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LNH - PAUC

M. Wiltberger : "Avancer cachés, cela nous va bien"

, par Dalibor

photos : S.Sauvage / PAUC Handball
photos : S.Sauvage / PAUC Handball

Arrivé cet été en Provence, l'ancien Barjot Marc Wiltberger a très rapidement trouvé sa place aux côtés de Noka Serdarusic. Avec cette doublette de prestige sur son banc, Aix s'est montré capable de sortir des grosses performances à l'extérieur comme de laisser filer des points à domicile, dans cette première partie de saison. En fait, il ne manque que la régularité au PAUC pour s'installer dans la première partie du tableau.

- Marc, dixième avec onze points à la moitié de la saison, est-ce un résultat qui vous satisfait ?

- Bien évidemment, nous sommes dans les temps de passage et plus ou moins à la place à laquelle on souhaiterait être. La LNH, c'est une vraie bataille et nous n'avons aucune marge sur notre objectif de maintien et aussi sur les autres équipes qui ont le même objectif que nous. En tant que coachs, Noka et sommes sommes surtout satisfaits de notre mois de décembre, avec les points pris contre Toulouse et Istres. Cette dernière victoire nous a permis de reprendre le goal-average particulier face à un concurrent et de passer l'hiver au chaud. Nous avons laissé les joueurs récupérer pendant quinze jours, sans leur mettre trop de pression, et nous sommes tous revenus avec un objectif commun début janvier.

- A quoi vous attribuez l'irrégularité de vos résultats ?

- Je crois que ça montre que nous n'avons aucune marge, que tout le monde est en danger dans cette LNH. Si sur un match, on n'est pas au minimum syndical en termes d'engagement et de combat, on perd, c'est aussi simple que ça. Il nous a fallu intégrer certains joueurs, pour certains cela a été très rapide et très réussi, je pense notamment à Klemen Cehte, pour d'autres, cela prend un peu plus de temps. On est une équipe jeune à ce niveau, même si on a tendance à l'oublier, et le manque de maturité nous a empêché, sans doute, de glaner un ou deux points de plus. Maintenant, on peut se féliciter de ne pas avoir connu de trou d'air face à nos concurrents directs et d'avoir bien géré les confrontations de "notre championnat". On va maintenant recevoir la plupart de ces concurrents, à part Créteil, et il va falloir bien négocier ces rencontres.

- Justement, vous êtes une des rares équipes à avoir pris plus de points à l'extérieur qu'à domicile (8 contre 3). Est-ce juste dû à un hasard de calendrier ?

- Oui, je pense que cela a joué un rôle majeur. Quand nous avons perdu contre Istres, cela a été assez mal vécu, beaucoup de gens se demandaient comment on allait se maintenir si on perdait ce genre de matchs. Mais Istres a prouvé ses qualités et qu'ils n'étaient pas là pour être de la chair à canon, et que tout le monde allait se battre pour aller chercher le maintien. Entre la neuvième et la douzième place, l'an dernier il n'y a eu qu'une seule victoire de différence et cette saison, cela va être la même chose.

"Le collectif doit rester en mode survie"

Photo : S.Sauvage / PAUC Handball
Photo : S.Sauvage / PAUC Handball

- Vous parlez beaucoup de maintien, pourquoi ne pas viser plus haut et aller chercher des équipes comme Tremblay et Cesson, que vous avez accroché sur la phase aller ?

- Tremblay et Cesson ont réussi à prendre plus de points que nous dans la première partie et ont peut être même été au delà de leurs propres attentes. On peut effectivement les retrouver, si ils baissent un peu le pied et si nous, nous gardons notre rythme. Mais il faut rester humble, le but n'est pas de regarder devant, notre bataille se situe derrière nous. Il faut d'abord se sauver, et peut être après on pensera à aller jouer plus haut. Pour l'instant, il faut que le collectif reste en mode survie et de notre capacité à garder cet état d'esprit dépendra notre éventuelle capacité à aller chercher un petit peu plus au classement en fin de saison.

- Est-ce une frustration de ne pas avoir réussi à prendre des points à la maison ?

- On aurait aimé donner un peu plus à notre public, qui répond toujours présent à la maison. Malheureusement, on n'a pas pu, mais on espère lui offrir quelques victoires à la maison avant la fin de la saison. Je pense qu'il préfère nous voir maintenu que de gagner à la maison et de ne pas se maintenir, donc bon...On va essayer de concilier les deux en 2015 !

