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Toulouse déjà à l'assaut de l'Europe
Alors que les autres équipes hexagonales terminent leur préparation estivale, le Fenix Toulouse sera la première à entamer les matchs officiels ce weekend, en European League.
L'an passé, Aix s'était retrouvé pris au piège des qualifications européennes tardives. Alors que l'EHF avait invité le PAUC à prendre part au tour préliminaire d'European League passée la mi-juillet, les hommes de Thierry Anti s'étaient envolés pour Irun avec seulement trois semaines de handball dans les jambes, avant d'y être éliminés sur un match sec. Pour Toulouse, cet été, la situation est un peu semblable, même si, à la différence des Aixois la saison passée, les Toulousains n'ont pas été touchés par le Covid et ont donc pu s'entrainer normalement. "On a appris à la dernière journée qu'on finissait sixième et donc, qu'on serait sûrement européen. A ce moment, on avait déjà calé la préparation, les matchs amicaux, il a donc fallu qu'on en annule pour pouvoir jouer ces deux matchs" explique Danijel Andjelkovic, qui entame sa première préparation estivale en tant que numéro un sur le banc de touche toulousain.
L'ancien demi-centre, qui a évolué au Fenix de 2010 à 2016, a pris la suite de Philippe Gardent, dont il a été l'adjoint pendant cinq ans. Même si, pour lui, le club n'a désormais plus aucun secret, le Serbe admet qu'il lui a fallu une petite période de mise en place en début d'été. "J'ai accumulé beaucoup d'expérience et j'ai beaucoup appris avec Philippe, mais je n'étais pas responsable. Là, c'est quand même un peu différent, il y a pas mal de choses à gérer. J'ai encore l'impression de progresser tous les jours" explique-t-il. Cet été, le président Dallard a fait confiance à un staff 100% local, avec des anciens joueurs du club aux manettes. Andjelkovic est assisté de l'ancien demi-centre Rémi Calvel tandis qu'un autre ancien meneur de jeu, Romain Ternel, a pris les commandes du centre de formation. "Avec Rémi, on prend nos marques doucement. Ca fait deux ans qu'on est dans le même bureau, donc on se connait bien. On apprend maintenant à bosser ensemble, mais tout se passe plutôt pas mal" sourit Andjelkovic, qui explique que sa méthode ne déviera pas tant que ça de celle de son prédecesseur.
Le Fenix, l'OVNI de la Starligue
En effet, en termes de recrutement, le nouvel entraineur a été chercher l'Espagnol Erik Balenciaga, au style tout en vitesse comparable à celui de Luc Steins. Un meneur de jeu sur lequel Raul Gonzalez, l'entraineur du Paris Saint-Germain, a d'ailleurs toujours un oeil attentif. "On a aussi pris deux pivots qui savent bien tenir la position, Fredric Pettersson (photo) et Tobias Wagner, des joueurs qui sont capables de jouer des deux côtés du terrain. Pour l'instant, il faut calmer les mecs à l'entrainement parce qu'ils y vont presque trop fort. J'ai un groupe qui vit bien, avec des mecs intelligents, et ce n'est pas le cas tous les ans" détaille Andjelkovic, qui doit intégrer cinq nouvelles recrues au total cet été, en y ajoutant le portier Robin Cantegrel et l'arrière gauche Erwin Feuchtmann. Les années passées, un recrutement judicieux avait permis au Fenix de sur-performer par rapport à son budget, accrochant en juin dernier l'Europe avec un budget parmi les plus petits du championnat. "On peut dire que ces deux dernières saisons, on a fait du super boulot avec les moyens qu'on a. Si on arrive à finir sixième de nouveau, à jouer de nouveau la coupe d'Europe, ça nous ira très bien" avance Adjelkovic.
Mais avant cela, il faudra donc croquer à pleines dents dans l'European League, une compétition où le Fenix avait joué les phases de groupes la saison passée, avant de se faire éliminer de la course aux quarts de finale pour deux petits buts. De l'avis de son entraineur, cette compétition n'est pas un objectif en soi pour le club : "Quand on voit qui on peut prendre au deuxième tour, on se dit qu'on est encore loin de la phase de poules." Avant d'y penser, il faudra déjà arriver à se dépatouiller des Autrichiens de Hard, qui n'ont jamais été très loin dans la compétition. Mais dans ce contexte un peu curieux d'un milieu de préparation, la méfiance règne. "On sait qu'on ne va pas jouer le plus beau handball le 28 août, mais par contre, j'ai confiance en mes joueurs pour qu'ils soient de vrais guerriers" termine Andjelkovic. A Toulouse, c'est déjà l'heure de remettre le bleu de chauffe.
Kevin Domas