LNH - J5
Pour certains, c'est déjà l'urgence
La cinquième journée de LNH arrive, et déjà, pour certains, le ciel est passablement obscurci. Tremblay, Dunkerque, Chambéry, Nantes, autant d'équipes qu'on n'aurait pas pensé trouver dans la deuxième moitié du classement après seulement quatre matchs.
Suivant les clubs dans la difficulté, l'ambiance n'est pas la même. A Dunkerque, après la défaite à domicile face à Créteil (23-25), Patrick Cazal n'a pas mâché ses mots : "On rate toutes les situations, on s’énerve, on perd toute lucidité, toute qualité de jeu, on devient brouillon dans tous les sens. On est individuellement incontrôlables dans nos gestes, nos actes. On sent qu’il y a du brouillard en permanence. On manque de force de caractère, de réaction collective" disait-il. A l'heure de se déplacer à Toulouse, il s'agit de trouver des leaders. "Tout le monde balaye sa maison sans se préoccuper de l'intérêt général" déclarait encore le coach dunkerquois ce matin dans la Voix du Nord. Se déplacer à Toulouse, recevoir Nîmes, on a connu mieux pour se remettre dans la droit chemin, d'autant plus que le FENIX pourrait bien récupérer son gaucher Felipe Reina mercredi. A Tremblay, David Christmann prend plutôt les choses avec philosophie, même si le besoin de points est patent. "Notre niveau de jeu au cours d'un même match est en dents en scie, et j'espère que cela va se régler très rapidement" explique l'entraineur, dont les hommes sortent d'une défaite d'un but à Aix la semaine dernière (26-27). "J'ai été rassuré par ce que j'ai vu à Aix, on mène toute la seconde période, on est juste derrière dans la dernière minute. Que ce soit contre Ivry ou la semaine passée, on affiche un petit manque de maturité, on prend des deux minutes sur des fins de match serrées et j'espère que cela va se corriger cette semaine". Et il vaudrait mieux, car c'est Cesson-Rennes qui se présente au Palais des Sports ce mercredi soir, une équipe en pleine confiance qui l'a encore montré face à Nantes la semaine passée (32-29). "Cesson est une équipe qui a bien su lancer sa saison, contrairement à nous, et l'emporter face à Nantes et Dunkerque est une preuve de ses qualités" nous explique Christmann, qui devra toujours faire sans Bundalo et Tuzolana, blessés.
Le H a mal à sa défense
Le HBC Nantes compte lui trois points, et ce n'est pas là où on l'attendait cet été. Mais forcément, quand sa défense, traditionnel point fort, pointe à la dernière place du championnat, tout devient plus compliqué. "C'est évidemment au cœur du travail depuis le début, confirme Thierry Anti, le coach nantais. On a du mal à trouver l'équilibre. C'est frustrant car les dangers et difficultés rencontrés à Chambéry puis Cesson avaient été anticipés. Et pourtant je l'aime cette équipe... mais je ne la reconnais pas ! C'est un peu comme si ta femme changeait de couleur de cheveux, de vêtements : tu sais que c'est elle mais tu te demandes pourquoi elle fait cela." Un parallèle plutôt imagé qui aura eu le mérite de faire sourire Rock Feliho, visiblement déjà très concentré sur son match. Car pour lui, pas de doute, "l'unique stratégie sera de donner plus, et encore plus. Si tout le monde ne l'a pas compris après les deux semaines que l'on vient de passer, c'est qu'il y a un problème", lâche avec simplicité le patron de la défense nantaise. "On a su le faire, avec les même joueurs. Alors même si on est dans le dur, il faut se donner les moyens de gagner ce match à la maison contre Saint-Raphaël." Certes, Matias Schulz ne donne toujours pas satisfaction dans les buts, et à l'heure d'accueillir la machine à marquer Raphaël Caucheteux et ses copains raphaëlois, le H doit encore se faire du mouron. Toujours en quête d'un pigiste médical pour Gorazd Skof et se faisant souffler l'ancien Montpelliérain Richard Stochl par Rhein-Neckar Löwen, quelques ajustements forcés vont toutefois remanier le profil de ce HBCN. Thierry Anti devra faire sans Alberto Entrerrios, touché aux côtes, mais également de façon définitive sans son pivot Igor Anic, qui enfilera dès demain soir la tunique des Zèbres de Kiel. Les jours de pluie sont légion à Nantes, reste à savoir si le beau temps arrivera via l'équipe varoise. "J’ai la tête en vrac, mais je ne suis pas inquiet", assure Anti. Et la meilleure des aspirines serait fatalement une victoire...