"Le projet du club avance"

photos : S.Sauvage / PAUC Handball
photos : S.Sauvage / PAUC Handball

- Quels ont été les axes de travail pendant la préparation du mois de janvier ?

- Quand nous avons repris, nous n'étions pas beaucoup si on enlève les deux mondialistes et nos blessés. Nous avons cherché à ré-athlétiser les joueurs, sans pour autant faire une préparation lourde comme en début de saison. On ne va rien changer, nous sommes dans une phase de stabilisation et on espère s'appuyer sur des choses qui, je l’espère, sont acquises. On a mis l'accent sur l'engagement, la discipline mais aussi l’enthousiasme qui sont des éléments incontournables. Nous avons des joueurs talentueux dans l'effectif, mais nous ne cessons de leur répéter que sans engagement, on n'arrive pas à grand chose. Nous avons donc cherché en premier à pérenniser cet état d'esprit.

- Vous parliez de la bonne intégration de Klemen Cehte tout à l'heure. N'avez-vous pas peur de finir par être trop dépendants de lui ?

- C'est vrai qu'on a été dépendant de lui en termes de scoring. Je pense que c'est un joueur encore sous côté, il est pour moi le meilleur arrière gauche de cette première partie de championnat. Klemen est un de nos points forts, c'est évident, mais il n'est pas pour autant l'arbre qui cache une forêt misérable. Il a parfaitement rempli son rôle, mais toute l'équipe a fait ce qu'il fallait, si il était seul on n'irait pas bien loin. On a moins vu Pierrick Naudin, Iosu Goni ou Benjamin Briffe, mais ils ont été présents pour autant. On est dépendant de Klemen comme on est dépendant de notre défense ou de nos gardiens, qui au passage ont réalisé de grosses performances  comme Luc Tobie et bien entendu Luka par ailleurs. En tant que coach, on voudrait qu'il y ait un équilibre, et que tous les joueurs marquent autant que les autres et participent tous de la même manière. Mais c'est un peu utopique, et on essaye, avec Noka, que ce déséquilibre qui fait pencher notre jeu à gauche soit un atout plutôt qu'un faille.

- Vous dîtes que Klemen Cehte est sous côté, pensez-vous que ce soit tout le projet aixois qui l'est ?

- Non, je ne crois pas. En début de saison, dans les pronostics, nous étions dans les derniers avec Istres et Cesson. Mais c'est juste la réalité d’avant saison, après il y a la réalité du terrain. On sait qu'avec des objectifs hauts, on risque de prendre des claques et d'avoir du mal à repartir. Nous avons préféré dire aux joueurs dès le départ que ça allait être compliqué, que le maintien allait peut être se jouer sur le dernier ballon du dernier match. En début d'année, on n'était clairement pas parmi les favoris du championnat. Nous sommes très prudents, nous l'avons été depuis juillet et nous allons le rester, parce que chaque match est une bataille et qu'il faut aller chercher tous les points. Le fait d'avancer cachés, qu'il n'y ait pas trop d'attente vis-à-vis de nous de la part des médias et du grand public, nous va finalement bien. On avance, on engrange de la confiance et on espère que, ce faisant, on arrivera à assurer le maintien avant la fin. Mais le projet global du club avance également avec des perspectives nouvelles, comme la nouvelle salle ou l'arrivée de joueurs confirmés.

- On a l'impression que vous prenez grand plaisir à évoluer au quotidien avec ce groupe...On se trompe ?

- Ce n'est pas qu'une impression, je mesure la chance que j'ai de travailler avec les meilleurs. Noka est vraiment un des tout meilleurs, et humainement nous passons de bons moments ensemble, même si il y a de la souffrance et du stress aussi. Cette collaboration me permet de valider ou de balayer certaines des certitudes que j'avais en tant qu'entraineur, et j'ai vraiment le sentiment de progresser bien plus vite à son contact. Etre capable d'avoir des résultats sans parler le français, cela montre le niveau de Noka. Tous les joueurs profitent de sa science du handball, moi également, et je suis comme un poisson dans l'eau à ses côtés.

Propos recueillis par Kevin Domas

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