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PSG-Kielce : duels à tous les étages
Le 17 juin prochain marquera le début du Final Four de Ligue des Champions, avec notamment le très attendu PSG - Kielce. Avec des joueurs parmi les meilleurs à leurs postes, quels sont les différents duels auxquels nous pouvons nous attendre ?
Toutes les deux qualifiées pour le sixième Final Four de leur histoire, les deux équipes se retrouvent opposées pour le deuxième fois de leur histoire, dès les demi-finales. Dans ce qui sonne comme une finale avant l'heure, différents duels se profilent entre les deux formations.
Igor Karacic- Luc Steins : duel de meneur
Arrivé du Vardar Skopje en 2019, l'international croate a su se faire une place de choix dans l'effectif polonais. Déjà coutumier de l'école espagnole, style de jeu prôné par Talant Dujshebaev, son adaptation aura été des plus rapide au sein de l'équipe de Kielce. En dépit d'un jeu parfaitement exécuté et travaillé à l'entrainement, le demi-centre croate possède énormément de liberté sur le terrain, rendant ce dernier très menaçant. Grâce à ses passes inattendues ou à ses prises d'intervalles tranchantes, le natif de Mostar est un poison pour les défenses.
Pour ce qui est de l'ancien toulousain, Luc Steins possède peu ou prou le même profil, la seule différence étant physique (1m72 contre 1m91), ayant lui aussi énormément de liberté de jeu sur le terrain. De plus, ses qualités de dribbleur en font un cauchemar pour les défenses adverses. Le demi-centre néerlandais conduit à merveille l'attaque parisienne, offrant de nombreuses solutions à son équipe et distillant de nombreux ballons à ses pivots. Pour preuve, le demi-centre est le joueur avec le plus de passes décisives de la compétition (101 en 16 matchs). A titre de comparaison, le deuxième meilleur passeur, Simon Pytlick, n'est qu'à 65 passes décisives.
Kamil Syprazk - Artsem Karalek : duel de pivots
Les deux formations ont ce point commun d'avoir des profils physiques assez similaires, notamment sur le poste de pivots : Luka Karabatic et Kamil Syprazk contre Nicolas Tournat et Artsem Karalek.
Bien connu en championnat, le natif de Plock est un pivot complet, étant très mobile et très précis devant la cage (80% de réussite en Starligue). De plus, le pivot parisien a également cette faculté d'attraper tous les ballons, ou presque, qu'il touche. Utilisé presque exclusivement en attaque (97 buts en compétition), sa taille (2m07) et son gabarit lui permettent de proposer une solution supplémentaire sur chaque attaque placée ainsi que d'avoir des intervalles à exploiter.
Le Biélorusse Artsem Karalek est quand à lui plus polyvalent que son homologue polonais. Certes utilisé en attaque, il forme également une paire complémentaire avec Tomasz Gebala, en défense sur le secteur central. Plus petit que le parisien, son physique lui permet cependant de s'imposer et d'offrir un relai pour son attaque, étant lui aussi décisif face à la cage (47 buts en compétition). Ce dernier a d'ailleurs été sacré "Meilleur Pivot" après la victoire contre le Wisla Plock.
Arkadiuz Moryto - Ferran Solé : duel d'ailiers
Celui qui vient d'être élu "MVP" lors de cette saison 2022-2023 en Superligua est un ailier virevoltant, débordant de talent. Du haut de ses 25 ans, l'international polonais compte plus de 300 matchs avec son club. Doté d'une finition exemplaire, Arkadiuz Moryto s'illustre cette saison, étant le troisième meilleur buteur de la compétition (92 buts, 82% de réussite). Un finisseur hors pair, qui ne rate que peu d'occasions et qui sait se révéler précieux dans les grands rendez-vous, comme on a pu le voir contre le Wisla Plock.
De l'autre côté du ring se trouve également un autre finisseur hors paire en la présence de l'international espagnol. L'ancien toulousain Ferran Sole est une référence à son poste du haut de ses 7 saisons de championnat et de ses 684 réalisations. Plus discret et moins virevoltant que son homologue, l'espagnol n'en reste pas moins une arme redoutable de l’armada parisienne, lui qui forme également une paire complémentaire avec l'ancien nantais, David Balaguer.
Elohim Prandi - Szymon Sicko : duel d'artilleur
Jeune arrière gauche cherche lucarne à nettoyer. Si il existait un crédo pour les deux joueurs, ce serait certainement celui-ci. Côté parisien, Elohim Prandi est le bras armé de l'équipe parisienne. Capable de marquer de de n'importe quelle distance, il se démarque également par ses courses rentrantes, lui offrant également de nombreuses solutions à 6 mètres. L'ancien nîmois n'est pas qu'un bras, il est aussi passeur décisif régulier, faisant souvent plus profiter le collectif que l'individu (44 passes en 14 matchs).
