EdF (M)
L'équipe de France inaugure son Hall of Fame
Dans la foulée de la victoire face à l'Italie (41-27), l'équipe de France a inauguré son Hall of Fame.
L'important à Rouen n'était pas forcément le match comptant pour du beurre dans lequel l'équipe de France est restée sérieuse pour dominer facilement l'Italie (41-27). Non, le vrai événement de la soirée, celui dont on se souviendra pendant quelques temps, avait lieu après la rencontre. Sous l'impulsion de Guillaume Gille, l'actuel sélectionneur, la fédération française a eu la belle idée d'honorer ses glorieux anciens champions en créant le Hall au Fame de l'équipe de France. Les critères pour y entrer sont drastiques : 200 sélections, cumuler les trois titres majeurs ou avoir été élu meilleur joueur du monde. De l'avis même de Gille : "Pas simple d'y entrer, mais il fallait s'arrêter à quelques critères."
Ils sont douze à avoir été sélectionnés : Jackson Richardson, Stéphane Stoecklin, Daniel Costantini, Bertrand Gille, Olivier Girault, Joel Abati, Guillaume Gille, Didier Dinart, Jérôme Fernandez, Claude Onesta, Thierry Omeyer et Daniel Narcisse. Et la FFHB a profité de cette dernière sortie internationale de la saison pour introniser trois autres légendes ayant récemment pris leur retraite en bleu : Luc Abalo, Michael Guigou et Cédric Sorhaindo. La triplette a été ovationnée par le public de Rouen à l'issue de France-Italie, et aucun n'a cherché à cacher son émotion. "Une de mes plus grandes fiertés" souriait Sorhaindo, le regard humide. "Faire la même chose qu'en NBA, c'est énorme, ça montre notre appartenance à une famille" continuait Michaël Guigou. "Etre au milieu de tous ces joueurs mythiques, ça montre la place qu'on occupe dans son sport" terminait Luc Abalo.
"Une famille qui sait se réunir et partager"Les trois se sont installés au premier plan, au milieu d'un cercle honorifique où trônaient neuf autres légendes du handball français (Dinart, Stoecklin et Costantini étaient absents), après avoir été salués par l'équipe de France championne olympique à Tokyo en 2021. L'ovation reçue par le public leur a visiblement rappelé que même s'ils ne portaient désormais plus la tunique bleue, ils n'ont pas été oubliés, à l'image de Thierry Omeyer, acclamé par le public rouennais. Mais plus que les individualités, c'est surtout la famille du handball français qui a été mise en avant, celle qui "sait se réunir et partager" comme l'a souligné Claude Onesta. "Ces titres, ces médailles, elles sont belles parce qu'on a gagné avec des gens comme ça" continuait Abalo.
Les chiffres concernant certains des intronisés font tourner la tête. Michaël Guigou cumule 1021 buts pour plus de 300 sélections en équipe nationale, Luc Abalo a allègrement dépassé les 900 réalisations en bleu. "Quand on commence en équipe de France, tout ça est un peu inimaginable. Mais quand on voit le nombre de buts et de sélections, on se dit quand même que ça fait beaucoup" explique Guigou, ne cachant pas sa fierté de trôner au Hall au Fame aux côtés de son idole Jackson Richardson.
C'est d'ailleurs sous les yeux de son fils Melvyn que le pionnier du handball français a été appelé au centre du terrain. "C'est grâce à eux qu'on est là aujourd'hui. Mon père a marqué l'histoire du handball, ça a été l'idole de plein de jeunes, donc c'est une belle récompense pour lui d'en faire partie" souriait Melvyn. L'histoire dira si, à la fin de sa carrière, le maillot du jeune Richardson rejoindra celui de son père dans les cintres des salles où l'équipe de France jouera. En revanche, le cercle des légendes intégrera sans aucun doute Nikola Karabatic, même si celui-ci a encore quelques joutes en bleu à faire avant de prendre sa retraite. Celui-ci avait fait le voyage depuis Paris pour voir l'hommage rendu à ses glorieux coéquipiers. A voir son sourire, la cérémonie lui a plu autant qu'aux 5000 spectateurs du Kindarena. Et on les comprend...
A Rouen, Kevin Domas