Proligue - J15
Cherbourg enchaîne, cinquième défaite pour Nancy
Cherbourg reste leader de Proligue après son succès contre une accrocheuse équipe de Billère. Saran s’est repris, Pontault enchaîne, mais Nancy est battu pour la cinquième fois de suite, cette fois à domicile par Strasbourg.
Frédéric Bougeant aime sortir ses joueurs de leur zone de confort. Cette semaine, son équipe de Cherbourg, tout juste auréolé d’un succès à Nancy et seul premier de Proligue, a eu droit à un stage à Limoges avant de descendre encore plus au sud, à Billère, qui se bat pour son maintien. Les Béarnais avaient à cœur de réussir un bon match contre le leader, ce qui a donné une partie très agréable. Alors que Billère réalise la meilleure entame (3-1, 4’), Cherbourg ferme la porte en défense, provoque des pertes de balle des locaux et prend le match en mains (3-6, 15’). Daniel Deherme pose un temps-mort, et remobilise son équipe qui propose de nouveau un jeu plus propre pour déstabiliser la meilleure défense du championnat. Peut-être un peu émoussés du stage dans la semaine, Cherbourg manque à son tour de justesse dans son jeu, et Billère enchaîne cinq buts de suite (5-8, 19’ ; 10-8, 26’). Les Normands parviennent néanmoins à égaliser peu avant la pause (11-11, 30’), mais le début de deuxième période reste aussi accroché (16-16, 45’). Mais dans le dernier quart d’heure, les détails tournent en faveur de Cherbourg. Dan Tepper, qui entre en deuxième période pour les penaltys, a la baraka et repousse deux tentatives billéroises. Hakon Ekren, discret au tir sur la rencontre, est par contre inspiré au bon moment, pour donner trois buts d’avance à Cherbourg à dix minutes de la fin (16-19, 50’).
Bougeant : « Content de faire un match à 21 buts »
Billère ne lâche pas pour autant, répondant très bien au défi physique imposé par des Cherbourgeois dont la profondeur du banc est plus importante. Le jeune Louis Tournellec, en bout de possession, trouve la faille pour ramener le BHB à un but (20-21, 57’). Mais la gestion du money-time est impeccable côté JSC, et c’est Hakon Ekren qui marque le but décisif à deux minutes de la fin (20-23, 58’). Billère, certes battu (21-23), n’a pas à rougir de sa défaite, loin de là. « Ils ont mis beaucoup de rythme, appuyait Valentin Doudeau après le match, en réponse aux questions d’Arnaud Villedieu sur le live vidéo organisé par le BHB. En deuxième période, on s’est battu jusqu’au bout. On avait les solutions en attaque, notre défense était en place, on a buté sur leur gardien mais on n’est pas passé loin du gros coup. » De son côté, Frédéric Bougeant soulignait la qualité de sa défense, qui a livré une belle partie dans le Béarn : « Je suis très content de faire un match à 21 buts. Si on veut continuer à bien voyager, ça passera par des prestations défensives solides. »
Cherbourg continue donc sa marche en avant. Avec cette septième victoire consécutive dans une salle « difficile à prendre » comme le rappelait Bougeant à la fin du match, et après une grosse semaine de travail, les Mauves restent seuls leaders. Les voilà dans les meilleures dispositions avant d’aborder une séquence importante pour la course à la première place, avec la réception de Dijon puis le déplacement à Pontault-Combault. De son côté, Billère a, malgré la défaite, engrangé de la confiance. « Ce soir, on a tenu 60 minutes contre une des équipes qui met le plus de rythme dans le championnat, rappelait Doudeau. C’est de très bon augure, ça nous donne de la confiance pour les matchs qui vont arriver. Si on pouvait gagner ce match, ça aurait été du bonus, mais notre saison va se jouer sur les deux prochains matchs, contre nos concurrents directs. » Billère ira en effet à Sarrebourg la semaine prochaine, avant de recevoir Angers. Deux rencontres capitales pour le maintien en Proligue.
