LdC (M)
Nantes et Paris, à 48h de la Gloire
À la veille des finales de ligue des champions, Paris, Nantes et leurs deux féroces concurrents Aalborg et Barcelone ont pu poser leurs valises dans la capitale du handball européen. De part et d'autre, si tous ont conscience des rudes batailles qui seront à mener, ce sont le calme, l'envie et la détermination qui règnent.
Deux semaines après le Final4 Hongrois des filles de Brest, c'est au tour de Paris et Nantes de se battre pour porter leurs couleurs sur le toit de l'Europe. Pour ces quatre formations, ce Final4 revêt forcément un sens bien particulier. Pour Paris, qui vivra son 5ème carré final en 6 ans, la participation n'est évidemment pas un objectif en soi, et les joueurs de la capitale feront tout pour accrocher un titre qui les fuit toujours.
Paris-Aalborg : Chasseur ou chassé ?
Ce sentiment, Henrik Toft Hansen l'éprouve plus que personne, alors qu'il avait été écarté du groupe en décembre car positif au coronavirus. "Je suis heureux d'être de retour ici. J'étais déjà venu avec Copenhague mais en décembre dernier, je n'ai vu que l'hôtel et ça n'a pas été ma meilleure expérience." Le Danois, de retour sur le parquet de la Lanxess Arena, vivra un duel piégeux face à ses compatriotes d'Aalborg. "Je suis content de voir une équipe danoise au Final4, en particulier un club où j'ai joué durant 5 saisons, et ça me rend fier pour le handball danois." Les joueurs de Stefan Madsen font, tout comme Nantes, office d'outsiders dans cette compétition. Et compte-tenu des Final4 de ces dernières années, bien malin serait celui qui saurait dire si ce statut n'est pas plus favorable que celui de favori. "Ils seront peut-être un peu plus nerveux en début de match, mais ils auront moins de pression car personne ne les attendait là en début de saison, estime le défenseur parisien Viran Morros. On s'attend à un match très compliqué. Aalborg a de très bons joueurs et trouvent de bonnes solutions sur les contre-attaques ou les phases de jeu à 7 contre 6. Ils ont aussi trois bons pivots qui peuvent nous faire du mal. Ils ont églement Claar qui est un très bon joueur mais aussi Mollgaard. Ils sont une équipe très, très rapide, et seront un adversaire vraiment dangereux."
Pour autant, les hommes de Raul Gonzalez ne cachent pas leurs ambitions. "On espère être capables de gagner. L'équipe est prête, a travaillé toute la saison, et nous avons beaucoup progressé ces derniers mois, continue l'ancien Barcelonnais. Nous avons fait une belle saison en ligue des champions, et particulièrement face à Kiel. Maintenant, il est temps de rêver, nous savons que ça ne sera pas facile. Nous devrons être chanceux dans certaines situations, mais aussi concentrés à 100% sur chaque seconde de ces deux matchs." Sur ce Final4, Viran Morros pourra compter sur un Nikola Karabatic de retour en forme, avec qui il n'a plus soulevé le graal européen depuis 2015.
Nantes-Barcelone : David contre Goliath ?
Dans un contexte tout autre, Nantes s'avancera, lors de la seconde demi-finale, face au grand Barça, favori du plateau. Si les Catalans sont des habitués de ces rendez-vous, on ne peut pas en dire autant pour les Violets qui n'étaient pas forcément attendus à ce stade de la compétition. Trois ans plus tard, les hommes Ligériens reviennent ainsi à la Mecque du handball, où ils avaient du s'incliner en finale face à Montpellier. Mais depuis, qu'est-ce qui a changé ? "Je pense qu'une chose n'a pas changé : notre vitesse, analyse Alberto Entrerrios. Nous avons le même esprit de guerrier, le même coeur. Nous sommes forts en tant qu'équipe, c'est comme ça que nous sommes arrivés à Cologne, après 4 grosses batailles face à Kielce puis Veszprem." Aussi, l'entraîneur espagnol retrouve la demi-finale avec un statut de coach titulaire, à la différence de 2018. "C'est assez différent d'être coach principal, mais nous essayons de fonctionner comme une équipe avec le staff. Il y a de la pression, mais nous arrivons ici en tant qu'équipe qui n'avait pas cet objectif en début de saison, donc la pression sera davantage sur nos adversaires."
Face aux champions d'Espagne, le coach vivra forcément un duel particulier face à son frère, Raul, qui terminera sa carrière européenne en club ce dimanche. "Nous avons joué ensemble en sélection, été opposés en club, ... C'est sa fin de carrière et je sais que ce Final4 est important pour lui, mais nous serons chacun content pour l'autre s'il gagne." Mais le peuple Violet le sait, Raul Entrerrios ne sera pas le seul joueur à tourner la page sur sa carrière sportive à Cologne. "Finir sa carrière à Cologne est la meilleure chose possible, et j'espère que ça se finira de la meilleure des manières, témoigne Rock Feliho. Nous sommes déjà très fiers et heureux d'être là."
Deux équipes qui ne se connaissent pas si mal
Et si l'opposition est relevée, cela ne fait pas peur aux partenaires de Kiril Lazarov : "Quand tu es à Cologne, il vaut mieux jouer Barcelone en demie qu'en finale. Nous savons qu'ils pratiquent le meilleur handball depuis maintenant deux ans, en s'appuyant sur un jeu rapide, ils courent beaucoup, attaquent bien, défendent bien, ont de bons gardiens. Je pense qu'on peut dire que Dika Mem est leur meilleur joueur depuis deux ans, mais Palmarsson et Fabregas sont aussi très importants chez eux." Le Macédonien revient aussi sur les 6 premiers mois européens en dent de scie de son équipe, marqués notamment par une défaite à domicile face à Celje, mais avec les retours de blessures, "nous arrivons maintenant au complet pour Cologne, rappelle Lazarov. Ça a été la clé de notre qualification au Final4. Maintenant qu'on est là, on a beaucoup de joueurs qui connaissent bien Barcelone. Ils me connaissent bien, mais aussi Gurbi, Bala, Figueras, Alberto [Entrerrios], ... Nous avons vraiment envie de montrer qu'on peut les battre, et je sens que tous mes coéquipiers sont surmotivés pour battre Barcelone."
Mais même si Barcelone apparaît comme favori, le H a su pousser les partenaires de Ludovic Fabregas dans leurs retranchements à plusieurs reprises ces dernières années. La dernière en date : une défaite d'un petit but cette saison, au Palau Blaugrana (30-29). "J'espère que la défaite d'un but nous poussera à faire notre meilleur match demain, même si Barcelone est favori, sur un match tout peut se passer, harangue Feliho. On est venus pour faire deux grosses performances, on a les ressources mentales et physiques pour. Et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre la finale, vous pouvez compter sur nous."
Le programme des demi-finales
Paris Saint-Germain HB vs Aalborg Handbold, samedi à 15h15 HBC Nantes vs Barça, samedi à 18h00À Cologne, Julien Baudry et Antoine Piollat
Retrouvez tout le FINAL4 et le meilleur du hand européen sur l’appli Eurosport