Chambéry, roi des montagnes russes
Chambéry, trois points lui aussi, rendra visite au PSG jeudi soir. Les Savoyards enchainent les résultats en dents de scie et leur passage à Coubertin en dira long sur leur capacité à relever la tête. On ne sait toujours pas vraiment ce que vaut l'équipe, entre victoires probantes (face à Nantes) et désillusions (à Nîmes et face à Montpellier). La faillite individuelle de certains devrait inciter Ivica Obrvan à effectuer quelques changements, tout en espérant que sa défense reparte du bon pied cette semaine. En revanche, tout va pour le mieux à Nîmes, qui reste sur trois victoires de suite et espère bien continuer sa série face à Créteil demain soir. "On est sur une bonne dynamique mais c’est un match compliqué qui nous attend. On a les armes pour relever le défi. Ce qui fait la force de Créteil aujourd’hui, c’est un peu comme nous, leur jeu collectif est bien rodé et le danger offensif peut venir de tous les postes. Ils font un bon début de championnat à domicile comme à l’extérieur, il ne faut surtout pas prendre cette équipe à la légère" déclare Florent Ferreiro sur le site internet de l'USAM. Créteil a relevé la tête depuis sa déroute à Nantes et pourrait bien s'installer dans la première partie de tableau en cas de victoire. Mais Créteil, depuis son revers à Nantes il y a trois semaines semble bien lancé. "Il y a eu une prise de conscience individuelle et collective de ce qu'il nous avait manqué. On va aller jouer à Nîmes qui sait très bien jouer au handball, elle l'a montré sur les premières journées de championnat, mais qui montre aussi beaucoup de cœur et beaucoup de combativité. Seules les grosses équipes vont s'imposer là-bas, mais je crois à l'exploit" note Christophe Mazel, qui retournera en terrain connu, puisqu'il a coaché l'USAM de 2002 à 2006.
Chartres, apprentissage compliqué
Le haut de tableau, ce n'est évidemment pas la préoccupation de Pascal Mahé qui aimerait bien que Chartres ramène ses premiers points en championnat d'Ivry. Quatre matchs pour autant de défaites, l'apprentissage est compliqué, mais il y a encore de l'espoir selon le coach chartrain : "On a ciblé ce match depuis le début de saison, de la même manière qu'on avait ciblé celui face à Cesson. On sait à quoi s'attendre, on a mesuré les efforts qu'il fallait faire pour être au niveau de cette LNH. Il est maintenant temps de prendre des points" nous disait-il après la défaite face au PSG la semaine dernière (20-32). Pour ce faire, il récupérera Emeric Paillasson et Alric Monnier, tandis que Zacharia N'Diaye sera encore absent trois semaines. Mais si la défense tient à peu près la route, c'est en attaque qu'il va falloir mettre les bouchées doubles : "On voit depuis le début de saison qu'on est en difficulté dans le domaine. J'essaye de voir les choses du bon côté en me disant que ça ne peut aller que mieux. Il y a un déclic à avoir, espérons qu'il arrive vite" poursuit Mahé. Dernier match de la journée, le déplacement d'Aix du côté de Montpellier. Un MHB qui a parfaitement réussi sa semaine passée et aimerait bien dominer le PAUC pour continuer sa série, avant un match sans pression à Barcelone samedi.
Kevin Domas (avec G.L)