EdF (M)
Les espoirs bleus douchés
L'équipe de France s'est inclinée ce soir face à la Suède, en demi-finale du championnat du monde (26:32). Les tricolores ont des regrets, mais sur le match, il n'y a pas grand-chose à redire.
"Vous voulez des rabat-joies ? Prenez les Suédois." Ce n'est pas le slogan d'une campagne de publicité un peu décalée pour Ikea, mais bien un résumé un peu simpliste de la soirée qu'a passée l'équipe de France. Les joueurs de Glenn Solberg sont venus doucher, de manière abrupte, les espoirs que les joueurs tricolores s'étaient bâti, match après match, au fil de ce championnat du monde. Avec leur crâne insouciance, les Suédois n'ont laissé aucune chance aux hommes de Guillaume Gille. Privé de Luka Karabatic, une de ses deux tours de contrôle défensives, le sélectionneur a tout tenté. L'expérience Adrien Dipanda, que le titre de spécialiste de la défense ne cesse de poursuivre, a été un échec. Dans le sillage du gaucher, c'est toute la défense française qui a coulé.
Trente-deux buts encaissés en soixante minutes, il faut remonter au funeste déplacement à Guimaraes, au Portugal, en 2019 pour trouver trace d'une pareille berezina défensive. "On n'a pas été assez compact au centre de la défense, on a manqué d'agressivité. Ils ont su profiter de toutes nos erreurs et trouver des solutions à chaque fois sur des tirs de loin" analysait Ludovic Fabregas, la deuxième tour de contrôle défensive. Et comme Vincent Gérard et Yann Genty n'ont pas été en mesure de faire des exploits (seulement quatre arrêts à eux deux), à la différence d'Andreas Palicka pour les Suédois, la balance a fini par pencher, après avoir bien vacillé en première période.
Rémili, Fabregas, Descat, trop rares satisfactions
Et, cette fois, les Français ont fini par rompre. Ils n'avaient fait que plier face à l'Algérie et la Suisse, même contre la Hongrie au tour précédent, mais les Suédois, trop sûrs de leur force, n'ont jamais commis la moindre erreur. Hampus Wanne n'a eu aucune pitié sur son aile et Andreas Palicka a éteint les velléités de retour françaises. Pourtant, Nédim Rémili a donné de sa personne. L'entrée du gaucher parisien, au bout d'un quart d'heure de jeu, a semblé relancer une machine grippée. Mais à force de trop en faire, et surtout de le faire tout seul, il s'est épuisé. "Ce soir, on ne pouvait qu'espérer. On n'a pas jamais vraiment été au contact, on n'a jamais réussi à réagir" se désolait le Parisien, qui, avec Hugo Descat et Ludovic Fabregas, est une des satisfactions de cette demi-finale.
Mais ce soir, au delà des cas individuels, on n'a pas envie de voir le verre à moitié vide. Comme le soulignait justement le capitaine Michaël Guigou, "si on nous avait dit ça il y a un mois, on aurait tout de suite signé." Certes, les bleus sont passés à côté de leur demi-finale mais c'est sans doute le prix à payer pour apprendre. "On n'a pas été au niveau qu'on espérait de nous-mêmes" soulignait le sélectionneur, comme si, match après match, lui et ses joueurs avaient fini par se prendre au jeu. Et pourquoi pas ? Grâce à son état d'esprit irréprochable, cette équipe de France a su passer outre ses difficultés dans le jeu. Et c'est encore grâce à ce mental qu'elle va tout faire pour aller chercher la médaille de bronze dimanche après-midi. Histoire de couronner ce mois au pied des pyramides.
Kevin Domas