Saran et Pontault-Combault restent dauphins
Derrière Cherbourg, Saran s’est repris après une défaite à Nice la semaine dernière. Les Septors, à domicile contre Besançon, ont pourtant dû batailler contre une équipe qui se bat pour le maintien. Devant en début de rencontre, Saran connaît un passage à vide avant la pause (7-4, 16’ ; 9-12, 26’), pendant lequel les coéquipiers de Luka Brkljacic (10 buts, dont 4/5 pen.) profitent de la maladresse des Saranais dans le jeu et au tir pour prendre l’avantage. Saran se reprend peu avant la pause (13-14, 30’), puis reprend l’avantage au retour des vestiaires, mais Besançon reste au contact (21-21, 43’). La différence se fait finalement dans les dix dernières minutes au profit des locaux, grâce notamment à ses ailiers (11 buts pour Théo Avelange-Demouge), tandis qu’il aura entre autres manqué des arrêts de gardien à Besançon (4 au total pour la paire Mocevic-Gschwind) pour essayer d’inquiéter davantage Saran. Les hommes de Fabien Courtial sortent vainqueurs (31-26), et sauvent l’essentiel, à savoir les deux points de la victoire, à défaut d’avoir mis la manière.
Pontault-Combault, de son côté, recevait Valence, également à la lutte pour rester en Proligue à la fin de la saison. Le PCHB n’a jamais été mené de la rencontre, mais a dû lutter longtemps avec les Valentinois, accrocheurs en défense et portés par Grégory Quintallet en attaque (9 buts, dont 5 penaltys). Avec un cours avantage à la fin de la première période (12-10, 30’), Pontault-Combault a néanmoins pu profiter de la profondeur de son banc et des trop nombreux jets de sept mètres concédés par Valence (8 buts pour Jean-Pierre Dupoux à 7 mètres) pour creuser l’écart sur une équipe de Valence qui ne suit plus le rythme au cours de la deuxième période. Avec également cinq buts de Dmytro Gunko, qui confirme son intégration rapide dans l’effectif de Chérif Hamani, les Pontellois s’envolent au score au milieu de la deuxième période (16-14, 38’ ; 23-14, 45’) avant de creuser encore leur avance en fin de rencontre (37-23).
Rien ne va plus à Nancy
« On va mal depuis le début de l’année. » Le constat de Benjamin Braux, le coach de Nancy, à l’issue de la nouvelle défaite des siens contre Strasbourg (30-33), est clair. Et pas question de se cacher derrière les blessures pour l’entraîneur nancéien, qui rage surtout contre les trop nombreuses pertes de balle de son équipe – 19 ballons rendus à l’adversaire – et aussi, un peu, contre l’arbitrage, pas vraiment à la hauteur sur cette rencontre, qui a notamment pénalisé Nancy dans son jeu avec le pivot. Strasbourg, qui sort d’un succès acquis contre Dijon la semaine dernière, confirme de son côté son embellie, avec une prestation aboutie. Devant au score tout le match (sauf à la 6e minute), le SEHB s’est encore une fois appuyé sur l’impact apporté par Xavier Moreau, qui a tant fait défaut en première partie de saison (9 buts). En tête de quatre longueurs à la fin du premier quart d’heure (7-11, 14’), les Alsaciens ont conservé l’avantage avant la pause (16-18, 30’), puis ont résisté aux tentatives d’égalisation des Lorrains, qui se sont aussi tiré plusieurs fois des balles dans le pied.
