CdF (M)
Montpellier s'offre encore Paris !
Au terme d’un match à haute intensité, le PSG est tombé pour la première fois de la saison à domicile, battu par une incroyable équipe de Montpellier (28-34) en huitièmes de finale de la Coupe de France. C'est un nouvel exploit réalisé par les hommes de Patrice Canayer.
Avec 35 titres mondiaux cumulés, dont 25 pour Paris, et onze des derniers champions du monde sur le parquet, la soirée s’annonçait « phénoménale » pour reprendre le mot à la mode tout au long du mois de janvier. Des stars, des blessés de retour avec Mikkel Hansen, Luka Karabatic et Diego Simonet présents, le choc entre Paris et Montpellier avait tout d’une finale de Coupe de France avant l’heure. Sauf que le tirage au sort a voulu que ce duel majuscule ne soit « qu’un » huitième de finale. Peu importe, ne boudons pas notre plaisir devant cette piste aux étoiles et cette affiche en forme de revanche de la dernière finale qui avait vu le MHB s’imposer de six buts (38-32) face aux parisiens.
Jeu rugueux et rythme soutenu
Les deux entraîneurs livrent une première surprise en alignant Portner et Skof dans les cages. Pas d’Omeyer ni de Gérard pour débuter, donc, mais cela n’empêche pas les deux formations de commencer sur les chapeaux de roue. Bingo lance les hostilités pour les héraultais et gène les parisiens en défense en poste avancée de la 1-5. La défense agressive du MHB perturbe le PSG qui s’en remet à Gensheimer sur penalty pour rester dans la course (2-3, 5’). La défense parisienne n’est cependant pas en reste non plus. Elle monte en chaleur tel un diesel et gène notamment les transmissions de Bonnefond (4-4, 8’). Patrice Canayer a passé les consignes à ses hommes en attaque : priorité au jeu rapide pour prendre à défaut l’arrière garde parisienne. Le rythme est donc soutenu avec un Luc Abalo jamais aussi brillant que dans une telle situation, que ce soit sur son aile et en contre-attaque (7-7, 14’). Pour son 35ème match officiel depuis le début de la saison commencée au Super Globe, Paris a fort à faire tant Montpellier ne fait aucun cadeau. Le jeu est rugueux et Noka Serdarusic remplace Skof par Omeyer au quart d’heure de jeu. L’expérience est fondamentale dans un tel match.
Si les parisiens reprennent temporairement les commandes grâce à Nikola Karabatic, Luc Abalo puis Henrik Mollgaard (11-9, 19’), Montpellier a la faculté à rapidement trouver une solution pour inverser la tendance. Portner multiplie les parades dans sa cage et Grébille fait preuve d’une détente impressionnante à 10 mètres pour laisser une pression constante sur le PSG. Un 3-0 du tenant du titre de la Coupe de France refroidit même l’ambiance à Coubertin (12-14, 24’). Les débats alternent entre jeu musclé et classe absolue, à l’image d’une sublime roucoulette de Ludovic Fabregas. A la pause, après un dernier tir de Porte sur le poteau, ce sont les montpelliérains qui virent en tête (14-16).
Montpellier, la bête noire parisienne
Victorieux des héraultais au Trophée des Champions (32-27) et en championnat (31-25), Paris craint cependant le MHB plus que tout autre adversaire. Depuis le rachat du PSG par QSI à l’été 2012, Montpellier est en effet la bête noire des parisiens avec cinq revers infligés à l’ogre de la capitale toutes compétitions confondues, dont deux fois en finale de la Coupe de France (2013 et 2016). Pas sûr que cette dernière défaite soit d’ailleurs totalement occultée de l’esprit des parisiens qui reviennent sur le parquet sans être transcendants. Portner se joue de Nielsen et Rémili tandis que Gensheimer sur penalty donne la réplique à un Guigou aux aguets sur jeu placé (19-19, 38’).
C’est un combat d’homme à homme que livrent alors les deux formations qui se rendent coup pour coup. La mano à mano sourit tantôt aux parisiens, même si Gensheimer bute sur Portner aux jets de sept mètres, tantôt aux héraultais (21-21, 42’). La sortie de Bonnefond, touché à la poitrine, permet à Diego Simonet d’effectuer son grand retour depuis sa blessure au mondial. Il se met aussitôt en évidence en attaque et redonne un souffle nouveau au MHB qui inscrit un 3-0 par Grébille, Dolenec et Porte (22-25, 45’). Les quelques erreurs parisiennes dans les passes sont autant de cadeaux aux joueurs de Patrice Canayer qui abordent le money-time en position privilégiée (24-28, 51'). Les visages parisiens sont tendus. Plus rien ne semble fonctionner pour les champions de France qui balbutient leur handball et échouent face à Portner. Vincent Gérard dévie même un penalty de Hansen, prolongeant ainsi les souffrances d'un PSG qui baisse les bras dans les huit dernières minutes. Montpellier joue sur du velours et s'impose au final 28-34 avec une autorité impressionnante. Paris subit sa cinquième défaite de la saison et la première à domicile. Le PSG dit adieu à l'un des trophées nationaux, encore une fois privé par son meilleur ennemi héraultais. Une soirée rêvé pour Montpellier qui, mieux que personne, sait faire déjouer l'armada parisienne.
Olivier Poignard, à Coubertin