L'international polonais, Szymon Sicko, possède peu ou prou le même profil que le parisien. Plus grand que ce dernier (2m contre 1m93), sa taille lui confère un avantage conséquent sur les défenses adverses. Révélé au grand public lors de la saison 2020-2021, où il va se voir décerner les titres du "Meilleur meneur", du "MVP" ainsi que de la "Révélation de l'année", ce dernier n'en finit plus d'impressionner et est l'un des meilleurs joueurs polonais actuel. Moins décisif que le parisien, le natif de Dabrowa n'en reste pas moins un joueur à surveiller pour la défense parisienne.
Dainis Kristopans - Alex Dujshebaev : duel d'arrière droit
Arrivé en 2020 au PSG, le letton réalise actuellement sa meilleure saison avec l'effectif parisien. Récemment élu "Meilleur arrière droit", le géant est un joueur difficilement arrêtable du haut de ses 2m15. Également un des meilleurs buteurs de cette compétitions, le parisien est un redoutable finisseur (80 buts sur 99 tirs). Enfin, ce dernier sait se révéler précieux au cœur du jeu, via les différents mouvements collectifs reposant sur lui.
Dans un style différent, plus en vitesse et en prise d'espaces, l'international espagnol, Alex Dujshebaev est une référence à son poste. Plus petit que le letton, il compense cet écart par une vista et une vitesse bien supérieure à ce dernier. Élément quasiment central de l'attaque polonaise, le fils de Talant Dujshebaev n'a pas oublié à quel poste il évoluait. Capable de fulgurances spectaculaires, le natif de Santander n'en reste pas moins un arrière de formation et possède toujours un bras à toutes épreuves. Aimant les espaces, mais n'hésitant pas à tirer de loin, il est un joueur imprévisible et difficile à contenir pour les défenses.
Mathieu Grébille - Dylan Nahi : duel de poignet
Ce 17 juin sera soir de retrouvailles pour les deux anciens coéquipiers. Partenaires pendant l'exercice 2020-2021, les deux hommes se connaissent par cœur. L'ancien montpelliérain, reconverti en ailier, est un très bon finisseur. Possédant une finition tout en élégance et en finesse, il n'est pas l'ailier le plus percutant de la compétition. Se qualifiant lui-même d'ailier atypique, ce dernier a mis son physique d'arrière au profit de son nouveau poste et en tire le meilleur.
Pour ce qui est Dylan Nahi, ce dernier a pris une place importante dans le cœur des supporters polonais. Arrivé il y a 2 ans, l'ancien parisien a rapidement trouvé sa place dans l'effectif grâce à sa vitesse, sa finition spectaculaire mais également grâce à ses qualités défensives. Capable de défendre sur le poste deux ou trois, à l'inverse de Mathieu Grébille qui va plutôt défendre au poste 2, celui qui a battu le record de précocité en Ligue des Champions est un joueur clé de Kielce.
Jannick Green - Andreas Wolff : duel de portiers
Si le danois aura mis du temps à s'acclimater au championnat français, il ne lui aura pas fallu attendre longtemps pour briller en Ligue des Champions, avec notamment deux prestations de haute volée face au THW Kiel (12 et 11 parades). Cette montée en puissance se confirme également en championnat où ses dernières sorties ont été précieuses dans les réussites parisiennes. Face à Kielce, les menaces vont être nombreuses (Moryto, Tournat, Nahi...), le portier danois devra à nouveau réaliser une prestation de haut vol. Seul point faible du danois, sa réussite sur les jets de 7 mètres peut lui faire défaut (3 arrêts sur 32 tirs).
Tandis que de l'autre côté, Andreas Wolff est le meilleur gardien dans l'exercice (14 arrêts sur 51 tirs). Son envergure et sa souplesse en font un portier redoutable, ayant écœuré plus d'un attaquant trop présomptueux. Actuel deuxième meilleur gardien de la compétition (162 arrêts, 31%), l'allemand est un élément précieux de l'effectif polonais et est souvent décisif dans les grands rendez-vous (12 parades en finale l'an dernier contre Barcelone). Tout comme pour son homologue parisien, les menaces vont être nombreuses (Syprazk, Prandi, Solé...) et une nouvelle grande performance sera attendue par les fans polonais.
Tous ces duels n'annoncent qu'une seule chose : que cette demi-finale va être des plus relevées et va nous offrir un formidable spectacle. Les deux formations vont devoir se surpasser et nul doute que les différents joueurs ci-dessus vont avoir un rôle particulier dans ce Final Four.
Théo Alleaume