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EDF (F)

Les premiers enseignements de l’ère Gardillou

, par Peter

Alors qu’Olivier Krumbholz est entré dans le cercle fermé des membres du Hall of Fame du Handball français, son successeur, Sébastien Gardillou a débuté son ère avec une double confrontation face à la Hongrie. Si son premier match s’est soldé par un revers, son équipe a fait preuve d’orgueil pour remporter le second combat. À quelques semaines de l’Euro, voici plusieurs enseignements que nous avons pu tirer de ses deux premières rencontres.

Certaines cadres laissées au repos pendant que d’autres portent le groupe

Le premier enseignement est sûrement celui de la fraîcheur. Avant d’entamer le marathon jusqu’aux fêtes de fin d’année, Estelle Nze Minko, Pauletta Foppa, Chloé Valentini et Laura Flippes ont été laissées au repos, ou du moins à disposition de leurs clubs. Après un cycle olympique, les corps sont émoussés, les têtes sont pleines, les cadres inamovibles ont ainsi pu souffler.

De leur côté, Tamara Horacek, Grâce Zaadi Deuna ou encore Orlane Kanor ont tenu la baraque en l’absence de leurs coéquipières. La première nommée, véritable meneuse de la défense tricolore en compagnie de la pivot brestoise, a été associée à Oriane Ondono ou Sarah Bouktit en secteur central. Moins léchée qu’avec son binôme habituel, la relation avec les titulaires de la double confrontation a tout de même montré de belles choses. En supplément, Sébastien Gardillou a tenté plusieurs systèmes défensifs, comme la 1-5, avec Orlane Kanor en flèche, ou encore un travail de piston, qui a su dissuader les arrières hongroises, mais qui semble avoir besoin d’être perfectionné. Grâce Zaadi Deuna a été sur tous les fronts : récupération de balle, contre-attaque, neutralisation, prise d’intervalle, gestion du money-time ; la taulière des Bleues, à 31 ans, ne laissera pas sa place à la première venue. Enfin, Orlane Kanor a littéralement porté son équipe en concrétisant de nombreuses actions menées par l’attaque française ou en s’offrant des situations de un contre un, dans lesquelles elle semble avoir passé un cap depuis son arrivée en Hongrie. La joueuse du FTC semble être, de nouveau, la doublure parfaite de la capitaine Estelle Nze Minko pour occuper le poste d’arrière droite, sans pour autant oublier Méline Nocandy.

MAIROT Clarisse (EDF)

Clarisse Mairot, nouveau facteur X ?

Au bal des nouvelles entrantes, Clarisse Mairot s’est illustrée par son activité lors des deux rencontres. Manquant de précision dans le premier acte, la meilleure arrière droite de LBE s’est rattrapée dans le second. Dans la lignée de ses belles prestations de début de saison avec le BBH, Clarisse Mairot semble pouvoir truster une des 20 places du groupe et peut-être même des 16 alignées sur la feuille de match, au regard, également, de sa solidité en défense.

De l’autre côté de la ligne d’arrière, Léna Grandveau a été utilisée avec parcimonie, mais toujours à bon escient, et Déborah Lassource, la nouvelle joueuse du Borussia Dortmund, semble avoir haussé d’un ton son niveau de jeu. À ce poste occupé par Laura Flippes, les deux droitières ont montré plus de certitudes qu’Océane Secien-Ugolin, peu à son aise sur la prise de tirs longue distance, malgré son bras gauche.

Aux ailes, embouteillage derrière les titulaires

Chloé Valentini absente, Coralie Lassource était donc la plus expérimentée à gauche. Marine Dupuis et Suzanne Wajoka ont été appelées en renfort. La nouvelle aiglonne a pris part aux deux rencontres, tandis que la Bisontine était en tribune. Marine Dupuis a ainsi fêté ses deux premières caps, à 31 ans. Si elle n’a pas été en réussite au premier match, elle s’est montrée plus décisive lors du second, malgré son penalty manqué. À droite, derrière l’incontestable Lucie Granier, Alicia Toublanc a fait taire les doutes quant à ses capacités à rester au niveau à Valcea. Son ex-coéquipière, Pauline Coatanea, retrouve aussi son plus haut niveau, laissant planer le doute sur le choix du staff tricolore.

Quelle hiérarchie chez les gardiennes ?

Alors que la liste officielle des 35 joueuses pouvant être appelées vient d’être publiée par l’EHF, six noms de gardiennes ont été donnés : Laura Glauser, Hatadou Sako, Floriane André, Cléopâtre Darleux, Camille Depuiset et même Catherine Gabriel. Si le duo Glauser-Sako pourrait être reconduit, quid de la troisième gardienne ? André a réalisé une belle prestation, faisant oublier la prestation de Sako, pas en réussite dans la deuxième rencontre. Darleux avait été préférée aux JO et est de retour au plus haut niveau, devant Depuiset, mais un cran en dessous de Szemerey, à Metz, qui a réalisé deux très belles performances face aux Bleues. Gabriel, pas appelée en Bleue depuis 2019, semble être la moins susceptible de partir à l’Euro. La troisième et dernière place semble donc se jouer entre Floriane André et Cléopâtre Darleux, avec l’éternelle question : faut-il préparer l’avenir ou apporter de l’expérience au groupe ?

BOUKTIT Sarah (EDF)

Trop imprécises en attaque, trop tendres en défense ?

La double confrontation a accouché d’un cruel manque de précision devant les cages hongroises. Face à une gardienne très douée sur les tirs à mi-hauteur, les Bleues sont tombées dans le piège magyar. Sarah Bouktit, face à sa coéquipière, n’a pas été en réussite sur des tirs pourtant à bout portant. Sur l’exercice des jets de 7 mètres, Zsófi Szemerey a même écœuré les spécialistes tricolores. Les ailières ont aussi été en manque de réussite et la finition sur les contre-attaques n’a pas été suffisamment efficace.

En défense, le jeu de piston a été très utilisé et a permis de neutraliser certaines offensives hongroises. Toutefois, face à Petra Vamos ou Petra Simon, les Bleues ont semblé être trop tendres envers les arrières, les attendant trop collées à la ligne des 6 mètres.

Mais il est important de retenir que le groupe France est en reconstruction, que certaines cadres étaient absentes, que la Hongrie monte en puissance avant son Euro et que les Bleues ont montré de la continuité dans le jeu proposé depuis deux ans. Enfin, il faut à nouveau saluer l’engouement autour de cette équipe, que ce soit à Toulon ou à Tremblay.

Les Françaises se réuniront, pour une dernière phase de préparation, le 17 novembre prochain, avant de rencontrer l’Espagne et l’Angola, les 22 et 24 novembre, à Saint-Étienne, à l’occasion du Tournoi de France.

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