LNH - Nantes
Entrerrios, la classe jusqu'au gong final
Après quatre années nantaises, le grand monsieur du handball espagnol qu'est Alberto Entrerrios a officiellement annoncé sa retraite après la der du HBC Nantes contre Nîmes. Avec une grande classe et une profonde humanité. A son image.
L'allure est aussi imposante que sur le parquet, même si le costume a pour l'occasion remplacé le maillot violet. L'attitude réservée, comme toujours, face aux hourras de ses coéquipiers, tous présents pour assister, avant ceux du terrain, aux adieux aux médias de "Don Alberto". Les mains tremblantes ne pouvaient camoufler la grande émotion, au moment de sortir la feuille soigneusement pliée d'un discours tout en force et en élégance, tout autant que peut l'être son jeu illuminant les salles depuis vingt ans. On pourrait n'en garder que quelques phrases, mais ce ne serait rendre la justesse des mots choisis...
" La rédaction de ce discours est sans aucun doute « le match » le plus difficile auquel je me suis confronté. Mais après 22 saisons au plus haut niveau, et plus de 30 années liées au handball, je suis sûr qu'à 39 ans, c'est le meilleur moment pour terminer ma carrière. L’âge, les blessures, les déplacements, les stages, les entraînements, les matchs ou la préparation physique ne sont pas les raisons pour lesquelles je prends cette décision. La vraie raison qui me conduit à arrêter c'est ma tête. Le Handball m'a donné tant de bonnes choses toute ma vie que maintenant je ne me sens plus capable de me fixer de nouveaux objectifs en tant que joueur, et évidemment, un sportif sans objectif ne peut pas être compétitif.
"Le handball m'a tout donné. J'ai eu la chance de jouer dans les meilleures équipes du monde. J'ai eu la chance d'apprendre des meilleurs entraîneurs du monde. J'ai eu la chance de partager un vestiaire avec les meilleurs joueurs du monde. J’ai eu la chance d’avoir les meilleurs supporters, les meilleurs médecins, kinés, préparateurs physiques, dirigeants... et tous ont été des gens merveilleux. Des villes comme Gijón, Oviedo, Léon, Barcelone, Ciudad Real, Madrid et Nantes ont été ma maison pendant un certain moment de ma vie et je me suis toujours senti bien aimé. Je suis fier d'avoir fait partie de l'équipe nationale espagnole pendant plus de 15 ans, 8 championnats du monde, 7 Championnats d'Europe, 2 jeux olympiques et 240 matchs. J'ai gagné beaucoup de titres et j'en ai également perdu beaucoup d'autres, mais c’était merveilleux d'être dans toutes ces finales, en riant ou en pleurant. Je ne regrette rien." (...)
"Demain, je mets fin à une très belle étape dans ma vie et une partie de moi y restera pour toujours, mais il s'ouvre aussi un nouveau chemin. A partir de la saison prochaine, je ne sais pas où vous allez me trouver. Peut- être près du terrain de jeu, peut-être dans les tribunes ou peut-être profitant d'un repos mérité, mais toujours au service du handball, car il m'a tout donné. Merci au HBC Nantes, au Président, aux employés du club, au staff technique, à mes coéquipiers et aux supporters pour ces 4 ans merveilleux et merci à tous ceux qui m'ont soutenu tout au long de ma longue carrière."
La Trocardière devrait donc recroiser très rapidement croiser Alberto Entrerrios. Et si lui ne sait pas encore dans quel rôle, son coach comme son président l'assurent : "Nous voulons travailler avec Alberto. Il a encore tant à amener au HBC Nantes..."