Sélestat s’impose avec autorité à Istres et sort de la zone rouge

Mené par un collectif solide et un temps fort décisif après la pause, Sélestat a dominé Istres en Provence (23-33). Plus constants et plus efficaces dans les moments clés, les Alsaciens repartent avec un succès précieux dans la course au maintien.

Au coup de sifflet d’engagement, les deux bancs se lèvent comme un seul homme. Les arbitres de la rencontre rappellent les deux équipes à l’ordre sur les tirages de maillot, le match est lancé (2-2, 4’). Romain Mathias signe trois arrêts coup sur coup, mais la défense de Sélestat compense. Comme souvent dans ces matchs à enjeu, les défenses sont rugueuses et les équipes se rendent coup pour coup (6-6, 12’).

Tom Vinatier permet aux visiteurs du soir de signer le premier break au quart d’heure de jeu (6-8, 14’). Malgré le retour de Denis Serdarevic, Laurent Busselier fait confiance à la jeunesse en faisant démarrer Léo Vilain, un choix gagnant. Le jeune gardien formé au PSG flirte avec les 40 %, permettant à Tony Mendy d’offrir cinq longueurs d’avance à Sélestat (7-12, 21’). Les joueurs d’Istres ont toutes les peines du monde à percer la défense du SAHB, obligeant Bastien Cismondo à poser un deuxième temps mort pour ne pas perdre pied (9-13, 27’). Mais, comme souvent en fin de période, Sélestat connaît un trou d’air, permettant aux Provençaux de rentrer au vestiaire avec seulement deux buts de retard (11-13, 30’).

Sélestat frappe fort

Les Alsaciens semblent rester au vestiaire. En infériorité numérique, Guénolé Gaillard trouve Théo Laufray, oublié par la défense, qui bénéficie d’un quart de zone pour remettre les deux équipes à égalité. Une situation qui déplaît à l’entraîneur de Sélestat, lequel pose immédiatement son temps mort (13-13, 33’). Un temps mort salvateur, permettant aux visiteurs d’enclencher un cinglant 5-0 (13-18, 38’).

La salle semble alors devenue muette. Seule la voix de Guilherme Borges résonne, mais elle semble avoir trouvé un écho chez les provencaux. À leur tour, les Istréens signent un 3-0, leur permettant de revenir à deux longueurs (16-18, 42’). La tension monte lorsque Tom Vinatier est châtié par la défense istréenne. Simon Jaeger vient demander des comptes à Guilherme Borges, qu’il pense être l’auteur de la faute, tandis que Romain Mathias joue les médiateurs. Mesdames Lamour et Cournil consultent alors la vidéo : c’est finalement Aurélien Padolus qui écope d’une sanction, au terme d’une action confuse.

Sélestat s’en remet ensuite à Pierre Weber, très précieux à l’intérieur (18-22, 45’). La partie s’emballe, mais un plafond semble avoir été posé par les Alsaciens : Istres n’arrive plus à revenir à moins de deux buts. Romain Mathias, souvent déterminant pour Istres, ne trouve plus la parade, et Nick Deekens s’essaie à son tour. En vain. Les Istréens se précipitent, tandis que Sélestat trouve son rythme de croisière et voit la victoire se dessiner (22-27, 53’). Tom Vinatier montre alors toute l’étendue de son talent en remportant tous ses duels (23-29, 57’). Plus solide et constant sur l’ensemble de la rencontre, Sélestat s’offre Istres à l’extérieur (23-33, score final).

Malgré ce succès large, l’entraîneur de Sélestat estime que son équipe aurait pu se faciliter la tâche : « Je pense qu’on aurait pu mieux faire encore. En première mi-temps, on les remet dans le match. J’aimerais un peu plus de sérénité, parce que parfois on fait encore preuve de jeunesse. Mais ils mettent tellement d’efforts et de volonté dans ce qu’ils font que c’est bien d’être récompensés ici par une victoire. L’équipe avance », souligne le technicien alsacien.

Après un revers important la semaine dernière à Dijon (39-31), la semaine de travail n’aura pas permis à Istres de soigner ses maux. Les Provençaux s’inclinent une nouvelle fois lourdement, cette fois-ci à domicile, et pointent désormais à la dernière place du classement.

Côté alsacien, les onze heures de trajet retour en bus paraîtront moins longues : Sélestat sort de la zone rouge, au détriment de Dunkerque.

                                                                                                                 Ilann Thuel, à Istres