EdF (M)
Argentés mais couverts d'espoir
L'équipe de France s'est inclinée ce soir face au Danemark, en finale du championnat du monde (29-34). Et si la déception dominait, il y a tout de même de vrais motifs de satisfaction.
Le regard perdu, trainant des pieds, ils ont défilé en zone mixte. Compliqué de venir expliquer les raisons d'un échec quand on a eu, de l'extérieur, que les Français avaient été battus par meilleurs qu'eux. Par une base arrière danoise scandinave de folie, avec 27 buts sur 34 inscrits, avec 19 pour la seule doublette Lauge-Pytlick. Longtemps, très longtemps, les joueurs de Guillaume Gille ont été dans la course. Sur un fil, mais dans la course. Avant que le fil ne commence à se tendre sous la pression de Kevin Moller avant de craquer complètement quand Niklas Landin a sorti le pénalty de Melvyn Richardson à deux minutes de la fin. "On bascule à un but à la mi-temps, donc le match ne se joue pas en première période. Pour moi, le tournant ce sont ces ballons où on n'arrive pas à égaliser ou à passer devant en début de seconde mi-temps" tentait d'expliquer, dépité, Vincent Gérard. "A chaque fois que tu recolles, Lauge ou Pytlick te sortent des tirs de l'espace. Mais pour être champion du monde, il faut faire des trucs comme ça..."
Une base arrière sinistrée par les blessures
On pourra longtemps se lamenter sur la liste d'absents inénarrable côté français. Comble de malchance, elles ont toutes, ou presque, concerné la base arrière et le poste d'arrière gauche : Karl Konan, Aymeric Minne, Kyllian Villeminot, Timothey N'Guessan, Thibaud Briet depuis mardi... Encore ce soir, Nikola Karabatic a tiré sur la machine un quart d'heure avant de baisser pavillon, tandis qu'Elohim Prandi a demandé le changement un quart d'heure avant la fin. Lui aussi ne pourra pas être soupçonné de s'être économisé..."Ce soir, on a vu seize guerriers qui n'ont rien lâché, qui étaient prêt à se faire mal pour l'équipe de France" poussait Nédim Rémili, tandis que Kentin Mahé poursuivait : "Au lieu de se plaindre des absents, je préfère dire qu'on a bien géré l'effectif. Chacun connaissait son rôle et ce qu'il pouvait apporter pour l'équipe." Romain Lagarde, sur de courtes apparitions, a rendu quelques services, tout comme Melvyn Richardson, même si le gaucher a été bien moins utilisé quand Dika Mem est revenu.
Une marche de plus de franchie
Une fois la déception de l'argent digérée ("c'est parfois pire que de faire troisième parce que tu finis sur une défaite" concluait Gérard), les joueurs de l'équipe de France se retourneront certainement pour trouver le positif d'une campagne qui ne les aura vu perdre qu'un match, le dernier. "Ce soir, c'est la soupe à la grimace, mais je ne veux pas qu'on réduise à ça d'excellents moments de vie et de travail. Il faut garder en tête les ressources morales qu'on a su aller chercher pour se qualifier jusqu'en finale" résume Guillaume Gille. Kentin Mahé, quant à lui, voulait retenir que les Bleus ont "franchi une marche de plus. Avant, on s'arrêtait en demi-finale, là on se qualifie pour la finale. C'est décevant sur le coup, mais il faudra se servir du cap qu'on a franchi. Je pense sincèrement que quelque chose se passe dans ce groupe." Si tout cela est encore enfoui sous la déception, le temps devrait aider à penser les plaies et à voir surgir le positif...
A Stockholm, Kevin Domas