La victoire sinon rien pour Montpellier

Cinquième journée de Champions League, et les deux clubs français vont affronter des équipes contre lesquelles ils sont tout à fait capables de l'emporter. Encore faut-il le faire !

Et c'est Montpellier qui ouvrira le bal, dès demain, face aux Suédois de Kristianstad dans son antre de Bougnol. Patrice Canayer l'avait dit avant même de commencer la compétition, "pour se qualifier, il faudra remporter les matchs à notre portée, et les deux face à Kristianstad en font partie". Et effectivement, le club champion de Suède la saison dernière, son premier titre majeur depuis 1953, n'a rien d'un épouvantail sur le papier. Première participation à la Champions League cette saison, pas de grands noms sur le terrain... Oui mais, oui mais, l'habit ne fait pas le moine, Cyril Viudes et Kolding sont bien placés pour en parler. Après s'être incliné largement en Suède lors de la première journée de la compétition (26-33), il minimisait l'étiquette de Petit Poucet donné à Kristianstad. "Cette saison, il n'y a plus de petites équipes, Kristianstad en est la preuve" nous disait-il il y a quinze jours avant d'affronter Montpellier. "Ils sont en Champions League, se renforcent intelligemment et arrivent sans trop se poser de questions. Affronter cette équipe, ce n'est clairement pas un match pour faire tourner". Et effectivement, Kolding y a perdu de sept buts, Barcelone ne l'a emporté que de deux buts à domicile (34-32), tandis que le Vardar Skopje et Kielce ont eu moins de difficultés sur les deux dernières journées.

La clé, contenir le jeu rapide suédois

Et quand on vous dit que Kristianstad s'est renforcé, on ne plaisante vraiment pas puisqu'Iman Jamali (photo de droite), l'arrière gauche iranien de Veszprem, et Richard Hanisch, aperçu épisodiquement la saison passée du côté du HSV Hamburg, ont débarqués cet été en Suède. Avec une certaine réussite, puisque Jamali a déjà claqué 17 buts en quatre matchs de Champions League. "C'est la vie d'un club comme le nôtre, que certains joueurs aillent tenter leur chance dans des championnats étrangers" concède Ola Lindgren, qui dirige l'équipe première depuis 2012, en plus de la sélection nationale suédoise. Jonathan Stenbäcken (Lemgo), Magnus Dahl et Markus Olsson (Skjern) s'en sont notamment allés, mais la qualité de jeu ne s'en est pas ressentie. "C'est une équipe qui met un gros rythme, qui monte très vite les ballons avec deux ailiers très efficaces" explique Cyril Viudes, en parlant surtout du Norvégien Kristian Björnsen, le gaucher qui tourne à cinq buts par match en Champions League. Montpellier a les moyens de l'emporter, il le montre depuis quelques semaines avec des victoires d'éclat à Chambéry et à Saint Raphaël. Il s'agira de répéter le même genre de performances demain pour, en cas de deuxième victoire en cinq matchs, se mettre dans la bonne direction pour la qualification.

Le PSG en mission en Slovénie

Pour le PSG, la mission est simple, emporter un septième succès de rang, et aborder le match face à Veszprem le weekend à venir en ayant fait le plein de confiance. Et le déplacement à Celje ne devrait pas être de nature à trop enquiquiner les joueurs de Noka Serdarusic. A l'image de Zagreb la semaine passée, le club slovène a ses meilleures saisons dans son dos et doit maintenant jouer la carte de la jeunesse. Vainqueur de la Champions League en 2004 avec Siarhei Rutenka, Eduard Koksharov et Uros Zorman dans son effectif, Celje possède le plus jeune effectif de la compétition cette saison, avec moins de 23 ans de moyenne. Imaginez, cet été, sept joueurs du club étaient avec la Slovénie au championnat du monde U19. Mais l'an dernier, ce manque d'expérience ne l'avait pas empêché de se qualifier pour les seizièmes de finale de la compétition. Normal, tant la qualité est présente dans cette équipe. "Nous sommes un peu obligés de nous appuyer sur les jeunes, car financièrement nous ne pouvons pas rivaliser avec les grosses écuries" nous confie Branko Tamse (photo de gauche), aux manettes de l'équipe depuis décembre dernier. "Mais des équipes comme nous ou Zagreb prouvent qu'on peut avoir des jeunes joueurs et exister dans cette compétition".

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

Oui mais voilà, le problème pour Celje en ce moment, c'est que Miha Zarabec est blessé. Il ne paye pourtant pas de mine, ce petit bonhomme d'1m78 qui vient de fêter ses 24 ans. Mais l'absence de son demi-centre, touché aux ischio-jambiers, a complétement déboussolé l'effectif slovène. "Miha a une telle activité, un tel volume de jeu, une telle capacité à débloquer les situations pour lui-même ou pour les autres, que son absence est très dure à gérer pour nous" nous confie Tamse, qui espère que David Razgor ou Luka Dobelsek prendront enfin le relais ce weekend face au PSG. Face à Montpellier la saison passée, Zarabec avait inscrit 21 buts en deux matchs. En son absence, Celje ne tourne plus rond, avec trois défaites en trois matchs de coupe d'Europe dont deux, face à Zagreb et Flensburg, avec des performances offensives franchement pas réjouissantes, avec vingt buts marqués à chaque fois. Il faut dire que sans Zarabec, sans Ivan Sliskovic et David Miklavcic (partis à Veszprem et Tremblay cet été), la base arrière est tout de suite plus ordinaire, et le danger majeur vient des gauchers, où Ziga Mlakar (photo de droite) et Sime Ivic apportent de la puissance de loin, tandis que Blaz Janc, à qui on prédit le plus grand avenir, est un vrai danger à l'aile. Pour le reste, en dehors de ces performances individuelles, Branko Tamse ne trouve pas la bonne formule. "Arthur Patrianova a le talent pour s'imposer chez nous, mais il doit s'adapter à un jeu complétement différent de ce qu'il a connu avant" note-t-il, en parlant de la recrue phare brésilienne, arrivé de Liga Asobal. Sauf que du temps, Celje n'en a pas, et le PSG ne va pas lui en donner non plus. Noka Serdarusic, qui s'est assis pendant huit mois sur le banc du club, risque bien de ne pas lui faire de cadeau.

Kevin Domas