N1 élite
Quatre nouveaux ambitieux dans l'élite (2/2)
Après une saison dernière vite écourtée, la Nationale 1 reprend ses droits ce weekend. Et avec un plateau plus relevé encore, avec pas moins de 8 clubs disposant du statut VAP. Premières présentations avec les 4 nouveaux de la poule : Saintes, Annecy, Poitiers et Cournon d’Auvergne.
Si Annecy et Saintes arrivent en Nationale 1 élite avec humilité et ambition, les deux autres nouveaux arrivants, Poitiers et Cournon d’Auvergne ne sont pas en reste non plus. Les deux formations connaissent récemment une progression fulgurante, avec une équipe poitevine qui enchaîne les montées, et un club auvergnat qui aligne cette saison encore une équipe remarquable sur le papier.
Deux « montées » en deux ans pour Poitiers
« On arrive de loin, on est un peu comme Cournon, mais j’espère qu’on sera compétitifs et que match après match, on montrera qu’on peut jouer à ce niveau-là. » Au moment de dresser les objectifs pour sa saison, l’entraîneur du Grand Poitiers Handball 86, Christian Latulippe, ne cache pas la détermination des siens tout en étant réaliste sur la position de son club. « Top 5 ce serait pas mal, même si ce serait très ambitieux compte tenu d’où on était il y a deux ans. » Car il y a 2 ans, les Griffons étaient en Nationale 2, et ont ainsi vécu deux montées en 2 ans, dont une saison dernière peu représentative.
Pour autant, suivant son ascension récente, le club a su se structurer pour obtenir le statut VAP, et peut compter sur des cadres fiables. « C’est un bon mix entre jeunes et vétérans, expose l’entraîneur. On a Ibrahima Sall qui a 300 matchs en première division, (Florent) Joli qui est passé par Montpellier et derrière il y a de jeunes loups comme Lyvio Asabina (passé pro cette saison), Godineau qui ont grandi un peu dans le système et doivent démontrer leurs capacités. Ce petit mélange marche pour l’instant et j’espère que les joueurs parviendront à bien jouer ensemble en étant très solidaires dans le jeu. » En plus de ces forces présentes, les Néo-Aquitains pourront compter sur deux recrues qui se sont déjà très bien intégrées dans le jeu lors de la préparation : l’ex-strasbourgeois Fabien David sur le poste de pivot, et l’expérimenté demi-centre serbe Dusan Medic. Avec ces recrues, l’effectif se donne des moyens pour lutter dans la poule en comptant 5 joueurs professionnels en son sein.
C. Latulippe : « On n’a absolument rien à perdre »
Et après 7 semaines de préparation, Christian Latulippe peut se satisfaire des qualités de vitesse et de projection de son équipe mais « dans notre jeu c’est vraiment un esprit de groupe qui doit se consolider. Avoir l’énergie en attaque et en défense pousser tous dans la même direction : car l’approche du professionnalisme fait que les erreurs peuvent être très coûteuses. » L’exigence de ce niveau, les Griffons vont y être confrontés bien assez tôt avec la réception de Dreux-Vernouillet pour cette première journée. « Je l’aborde comme un promu, je pense qu’on n’a absolument rien à perdre sur ce match-là, annonce humblement le tacticien poitevin. On est à la maison, ça fait 10 mois qu’on n’a pas joué, et j’espère qu’on y mettra les tripes pour débloquer le compteur le plus vite possible. Après, Vernouillet c’est un vieux de la vielle… donc j’attends un match engagé. »
Cournon d’Auvergne veut continuer sur sa lancée
À Cournon d’Auvergne, la saison a pu se préparer comme il se doit. Pendant les plusieurs mois d’interruption de championnat, le nouvel entraîneur, Lukas Buchta, a eu le temps de composer son équipe comme il le souhaitait, et de s’acclimater de son nouvel environnement. « Pour l’effectif, on voulait travailler avec de la jeunesse et des gars d’expérience, explique-t-il. Créer une équipe capable de courir, de défendre comme des chiens et en attaque avoir des joueurs qui ont l’intelligence de la tactique aussi. » Reste maintenant à intégrer tout ce beau monde, car ce ne sont pas moins de 8 recrues qui sont arrivés aux abords de Clermont-Ferrand.
Forts de nombreux partenaires privés et du soutien de la commune, le club a pu réaliser un recrutement ambitieux, avec notamment l’ex-Saranais Adrien Canoine, l’arrière droit formé à Nantes Lucas Petraud, le demi-centre istréen Alex Gerin ou encore retrouver le gardien Enzo Pelissier, passé par Gonfreville la saison dernière. À ces noms s’ajoutent l’ailier droit Mario Rui Das Neves Rego, l’ailier gauche limougeaud Kenzo Pinna, le pivot Antoine Becquemin et le gardien Yvan Travel. Un recrutement nombreux marqueur d’un nouveau cycle, dirigé de façon assumée vers la Proligue. « Atteindre la Proligue d’ici quelques années c’est un objectif clairement installé, expose le coach. Maintenant, on n’a pas dit qu’il fallait absolument y accéder immédiatement. On va découvrir le niveau avec nos ambitions pour exister, gagner et voir ce que l’on peut prendre selon nos capacités. » Et pour voir cela, il faudra que les jeunes talents confirment, et que ce nouveau collectif prenne forme.
L. Buchta : "Les joueurs ont faim de reprendre le championnat"
Et construire un collectif n’est pas aisé, d’autant plus lorsque les rencontres n’ont pu se faire que par visio. « J’avais hâte de mettre la main sur l’équipe, parce que le vrai contact n’a pu se faire que la veille de la prépa » déplorait le nouvel entraîneur auvergnat. Pour autant, après une dizaine de mois sans jouer, l’envie ne manque pas et les joueurs « ont faim de reprendre le championnat. » Avant cela, les matchs amicaux ont été l’occasion de réaliser de premiers galops d’essais avec des prestations d’abord très offensives avant de se recentrer sur l’autre côté du terrain. « Notre ADN, ça va être la défense et pousser les ballons en jeu rapide, et en attaque, produire un jeu cohérent, agressif, pour marquer tous les ballons possibles. »
Cette défense justement, est mise à l’épreuve pour la première fois dès cette première journée, et la blessure pour deux mois du gardien Yvan Travel laissera les rennes à Enzo Pelissier face à son ancien club : Gonfreville. « C’est une équipe qui a l’expérience de ce niveau, qui a l’expérience des gros matchs, analyse Buchta. Ils ont aussi eu l’occasion de jouer des matchs amicaux contre Cherbourg ou Caen qui sont près de chez eux. Mais leur équipe a changé et part un peu sur un nouveau cycle donc difficile de savoir ce que ça va donner. » Pour autant, ce que Lukas Buchta et ses hommes savent, c’est que le public devrait répondre au rendez-vous pour retrouver son équipe après 10 mois sans compétition. « On sait que ça va être compliqué, mais maintenant à nous de mettre les ingrédients pour gagner ce match. » Rendez-vous donc en cette fin de première journée de Nationale 1 élite, pour une première approche des rapports de force sur ce tableau relevé, dans l’antichambre de l’antichambre de l’élite.
Antoine Piollat