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"C’est le titre le plus dur à aller chercher" : Nicolas Tournat et le HBC Nantes sont prêts pour le Final 4

À quelques jours du Final 4 de la Ligue des champions à Cologne, Nicolas Tournat, pivot du HBC Nantes, s’est confié sur la dynamique du club, son retour réussi, et l’opportunité unique d’aller chercher un titre européen avec son club formateur.
Pour sa première saison depuis son retour de Kielce, Nicolas Tournat retrouve Cologne avec le HBC Nantes. Le pivot, formé en Loire-Atlantique, avait déjà participé à la première qualification de son club, en 2018, avant de s'exiler en Pologne, et connaître de nouveau le parfum du Final 4, en 2022 et 2023. Cette année se dresse devant Nicolas Tournat et les siens le Füchse Berlin, fraîchement sacré champion d’Allemagne.
HandNews : Tu abordes ton quatrième Final 4. Comment te sens-tu, personnellement et collectivement, à l’approche de ce grand rendez-vous ? Te dis-tu que ça peut être la bonne année ?
Nicolas Tournat : Oui, je me sens bien, et je sens aussi l’équipe bien. Je pense que ça peut être notre année. Après, un Final 4, ce n’est jamais simple. Aucune équipe ne vient avec la certitude de gagner. Il y a toujours de la pression, une grande adversité. C’est sans aucun doute le titre le plus dur à aller chercher dans le handball. Chaque édition est différente, avec des surprises, c’est ce qui rend cet trophée si dur à aller chercher.

HN : On sent une vraie alchimie dans ce groupe nantais. Étant un des leaders de l’équipe, parles-tu à tes coéquipiers de l’ambiance si particulière de Cologne ?
N.T : Non, pas vraiment. Tout le monde en parle autour, mais moi j’échange plutôt sur des aspects tactiques. Beaucoup dans l’équipe ont l’habitude des grands rendez-vous. Même ceux pour qui ce sera une première, ce sont des internationaux. Ils ont l’habitude de ce genre de matchs. Je ne m’inquiète pas sur leur capacité à gérer la pression.
HN : Avec le faux pas de Montpellier à Nîmes, vous avez obtenu la qualification en la Ligue des champions l’an prochain, avant même la fin du championnat. Était-ce un soulagement d’aborder les derniers matchs sans enjeu avec en seul ligne de mire le Final 4 ?
N.T : Oui, clairement. C’est un vrai plus de pouvoir se projeter sereinement vers le Final 4. On a abordé les derniers matchs sans pression de résultat, et ça nous a permis de bien nous préparer.
HN : À contrario Berlin, votre adversaire en demi-finale, a lutté jusqu’à la dernière journée pour être sacré en Bundesliga. Ce rythme soutenu peut-il jouer en votre faveur ?
N.T : Non, je ne pense pas. Au contraire, ça les oblige à maintenir un haut niveau d’exigence. Ils arriveront prêts, affûtés. Je ne pense pas que ça change grand-chose.
HN : Après un parcours du combattant en Ligue des champions. Vous retrouvez Berlin, qui avait sorti Nantes en Ligue européenne l’an passé. Il y a un esprit de revanche ?
N.T : Non, pas du tout. Ce n’était pas la même compétition, ni les mêmes effectifs, surtout de notre côté. C’est une demi-finale de Ligue des champions, cette fois-ci un tout autre contexte. Même si on joue en Allemagne, la salle sera sûrement acquise à Berlin. Mais pour nous, c’est une nouvelle page à écrire.

HN : Tu as porté le brassard de l’équipe de France, tu as été nommé joueur du mois en championnat… As-tu l’impression d’être au sommet de ton art ?
N.T : Oui, je pense que j’ai atteint une forme de maturité. Même si on continue toujours d’apprendre, je me sens très bien dans mon jeu en ce moment. Et être capitaine, même temporairement en l’absence de Ludo (Ludovic Fabregas), c'est une grande fierté. Ce n’est pas rien de porter le brassard en équipe de France.
HN : Tu es revenu à Nantes cette saison. T’attendais-tu à un retour aussi réussi ?
N.T : Honnêtement, oui, c’était mon objectif. Même si en championnat, on n’a pas tout coché comme on l’aurait voulu, le fait d’être de nouveau au Final 4 est une vraie réussite pour le club. L’année prochaine, ce sera la première fois que Nantes enchaîne deux participations en Ligue des champions. Maintenant, il faut concrétiser cette belle saison avec un bon résultat à Cologne.

HN : N’as-tu pas eu de doutes ou d’appréhensions avant de faire ton retour ?
N.T : Non, j’avais confiance en moi et en cette équipe. Même si j’ai mis un peu de temps à me relâcher et à trouver mes marques, j’ai vite pris du plaisir. Et aujourd’hui, je suis très content d’être là, avoir l'opportunité de décrocher ce titre avec Nantes, ce serait un aboutissement magnifique dans ma carrière.
HN : Un petit mot pour les supporters nantais et français qui feront le déplacement à Cologne ?
N.T : Juste un grand merci ! Toute la saison, la H Arena est pleine à craquer, qu’on affronte les premiers ou les derniers. Ils nous ont suivis à Lisbonne, à Plock… C’est une vraie force. Et je sais qu’ils seront nombreux à Cologne. On a encore besoin d’eux pour faire du bruit, car les vacances ne sont pas encore là !
Aurélien Fort