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Paris, encore au dessus du lot ?
Alors que le Paris Saint-Germain a remporté, en juin dernier, son septième titre national de rang, il serait facile de hisser le club de la capitale au dessus du lot. Mais la situation est-elle aussi claire ?
C'est le lot des grands clubs. Vous pouvez remporter le championnat, la coupe nationale, vous qualifier pour votre cinquième FINAL4 de Champions League en six ans, et voir votre saison qualifiée de "ratée" à cause de vingt minutes d'absence. C'est exactement ce qui arrive au Paris Saint-Germain qui, à l'heure du bilan de sa saison passée, a vu revenir comme un boomerang sa fin de match ratée et sa défaite face à Aalborg en demi-finale à Cologne. "Si tu gagnes mais que tu ne joues pas bien, les gens vont oublier. Si tu perds mais que tu joues bien, comme je crois que nous l'avons fait la saison passée, malgré les blessures, la saison est mauvaise" note Raul Gonzalez, un peu fataliste. L'entraineur parisien a pourtant du composer avec la blessure au genou de Nikola Karabatic, avec l'arrivée tardive de Luc Steins, avec les méformes successives (et parfois contemporaines) de ses arrières gauches. Mais le couperet est là : pas de titre en Champions League, pas de gloire pour Paris.
Deux départs et un retour pour un groupe presque inchangé
Est-ce donc une bonne chose de repartir avec un groupe presque inchangé, juste marqué par le départ de Viran Morros et, quand même, du meilleur joueur parisien en 2021, Dylan Nahi ? "Pour moi, c'est un avantage, on gagne du temps. Tout le monde est revenu content des JO, avec sa médaille, et c'est forcément bon pour la dynamique. Après, il y a des choses que je ne maitrise pas" constate Gonzalez, en parlant des départs qui modifient son effectif cet été, avant de le bouleverser l'été prochain. Nahi, mais aussi Hansen, Rémili (photo), Kounkoud, Gérard, autant de cadres qui vont mettre les voiles, donnant à l'exercice qui commence vendredi un petit goût de fin de cycle dans la capitale. "Pour moi, ça ne change pas grand chose. On voulait qu'ils restent, ils ont choisi de partir, c'est comme ça" soupire-t-il, alors que son effectif ne comptera que seize joueurs professionnels, à comparer aux dix-huit de Montpellier ou à la grosse vingtaine qui évoluent à Kielce ou Veszprem. Serait-ce un désavantage, à l'heure où Paris est attendu sur tous les tableaux ? "Non, je ne crois pas, je préfère avoir seize joueurs avec plus de qualité que vingt-cinq. J'ai beaucoup de joueurs polyvalents, comme Nédim ou Niko, et c'est plus facile avec ce genre de profils."
Et alors que Paris semble diminué par le départ de Dylan Nahi, on se dit qu'il y a peut-être la place pour Nantes, qui ne jouera pas la Champions League cette saison, de faire un coup en championnat. Même si les autres équipes semblent y croire, mais sans plus. "Ces saisons dernières, on s'est mangé la tête les uns les autres pendant que Paris ne baissait pas le rythme" résume Patrice Canayer, l'entraineur de Montpellier. Si Paris a été assez régulier pour remporter vingt-sept de ses vingt-neuf matchs la saison dernière, derrière, Montpellier, Nantes, Aix et Nîmes n'ont pas tenu la longueur. Cette saison pourrait-elle être différente ? "Il faut qu'on ait beaucoup de respect pour tout le monde, parce que je pense sincèrement qu'on peut chuter partout. Ca demande beaucoup de travail et de concentration, c'est ce qui a fait la différence la saison passée, et il faudra encore faire la même chose" finit Gonzalez. Qui est bien conscient d'une chose. Paris va une nouvelle fois faire honneur à son statut de favori en championnat. Mais même un huitième titre national de suite ne fera pas une saison réussie.
Kevin Domas