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Nikola Karabatic, ou la joie d'être au Final Four
Revenu il y a trois semaines d'une grave blessure au genou, le demi-centre du Paris Saint-Germain Nikola Karabatic savoure son plaisir d'être sur le terrain à Cologne. Et de pouvoir aider son équipe dans sa quête d'une première Champions League.
Les media days de veille de Champions League, Nikola Karabatic, ce n'est pas forcément sa tasse de thé. On se souvient de ces bousculades, dans le hall des hotels des équipes à Cologne, pour entendre le demi-centre du Paris Saint-Germain répondre par monosyllabes, pas exactement à l'aise devant de tels attroupements. Mais cette semaine, à quelques heures de décoller pour l'Allemagne, le Parisien est détendu, souriant. "Je suis déjà super heureux d'être là" souligne-t-il. Parce qu'il y a sept mois, quand il est sorti du terrain à Ivry, porté par Adama Keita, victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, ce retour à la veille du Final Four de la Champions League n'était pas exactement une certitude. "Cela faisait partie des options, mais il fallait d'abord qu'on respecte la blessure, qu'on prenne le temps" se souvient-il, avant de raconter le seul moment où les délais de récupération ont été menacés : "Quand je fais une thrombose, qu'on me parle d'embolie pulmonaire, que je regarde sur internet de quoi il s'agit, à ce moment là, le handball passe un peu au second plan. Sur le coup, je me dis que je peux y rester. Mais les médecins m'ont rassuré et tout s'est finalement bien terminé."
"Contre Kiel, j'étais un peu le capo des ultras"
Tellement bien que, début mai, l'ainé des frères Karabatic était déjà à l'entrainement avec le centre de formation du Paris Saint-Germain, assistant entre deux séances à la victoire de ses partenaires sur les Allemands du THW Kiel, pour assurer le ticket pour Cologne. "Pendant le match, j'étais un peu le capo des ultras, mais sans le mégaphone ! Il n'y avait pas de frustration de ne pas jouer, je savais depuis longtemps que je ne serais pas de retour à ce moment-là, que c'était trop tôt. Mais c'est clair que j'étais comme un fou, je motivais le public !" rigole-t-il. Son enthousiasme et son envie de revenir est d'ailleurs contagieux à l'entrainement, qu'il reprend avec les pros quelques jours plus tard, avant d'entamer un road-trip avec ses coéquipiers, prenant la route d'Aix et de Chambéry. "Dans l'état d'esprit, c'est un vrai booster pour toute l'équipe. Le voir se jeter sur tous les ballons, avoir le sourire tout le temps, ça aide, surtout en fin de saison" témoigne l'entraineur Raul Gonzalez.
Trois matchs de retour réussis
Son retour il y a dix jours, en championnat face à Saint-Raphaël, est passé comme une lettre à la poste... Dans un match que les Varois ont lâché en seconde période, Nikola Karabatic pouvait gambader, scorer quatre buts, et commencer à retrouver ses sensations. Et, surtout, évacuer le stress du retour. "Il y avait de l'excitation et de la nervosité. J'étais super heureux de revenir avec du public, rentrer dans une salle vide aurait pas eu la même saveur. Pendant six mois, j'ai été comme un gamin, qui regarde ses idoles jouer à la télé, j'ai été le premier fan de cette équipe, mais là, j'étais hyper heureux de revenir enfin" explique celui qui, depuis, a filé un coup de main à ses coéquipiers pour aller chercher un nouveau titre de champion de France. Sans aucune douleur, et sans appréhension. Là où les autres mettent la main, Nikola Karabatic continue à mettre le pied.
Impact player sur le FINAL4
Mais le titre en Lidl Starligue, le septième consécutif de l'histoire du club, n'est évidemment pas un aboutissement pour le Paris Saint-Germain. Qui rêve plus grand, de la première Champions League de son histoire. "Le retour de Nikola est une vraie aide pour ça, il a beaucoup d'expérience, il est déjà très bon sur le terrain et ça donne une option tactique supplémentaire" continue Gonzalez, qui tient là une nouvelle alternative à Luc Steins à la mène. Pour Karabatic, qui s'estime "presque à 100% handballistiquement" mais qui "attend encore de voir comment je peux répéter les efforts sur la durée", ce Final Four sera l'occasion de découvrir un nouveau rôle. Un costume d'impact player, amené à faire la différence sur dix ou quinze minutes, qui lui enlèvera un peu de pression et de responsabilités. "Peu importe ce qu'on me demande de faire, je suis content d'être là. Après cette blessure, cette fin de saison, c'est du bonus" résume l'homme aux trois Champions League avec trois clubs différents. "Toute cette période m'a permis de relativiser. Une carrière peut se terminer à tout moment, et je me rends compte qu'avec une seule grosse blessure, je suis un privilégié. Donc vraiment, je ne peux qu'être heureux de revenir."