Starligue
Le Tremblay 2.0 a le regard tourné vers 2024
Alors que l'équipe de Tremblay en France a été reléguée en Proligue, les dirigeants et le staff souhaitent profiter de cette descente pour insuffler un nouvel élan au club. Avec 2024 dans le viseur.
12 avril 2021. François Asensi, le maire de Tremblay en France, l'annonce : le Colisée, grande salle de 8000 places, verra bien le jour sur le territoire de la ville, avec une date de livraison fixée au début 2024. Un véritable événement, pour un territoire qui attend un tel outil depuis des années. L'histoire est belle, alors que le projet est enfin lancé, après des années de tractations. Mais il y a quand même un hic, et de taille. Le club résident, le Tremblay en France Handball, est promis à la descente en Proligue, après des années à se battre pour son maintien dans l'élite.
Mais plutôt que de s'apitoyer sur leur sort, les dirigeants veulent faire de cette descente l'occasion "d'entamer une nouvelle ère" pour reprendre les mots de Teddy Prat, le directeur sportif tremblaysien. "On est obligé de se projeter, on ne peut pas rester dans le passé. L'ouverture du Colisée nous donne une perspective, un objectif, et c'est ce qui nous a guidés dans la construction de l'effectif pour la saison prochaine" complète l'entraineur Joel Da Silva. Pour sa première saison en Seine Saint-Denis, le coach a vécu une saison galère, entre covid et résultats sportifs en berne. "Ca a été très long" souffle-t-il, pas mécontent de pouvoir passer à autre chose, après une saison où son équipe n'a remporté que trois matchs.
"Une remise en question profonde"
Sur le terrain, c'est presque d'une page blanche que Tremblay repart. Au moins onze départs sont recensés, sans avoir tous été officialisés, pour neuf arrivées. Vu de l'extérieur, on pourrait croire que, comme presque tous les ans, Tremblay renouvelle son effectif de fond en comble, sans pour autant changer le reste. Sauf qu'à écouter les dirigeants, la descente est l'occasion de véritablement repartir de zéro. "C'est l'occasion d'une remise en question profonde, à tous les étages du club. Sur le terrain, bien sûr, mais aussi en dehors. On a vécu une mauvaise saison, et il faut changer notre organisation pour éviter de commettre les mêmes erreurs" explique Teddy Prat. Nouveaux joueurs, nouveau logo, nouvelle appellation, c'est un reset complet que fait le club tremblaysien cet été.
Niveau recrutement, Joel Da Silva a réussi à convaincre plusieurs pointures du championnat. Les profils étaient ciblés : des joueurs revanchards, avec les épaules solides pour assumer la pression inhérente à un statut de favori en Proligue. Mais quand on voit des noms aussi huppés que ceux du gardien nantais Cyril Dumoulin, de l'ancien de la maison Arnaud Bingo ou du demi-centre de Cesson Allan Villeminot, on se demande quels arguments l'entraineur a pu utiliser pour les convaincre de venir jouer en Proligue. "On a énormément appuyé sur la notion de projet, qu'ils pourraient être les joueurs qui nous aideront à entrer dans le Colisée. Cet objectif de 2024, il est énorme mais c'est déjà demain" prévient Da Silva, pas mécontent d'avoir enrôlé des joueurs "qui auraient tous leur place en première division".
Pour atteindre l'objectif de bien figurer en 2024, il faudra d'abord remonter le plus vite dans l'élite du handball français. Et le plus vite possible, c'est la saison 2022/23, ce qui signifierait une remontée immédiate la saison prochaine. "Parce qu'un club avec une histoire comme celle de Tremblay, doit être en Starligue" appuie Teddy Prat, qui affiche la volonté de balayer les mauvaises habitudes du passé. Les entraineurs débarqués au bout de cinq mauvais résultats ? L'instabilité chronique sur le terrain ? "On a appris du passé" continue-t-il. D'ailleurs, la confiance envers son entraineur ne semble pas feinte. Joel Da Silva tient déjà un rôle prépondérant dans la mue du Tremblay Handball, puisque c'est désormais comme ça qu'il faut l'appeler. Un club qui se veut fanion d'un territoire désireux de changer son image. C'est donc toute l'identité du club qui a été revue pour commencer une nouvelle ère. Ne reste plus qu'à écrire le premier chapitre.
Kevin Domas