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L'USAM fait sa rentrée
Huitième de la saison passée, la Green Team de l'USAM Nîmes entame sa préparation cette semaine, avec quatre joueurs arrivés cet été. Le début d'un nouveau cycle, mais dans la continuité.
Le bilan de la saison 2015/16 de l'USAM laisse assez perplexe et n'est pas forcément simple à analyser. Voit-on le verre à moitié plein ou à moitié vide ? Retient-on la première moitié de saison conclue par une troisième place, des victoires face à Montpellier, Nantes et Chambéry ? Ou la seconde partie, ses neuf défaites et son impression de laisser-aller qu'on a pu apercevoir par moments ? "Le bilan final est décevant, même si on assuré notre maintien dans un temps record" retient Franck Maurice, le coach gardois. "On fait une première partie de saison extraordinaire, mais on n'a pas saisi l'opportunité d'appuyer. Sur la saison, on n'avait sans doute pas les moyens de rivaliser avec les concurrents à l'Europe, mais on a quand même été moins précis et rigoureux après la trêve".
"Terminer un cycle et en commencer un autre"
Avec le onzième budget provisionnel de Starligue pour la saison à venir, le président David Tebib n'a pas fixé d'objectifs mirobolants à ses joueurs. Une septième place, un quart de finale de coupe pour une saison qui s'annonce de transition, puisqu'après n'avoir recruté qu'un seul joueur l'été passé (l'Islandais Snorri Gudjonsson), l'USAM en a signé quatre cet été. "C'était la volonté du club de terminer un cycle et d'en commencer un nouveau" éclaire Maurice, qui vivra sa troisième saison sur le banc nîmois. "Après Damien Scaccianocce en 2015, Guillaume Saurina et Yassine Idrissi, deux garants de nos valeurs, s'en vont." Si le départ du gardien marocain était acté depuis longtemps, celui du meilleur buteur de LNH, qui avait encore une année de contrat, ne l'était pas. Et va laisser un vide en terme de leadership qu'il va falloir combler. "On n'a pas cherché un autre Guillaume Saurina, car il est impossible de le remplacer. Mais on a voulu gagner en complémentarité sur notre base arrière" explique le coach, qui espère que, dans le vestiaire, des leaders vont émerger. Et pourquoi pas Rémi Salou, qui était encore le capitaine à Tremblay la saison passée ? "On en a un petit peu parlé avec le coach, mais les choses vont se faire naturellement" répond l'intéressé. "J'ai beaucoup appris à Tremblay, je prends désormais plus de recul, je suis moins dans l'émotion. Mais si j'ai des choses à dire, je le dis. Pour ce qui est d'être un leader, il y a déjà des gens en place, je ne vais pas arriver pour tout bousculer."
Quatre recrues à intégrer
Le pivot passé par Cesson et Montpellier est la tête de pont d'un recrutement qui va permettre à l'USAM de diversifier son jeu, tout en s'appuyant sur un socle défensif plus fort. Luc Tobie, le gaucher aixois, va "apporter de l'alternance sur le poste d'arrière avec Hasgeir Hallgrimsson", le Slovène Aljosa Rezar aura la lourde tâche de faire oublier Yassine Idrissi, parti pour Toulouse, tandis que le petit dernier, le Serbe Stevan Sretenovic, ne rejoindra le groupe que le 15 aout. "C'est un profil qu'on n'avait pas en magasin, 2m02, shooteur de loin mais pas que" analyse son futur coach. "C'est un pari, mais un pari mesuré, il peut être une très bonne surprise." Courtisé par plusieurs grands d'Europe, dont Rhein-Neckar Löwen et Göppingen, il a choisi le Gard pour continuer sa progression en bénéficiant de plus de temps de jeu. "C'est le dénominateur commun entre toutes les recrues, elles étaient intéressées par le projet de l'USAM, où on n'hésite pas à donner du temps de jeu aux jeunes sans être démagogues" explique le coach tandis que Rémi Salou rappelle les raisons qui l'ont convaincues de revenir dans le Sud : "C'est un club ambitieux et le discours des dirigeants m'a rassuré à ce sujet. Il y a une envie de faire progresser le club, de construire un projet autour de valeurs de combativité et d'engagement".
Créer la cohésion dans la compétition
Et pour mettre tout cela en harmonie, tout ce petit monde va rapidement s'envoler direction la Slovénie, pour un stage à l'étranger qui est une première depuis bien longtemps. En plus des trois matchs disputés dans le pays d'Aljosa Rezar, sept autres viendront rythmer la préparation de la Green Team, soit dix au total, trois de plus que l'an dernier. "Dans la souffrance se créent les amalgames, et on crée la cohésion dans la compétition. On a voulu, en voyageant, se créer des conditions de match compliquées. On ne cherche pas à se cacher en partant loin, mais à jouer des handball différents dans des conditions difficiles pour préparer le collectif à un championnat encore plus dense et plus difficile que les années précédentes" explique coach Maurice, tandis que Rémi Salou estime que tout n'est pas à reconstruire : "Il y a un noyau dur de joueurs qui se côtoie depuis plusieurs années. Le groupe vit bien et on rentre dedans assez facilement. Pour l'instant, on en chie sur le terrain, mais chacun bosse à fond et les choses se mettront sans doute en place au fil de l'été".
Kevin Domas