À un peu moins de dix minutes de la fin, les Strasbourgeois font de nouveau l’écart, Moreau redonnant quatre buts d’avance aux siens (26-30, 53’). Nancy ne revient pas, et s’incline très logiquement chez lui, contre une équipe qui bataille pour sauver sa peau en Proligue. Strasbourg profite d’ailleurs de ce succès pour sortir la tête de l’eau et prendre deux points d’avance sur la zone rouge. Du côté de Nancy, cette cinquième défaite de rang, avec tant de pertes de balle, amène à une profonde remise en question. « Il faut qu’on fasse le dos rond dans cette difficile période, ajoute Braux, toujours au micro du live du club nancéien. Aujourd’hui, aller chercher une première place devient de l’ordre de l’impossible, mais il y a plusieurs chemins pour monter en Starligue, et il faut qu’on se focalise sur le deuxième. » Désormais à six points du leader, Nancy doit en effet se concentrer sur une qualification en play-offs. Il faudra pour cela montrer un tout autre visage, et ce dès la semaine prochaine à Besançon.
Pas de vainqueur entre Dijon et Massy
Désormais, en effet, Nancy doit se méfier d’un potentiel retour de ses deux plus proches poursuivants, Dijon et Massy. Les deux équipes s’opposaient en Bourgogne ce week-end. Dijon, à domicile et qui a affiché ses ambitions contrairement à Massy, peut avoir des regrets sur cette rencontre qu’il a longtemps dominé. Après la dixième minute, le DMH a en effet fait la course en tête au score, sans pour autant décrocher son adversaire. Massy résiste en effet, notamment en obtenant beaucoup de penaltys, tous transformés par Edson Imare, auteur d’un joli 9/9 dans l’exercice (pour 13 buts au total). Wassim Helal, le portier dijonnais, était plus difficile à battre dans le jeu (14 arrêts, 40%). Encore en tête de deux buts à trois minutes de la fin, Dijon est pénalisé par deux exclusions coup sur coup à deux minutes du terme, qui permettent à Massy de recoller à la fin de la rencontre (23-23). Les deux équipes prennent un point, et si elles se rapprochent de Nancy, le podium est quant à lui bien loin désormais.
Sélestat retrouve le sourire, Nice puissance 4
Nancy, Massy et Dijon se tiennent dans un mouchoir de poche, mais Sélestat et Nice ne sont pas loin non plus. Les Sélestadiens ont enfin retrouvé goût à la victoire chez eux contre Sarrebourg (28-23), la première depuis le 24 octobre. Pour remettre le contexte, c’était l’époque où des spectateurs pouvaient encore assister aux matchs… Face au promu mosellan, Sélestat a fait la course en tête durant toute la rencontre. Absent la semaine dernière à Massy, Nicolas Minne a fait du bien à l’attaque alsacienne en marquant à dix reprises (dont 5/6 pen.). Jamais trop loin au score en première période (15-13, 30’), Sarrebourg a vu l’écart se creuser au retour des vestiaires (20-15, 37’). Pas loin de revenir à un but à dix minutes de la fin (23-21, 48’), le SMSHB manque ses opportunités et Sélestat remporte le match assez logiquement. Si Sarrebourg reste relégable, Sélestat retrouve le sourire et, toujours septième, revient à un point des places qualificatives pour les Finales.
Nice compte toujours le même nombre de points que le SAHB, grâce à une nouvelle victoire, sa quatrième de rang, cette fois du côté d’Angers, l’autre relégable (25-29). Dominateur en première période (9-13, 30’), le Cavigal a globalement bien maîtrisé la deuxième période, comptant jusqu’à six buts d’avance (15-21, 47’). Si Josip Grbavac, absent toute la phase aller, fait définitivement du bien à l’attaque angevine en terminant comme la semaine dernière meilleur buteur du SCO (6 buts), le déchet au tir des hommes de Guillaume Dupin (51 % des tirs marqués, contre 69 % pour Nice) est encore trop important. D’autant que Gretar Gudjonnson, le portier islandais des Azuréens, ne les a pas aidé (13 arrêts). Angers reste dernier, tandis que Nice, avec huit points d’avance sur la zone rouge à mi-parcours, est sur le point de réussir sa mission maintien.
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