LMS
Montpellier et le syndrome de la deuxième place
Depuis que seule la deuxième place du championnat est qualificative pour la Champions League, aucune équipe n'a réussi à terminer dauphin de Paris tout en jouant la plus grande des compétitions européennes. Cette saison peut-elle changer la donne ?
"Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas attendu que vous me le fassiez remarquer pour m'en rendre compte." Patrice Canayer, l'entraineur du Montpellier Handball, n'est pas né de la dernière pluie. Il a bien remarqué que, depuis quelques années, il est bien compliqué de mener de front la course à la seconde place en Champions League et une épopée dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Son équipe l'a appris à ses dépens il y a deux saisons, l'année passée, c'est le HBC Nantes qui a du se contenter de la troisième place hexagonale après avoir atteint le FINAL4 de la Champions League. "On voit que jouer la Champions League coûte quatre ou cinq points en championnat. Plus que dans le handball, on a essayé de travailler mentalement, sur la capacité à enchainer les matchs tous les trois jours en étant au top niveau. Et pour cela, il faut de grands compétiteurs" explique Patrice Canayer.
Un recrutement tourné vers l'étranger
Le recrutement héraultais, cet été, s'est tourné vers l'étranger. Aucun des cinq nouveaux joueurs n'évoluait en France la saison passée, et seul Marko Panic, grâce à son long passage à Chambéry, parle déjà français couramment. Alors que le MHB va devoir courir plusieurs lièvres à la fois et donc être opérationnel tout de suite, cela pourrait-il présenter un handicap ? "Notre équipe n'est pas aussi caricaturale" tempère le manager montpelliérain, quand on lui demande de parler de son effectif, riche de dix-huit professionnels. "Elle me semble homogène, nous avons construit la meilleure équipe possible dans une masse salariale aux alentours de 3,2 millions." Le départ d'Alexis Borges, sur le poste de pivot, laisse tout de même un poste vacant au centre de la défense. Et si Montpellier avait comme intention de récupérer Karl Konan un an avant la fin de son contrat à Aix, le PAUC a résisté aux avances. Et le MHB a du changer son fusil d'épaule, en faisant notamment signer l'Islandais Olafur Gudmunsson (photo), déjà bien en cannes en cette fin de préparation.
Si le profil des recrues semble judicieusement choisi, à l'image du prometteur pivot croate Veron Nacinovic, arrivé de dernière minute en provenance de Celje, il leur faudra sûrement encore un peu de temps pour apporter leur maximum à leur nouvelle formation. Sans doute plus embêtant, le capitaine Valentin Porte ne retrouvera sans doute pas le chemin des parquets avant octobre, touché lors de la finale des Jeux Olympiques. Diego Simonet, lui était, également absent de la fin de la préparation, après un choc au visage avec un de ses coéquipiers à l'entrainement. Des désagréments qui ne veulent pas faire dévier Patrice Canayer de son objectif : "Le président m'a demandé de viser un titre. On a souvent été placé ces derniers temps, il faut redevenir une équipe qui gagne." A Montpellier, c'est l'heure de faire mentir les pronostics.
Kevin Domas