LFH - UBB-MB
E.Mayonnade : "Une catastrophe humaine"
Au téléphone, Manu Mayonnade, l'entraîneur de l'UBB-MB, avait perdu sa bonne humeur habituelle au lendemain de la réunion préconisant le dépôt de bilan de son club. Il s'est confié à Handnews en exclusivité.
"C'est compliqué de parler sans être submergé par l'émotion... , débute Manu Mayonnade. En effet, après la réunion d'hier où des membres de la FFHB, des élus, des salariés du club et les collectivités territoriales, la Fédération nous a fortement conseillé de mettre le club en cessation de paiement. La réunion de ce soir devrait confirmer ce sort..."
Il poursuit : "C'est très dur de mettre des mots sur les choses actuellement... Au vu des chiffres annoncés et avérés (338 000 euros de dettes), ce verdict semblait un peu inéluctable. Mais c'est très très compliqué de se dire que les choses vont s'arrêter là, en pleine saison. Au-delà de l'aspect sportif, c'est également une vraie catastrophe humaine. Toutes ces filles géniales vont devoir trouver un nouveau point de chute, en France ou à l'étranger. Nos gamines du centre de formation... On va se retrouver dispersés aux quatre coins de la France. C'est terrible. Terrible."
Depuis deux matchs au moins, les joueuses de l'UBB-MB se savaient en sursis. Mais toutes continuaient à se battre dans la tempête. Manu Mayonnade avait d'ailleurs souligné à plusieurs reprises être "très fier" de son équipe ces derniers jours. "On continuait à s'entraîner, note encore le technicien bordelais. S'il y avait des changements de comportement, c'était uniquement en dehors du terrain avec une atmosphère forcément un peu différente de d'habitude. Au final, on perd à Nîmes en mal jouant (22-31), on bat Nice (37-25) et on s'incline face à Metz (22-26). Sur le plan comptable, on n'a donc pas vu de modification notable."
Samedi, l'Union Bordeaux Bègles Mios-Biganos ne se déplacera pas à Besançon pour la onzième journée de championnat. Manu Mayonnade explique : "à l'issue de la réunion d'hier soir, les dirigeants nous ont dit que le club ne disposait pas des fonds nécessaires pour se déplacer à Besançon. Mais qu'une solution était peut-être quand même envisageable. Après discussions, les filles ont exprimé leur ressenti et nous ont dit qu'elles ne préféraient pas participer à cette rencontre. Je les soutiens à 800%. Aujourd'hui, elles auraient plus à y perdre qu'à y gagner. Comment demander aux joueuses de jouer un match de haut niveau dans ces conditions?"
Propos recueillis par Clément Domas