EdF (M)
Tout le monde n'a pas marqué des points
Le match contre l'Arabie Saoudite, gagné largement par l'équipe de France (41-23), a permis une large revue d'effectif. Mais tout le monde n'a pas marqué des points.
C'était, comme il aimait à le dire vendredi en conférence de presse, "sur sa to do list". Guillaume Gille et son staff espéraient profiter du match tranquille contre l'Arabie Saoudite pour faire tourner, reposer les cadres et offrir du temps à jeu à ceux qui, depuis l'arrivée en Pologne, avaient plutôt testé le confort des bancs de la Spodek. Et, de ce côté-là, c'est mission plutôt réussie, puisque les seize joueurs inscrits sur la feuille de match ont été utilisés. Dika Mem, "dont le programme sur les six derniers mois a été particulièrement dense", a pu bénéficier d'une soirée de repos, tout comme Nikola Karabatic et Dylan Nahi, utilisés une dizaine de minutes chacun.
Desbonnet au rendez-vous, première pour Bolzinger
Alors que les cadres étaient au repos, il y avait forcément des points à marquer. Et ce, sur plusieurs postes. Dans le but, Rémi Desbonnet a rendu une copie plus que propre, avec 6 arrêts à 50% de réussite. "J'ai fait le boulot, je me suis tenu prêt pour les moments où on ferait appel à moi. Forcément, je suis content de pouvoir être sur le terrain et de filer un coup de main à l'équipe" disait le gardien montpelliérain, qui a vu son coéquipier à Montpellier Charles Bolzinger enfin faire ses premiers pas sur le terrain avec le maillot bleu. "C'est comme un rêve" souriait-il, alors que son entrée était tout sauf programmée. Mais sa double parade, non validée par les arbitres, a donné raison à Guillaume Gille de lui avoir offert son premier tour de roue. "Il y avait un peu de stress, là ce n'est que du plaisir. Je suis déjà super content d'être là, je me sens chanceux, donc je ne vais pas chercher plus loin que ça."
Prandi : "Je ne suis pas dans le bon rythme"
C'est peut-être à gauche que les choses clochent plus. On se disait que ce match face aux modestes Saoudiens serait la parfaite rampe de lancement pour Elohim Prandi. Inarrêtable avec son club du Paris Saint-Germain depuis début novembre, le bison tatoué était apparu nettement plus quelconque en préparation. Ses deux sorties depuis l'atterrissage en Pologne ne changent pas cette impression. Encore ce soir, le bilan est péniblement dans le moyenne : trois buts sur sept tentatives, une contre-attaque vendangée, et deux pertes de balle, pour un joueur donnant l'impression de chercher encore la confiance. "Pour l'instant, je n'apporte pas ce que je devrais, je ne suis pas dans le bon rythme. Il faut vraiment que je me remette à la page" pestait-il, tout en essayant de garder la tête haute en zone mixte. "En première période, je suis pas mal défensivement, mais je dois être plus transcendant au tir en deuxième. Ca fait chier, mais je n'ai pas le temps de me reposer..."
Romain Lagarde au rendez-vous
Le sélectionneur était tout de même moins tranché à l'heure de distribuer les bons points entre Prandi et Romain Lagarde, qui a fait sa première apparition depuis le début de la préparation. L'Aixois, éloigné du groupe à l'automne mais qui dit "s'entrainer très fort pour aider l'équipe si elle en a besoin", n'a pas manqué sa chance de mettre un peu de doute dans l'esprit du staff (1 but). "Romain a été impactant des deux côtés du terrain, il a répondu présent. La prestation d'Elohim a été un peu plus irrégulière, avec un début de match très propre. Après, tout n'a pas été satisfaisant." A l'heure de chercher des raisons, Gille donnait plusieurs pistes : "On sait que c'est un joueur avec peu d'expérience sous le maillot bleu, il est en train d'empiler les choses pour se la construire." Et quand venait la question de savoir si la sortie de Prandi à l'orée du premier quart d'heure pour faire entrer Lagarde laissait penser que l'ancien Nantais avait marqué des points, le sélectionneur ne voulait pas se lancer : "Ce n'était pas une sanction, l'idée était de faire beaucoup de rotations, une revue d'effectif l plus complète possible." Reste désormais à savoir si ce tour d'horizon conditionnera la suite des événements.
A Katowice, Kevin Domas