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Eduarda Amorim finira malgré elle à Rostov
Alors que la plupart des joueuses étrangères ont quitté la Russie dernièrement, Eduarda Amorim finira la saison à Rostov, d'où elle n'a pas pu partir. Son rêve de gagner une dernière fois la Ligue des champions s'évapore.
Ana Gros, Kathrine Heindahl (CSKA Moscou), Grâce Zaadi, Anna Lagerquist, Tatjana Brnovic (Rostov) : plusieurs joueuses engagées dans les deux grands clubs russes de Ligue des champions ont trouvé une porte de sortie du pays depuis le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine et la mise au ban des clubs du pays des compétitions européennes. Quelques-unes d'entre elles participeront à la Ligue des champions sous d'autres couleurs : Brnovic et Gros ont renforcé Krim, Zaadi est revenue à Metz, prêtée par Rostov. Eduarda Amorim aurait aimé, elle aussi, finir la saison en Ligue des champions. Mais des blocages administratifs ont finalement contraint l'une des meilleures arrières du monde de la décennie 2010 à finir la saison, et sa carrière, en Russie.
Des pistes vers Kristiansand et Bucarest avortées
Elle l'avait annoncé en début de saison : cette saison à Rostov serait la dernière de sa carrière. Eduarda Amorim veut fonder une famille, et elle ne poursuivra pas, quoi qu'il advienne, le handball à l'issue de cette saison. En quittant Györ, où elle a passé douze saisons, la Brésilienne de 35 ans s'est lancé un dernier défi, remporter la Ligue des champions avec Rostov, dont elle était une des recrues phares à l'intersaison avec notamment Béatrice Edwige (prêtée à FTC juste avant le début de la guerre). La première phase de la Ligue des champions a été réussie par le club du sud de la Russie, avec une qualification directe pour les quarts de finale. Le début de la guerre, et la réaction de la fédération européenne, au diapason du sport international, d'exclure les clubs russes de ses compétitions a mis fin brutalement au parcours de Rostov. Pour les joueurs et joueuses non russes des effectifs de ces clubs (idem pour ceux évoluant en Biélorussie), l'EHF et l'IHF ont ouvert une fenêtre leur permettant de finir la saison hors de leur club banni d'Europe.
Pour Eduarda Amorim, un accord avait été trouvé avec les Vipers de Kristiansand, championnes d'Europe en titre. Mais l'arrière gauche cinq fois championne d'Europe avec Györ n'a finalement pas pu rejoindre la Norvège, la ligue norvégienne refusant le transfert pour respecter l'équité du championnat. Une deuxième porte de sortie s'est offerte à elle : le CSM Bucarest. Mais cette fois, les délais pour les transferts d'athlètes vers le reste de l'Europe n'ont pas été respectés par le champion de Roumanie, et Amorim a donc dû se résigner à rester en Russie jusqu'à la fin de la saison.
Dans un entretien accordé au site hongrois Nezmeti Sport, "Duda" Amorim est revenue sur sa situation qu'elle accepte avec beaucoup de déception. Cette interview n'aborde que des considérations sportives, et pas du tout la guerre en Ukraine. Elle revient sur la bonne saison de son équipe jusque-là, ses espoirs de gagner la Ligue des champions déçues, son désaccord avec la décision des fédérations d'exclure les clubs russes, ses recherches déçues d'un autre point de chute et malgré tout une consolation, pouvoir évoluer avec Ana Vyakhireva, une joueuse qu'elle admire, et qui est de retour depuis peu sur les terrains. En fin d'entretien, elle confirme ne pas avoir remis en cause sa décision de mettre fin à sa carrière en fin de saison. Une carrière qui finira donc de manière étrange, et pas au sommet où la championne du monde 2013 a été habituée à évoluer et espérait finir, avec par exemple un dernier Final 4 à Budapest.
MG