TQO
Luc Abalo et Michaël Guigou veulent voir une dernière fois les anneaux
Michaël Guigou et Luc Abalo, les deux vétérans de l'équipe de France, ont l'opportunité de vivre leurs quatrièmes Jeux Olympiques à Tokyo l'été prochain. Encore faut-il, avant d'y penser, valider leur ticket avec l'équipe de France ce weekend.
La dernière fois que l'équipe de France a joué un tournoi de qualification olympique, c'était en 2008, à Bercy. Luc Abalo et Michaël Guigou étaient déjà de la partie, la France avait alors fait carton plein avant de s'envoler pour Pekin et y remporter son premier titre olympique. La mission, ce weekend, sera sensiblement la même pour la bande à Guillaume Gille, à une différence près et même si le podium aux anneaux semble encore bien loin. Si, il y a treize ans, une bonne partie de la génération qui avait joué le TQO était encore suffisamment jeune pour espérer, en cas de loupé, avoir une autre chance à Athènes, cette fois, Guigou et Abalo n'auront pas d'autre essai. A respectivement 39 et 36 ans, ils devraient tirer leur révérence internationale dans quelques mois..."C'est vrai que, ce weekend, cela pourrait être mes derniers matchs en bleu et peut-être, derrière, ma dernière compétition. J'y ai réfléchi. Et même si on a encore des incertitudes sur la façon dont vont se tenir les Jeux, j'ai envie que ce weekend, tout le monde puisse vivre des moments forts" avance le magicien d'Apt, qui porte désormais le brassard au sein du groupe France.
Si Guigou a cette donnée bien en tête, Luc Abalo, en revanche, ne veut pas trop y penser. "Je pars du principe que si on réfléchit trop à ce qui peut mal se passer, cela va mal se passer. Donc je n'y pense pas. Je pense à la possibilité de voir mon équipe heureuse, à l'espoir de jouer les JO" évacue-t-il. L'ailier droit n'a pas retrouvé son appartement d'Elverum depuis plus d'un mois et, dans la solitude de sa chambre d'hôtel parisienne, il a eu le temps de se remplir la tête de pensées positives. Depuis son arrivée à la Maison du Handball, en fin de semaine passée, il a pris le temps de savourer les retrouvailles avec ses coéquipiers tricolores. Dans la situation qui est la sienne, alors qu'il est interdit de rentrer en Norvège, où il évolue, la moindre interaction avec un groupe prend une valeur inestimée. Et c'est dans ce contexte un peu curieux que le gaucher a rejoint ses camarades à Créteil, pour préparer un des derniers combats de sa carrière en bleu.
Les bleus, pas forcément à domicile
Il y a treize ans, alors que la France avait accueilli à Paris les sélections d'Espagne, de Norvège et de Tunisie (déjà), le public du POPB avait été un bel atout pour aller composter le ticket olympique. A partir de demain, c'est dans le silence d'une Sud de France Arena à huis-clos que les bleus vont devoir aller s'arracher. "A l'époque, le contexte était totalement différent. En 2008, on était au-dessus des trois autres équipes. En plus, nous étions chez nous, mais avec du public. Aujourd'hui, même si on reste sur un bon mondial, cela va être la guerre pour se qualifier" prévient Guigou, qui ne cache pas sa déception à l'idée d'être privé du soutien des 9.000 supporters : "Je me souviens que quand le choix a été fait de reporter le TQO à Montpellier, j'étais hyper heureux. Et, au final, je viens à Montpellier pour rester dans une bulle à 500 mètres de chez moi, sans avoir le droit de voir du public."
Ce sera donc sans soutien que les Bleus défieront d'entrée une équipe de Croatie, qui s'avance ce weekend dans la même situation où était la France il y a un an. Un championnat du monde raté terminé à la quinzième place, un changement d'entraineur mais un effectif avec du talent et de l'expérience à revendre. Imaginer des joueurs comme Domagoj Duvnjak ou Luka Cindric être privés de Jeux, cela demande un certain effort..."Moi je m'imagine ce match comme le France - Croatie de 2009 à Zagreb. A mon avis, vu l'enjeu tellement énorme, on va être à ce niveau d'intensité" prévient Valentin Porte. Une victoire entrebaillerait, déjà, les portes de la qualification olympique, alors que les deux équipes les mieux classées ce weekend composteront leur billet pour Tokyo. "C'est un peu comme un quart de finale" résume Ludovic Fabregas. Des quarts de finale, Michaël Guigou et Luc Abalo en ont joué un paquet. Et vont tout faire pour qu'il y en ait encore au moins un autre...dans quatre mois.
Le programme du TQO :
Vendredi 12 mars : Portugal - Tunisie (18h30) et France - Croatie (21h, en direct sur TMC) Samedi 13 mars : Portugal - Croatie (18h30) et France - Tunisie (21h, en direct sur TMC) Dimanche 14 mars : Tunisie - Croatie (18h30) et France - Portugal (21h, en direct sur TMC)Kevin Domas