LNH - J18
Des affiches de haute volée
Après un weekend animé à Montpellier et une pause de quinze jours, le championnat reprend ses droits. Avec des affiches de haute volée, comme Nantes-Chambéry ou Cesson-Créteil. Sans oublier le déplacement périlleux du PSG à Dunkerque.
Après un week-end certes écourté puisque battus en demi-finale par le futur vainqueur Montpellier, les Nantais ont rapidement remis leurs idées au clair, puisque hôtes de redoutables Chambériens dès demain soir. L'importance de ce match solide, bien que perdu face à Guigou et sa troupe aura démontré que le H, même sans certains de ses fers de lance, parvient à tenir la marée. "J'ai vu des choses intéressantes, confirme Thierry Anti. On a bien fait douter Montpellier, peut-être nous a t-il manqué une ou deux rotations. C'est de bon augure, et j'ai pu faire le plein d'enseignements en voyant mon équipe ne jamais lâcher. La défaite est maintenant logique. Bien sûr on se prépare à un match compliqué contre une très bonne équipe, qui a moins de pression... et moins de soucis en terme d'effectif, avec de bons résultats en championnat comme en EHF." Le technicien n'oublie pas que la motivation sera évidente pour des Savoyards qui avaient connu l'enfer face à Matias Schulz (magistral, avec 21 arrêts dont six pénalties...) lors de leur dernière visite dans la cité des ducs pour les quarts de finale en coupe de la ligue. Le collectif du CSH semble avoir trouvé son équilibre, pouvant tout autant s'appuyer sur ses valeurs sûres tel Grégoire Detrez - "l'un des meilleurs pivots de LNH, toujours redoutable" - ou la jeune garde étincelante incarnée par Melvyn Richardson. En revanche, ni Joao Da Silva ni Edin Basic ne devraient pouvoir assurer leur présence sur le poste de demi-centre.
Delecroix : "Il ne faudra pas se cacher"
Le H continuera, lui, de se passer de son capitaine Rock Feliho, de Nicolas Claire, Matias Schulz, mais retrouvera Rodrigo Salinas. Le jeune gaucher Florian Delecroix a eu l'occasion, lui, de regoûter au parquet la semaine passée... et espère bien se rappeler au bon souvenir de ses adversaires de la semaine, les Violets enchaînant dimanche avec la réception des Lions en EHF Cup. "Ma blessure est oubliée, tout va bien! Après samedi on n'a pas à rougir, on a toujours su les tenir et rebondir pour revenir au score. La déception de n'avoir pu conserver notre titre est là mais on passe à autre chose" assure le MVP du Mondial U21. "On le sait : c'est toujours rude contre cette équipe de Chambéry. On avait perdu en championnat et fait une prestation énorme en Coupe de la Ligue. Les battre aura évidemment une incidence directe sur un classement hyper serré où tout se joue à une victoire. On est à domicile, il est hors de question de laisser filer des points. La concentration et, évidemment, une grosse défense avec un investissement de chaque instant seront les clés. Si on est prêt à tout pour l'équipe, compenser les absences en prouvant que l'on mérite notre place sur le terrain. Il ne faudra pas se cacher."
Cesson, pour rester une citadelle imprenable
"Ne pas se cacher", ce sera aussi le leitmotiv de Cesson-Rennes, qui accueillera une équipe de Créteil qui est la seule, toute compétitions confondues, à s'être imposée en Bretagne cette saison. Deuxième meilleure équipe à domicile, quatrième plus mauvaise à l'extérieur, il y a comme un léger souci, non ? "Si on regarde de façon pragmatique, nos résultats de ce début 2016 sont conformes à ceux que nous avons depuis le début de la saison" confirme Yérime Sylla. "Il faut du temps pour s'inscrire dans le rythme des équipes qui jouent l'Europe, et si mon équipe a franchi un palier cette saison, on n'arrive pas à aller gagner les matchs qui pourraient nous en faire passer un autre à l'extérieur". Dernière désillusion en date, à Toulouse, il y a quinze jours, avec un net revers (23-30). Quinze jours pour travailler et essayer d'enclencher une série face à une équipe de Créteil, qui, "à notre image cale un peu en ce moment. Mais on ne réussit pas forcément face à eux depuis quelques temps." Les Cristolliens restent sur trois matchs sans victoire, et la dernière à domicile face à Nantes, pourrait laisser quelques traces. En tout cas, Christophe Mazel se prépare à une grosse bataille. "Cesson est une équipe avec un projet de jeu bien identifié, très patiente, avec une paire de gardiens qui va nous faire des misères" explique le coach de l'USC. "On sait que gagner là bas est possible, on l'a fait, mais on avait fait un super match. Il faudra faire la même chose demain soir".
Montpellier, attention au piège ivryen
Fraichement auréolés de leur victoire en coupe de la Ligue, les Montpelliérains ont à peine eu le temps de savourer qu'il faut repartir de l'avant, et se déplacer à Ivry. On l'a vu la semaine passée avec le PSG, les matchs coincés entre deux grosses échéances ne sont jamais simples, et les Ivryens espèrent bien que Michaël Guigou et les siens auront encore la tête à l'Arena, ou à Bougnol pour le match face à Flensburg. Ou un peu des deux. Saint-Raphaël trouvera sur sa route un autre des participants au Final Four, le FENIX Toulouse. Mécontent après la déculottée face au PSG samedi soir, Philippe Gardent espère une réaction de ses garçons, d'autant plus que sa défense montre des signes certains de fébrilité ces derniers temps. Autre réaction attendue, celle d'une équipe aixoise qui n'a plus pris le moindre point depuis début décembre. Même si les Provençaux ont encore un peu de marge sur marge sur Tremblay et Chartres, celle-ci se réduit petit à petit, et une victoire dans l'Eure et Loir demain soir serait une bonne chose. Une très bonne chose même. D'autant plus que Tremblay, en déplacement à Nîmes, ne part pas favori, même si l'USAM reste sur quatre défaites de suite en 2016.
Dunkerque attend le PSG de pied ferme
Enfin, dernière affiche, la réception du PSG à Dunkerque. Les Parisiens sont passés à côté de leur finale dimanche, balayés par le dynamisme montpelliérain. Auront-ils eu suffisamment de temps pour se remettre en selle à l'heure de se déplacer dans le Nord. Ces deux dernières saisons, les Parisiens sont revenus les mains vides de Dewerdt en championnat, et l'absence de Nikola Karabatic ne va pas les aider. Les rotations se font rares sur la base arrière, et William Accambray devrait avoir un rôle plus important. Patrick Cazal en revanche, nous disait il y a quinze jours que ses troupes étaient capables du pire comme du meilleur. Et cette saison, le meilleur est souvent apparu face aux gros du championnat. Et comme, avec leurs sept victoires de suite depuis décembre, les Nordistes sont sur une belle vague, pourquoi ne pas essayer d'en profiter demain soir ?
Kevin Domas (avec G. Louis)