Ils sont en pleine confiance, ils l'ont montré lors des matchs amicaux de préparation face au Danemark. Clairement, nous ne sommes pas forcément favoris" avance le sélectionneur Guillaume Gille, tandis que le capitaine Michaël Guigou livre un constat un peu plus dur : "Sur ce que nous avons montré face à la Serbie, la Norvège sera encore un cran au-dessus, et nous ne sommes pas encore à ce niveau là."
D'ailleurs, quand on demande aux bleus leurs ambitions pour le mondial à venir, aucun ne veut se mouiller. Pas même le sélectionneur Guillaume Gille : "Il est autorisé de rêver, mais nos deux sorties face à la Serbie nous ramènent à un peu de mesure". Alors on devra se contenter de "prendre les matchs les uns après les autres", de "continuer à grandir" ou de "nous avons des armes à faire valoir". L'équipe de France n'arrive plus comme le grandissime favori avant chaque compétition planétaire mais, dans un bon jour, elle semble capable de faire douter les plus grands. Comme, dans un mauvais jour, elle peut chuter contre le Portugal ou la Serbie..."Il va falloir apprendre à être un peu moins dans l'attente de résultats de la part de cette équipe. Ce Mondial, si on s'attend forcément à un bon résultat, doit également servir à emmagasiner de l'expérience pour le TQO, qui arrive très vite" conclut Jérôme Fernandez, l'ancien capitaine des Experts. Il va falloir pour les jeunes, désormais, falloir apprendre à oublier ce lourd héritage. Ou au moins à vivre avec.
France - Norvège, à 20h20 (en direct sur beIN Sports 1)Kevin Domas