LNH - CSH
Queido Traoré regarde les sommets
Dans une journée qui s'annonce importante pour Chambéry qui reçoit le troisième Créteil, Queido Traoré a pris le temps de répondre à quelques questions sur cette fin de saison, ses performances et l'équipe de France qu'elle soit junior ou A.
Sorti d'un dernier entraînement avant la rencontre de championnat, le solide ailier gauche se plie volontiers à l'exercice médiatique même s'il n'en est pas friand : « Je ne suis pas à l'aise avec les caméras ». En revanche, il se sent bien sur le terrain, malgré le programme intense de ce mois de février avec six rencontres en une vingtaine de jours dont Paris, Créteil et la coupe d'Europe : « Tout se passe bien pour le moment pour moi, je suis "en canne". On a fait une bonne prépa avec Samir (Abidi - Ndlr) notre préparateur physique. Il nous a bien mis en jambe, j'ai beaucoup de jus, c'est ce qui me permet de tenir malgré la fatigue. Il voulait qu'on soit prêt à enchaîner les deux mois qui arrivent. » .
Un début de saison complexe
Une condition optimale alors même que le joueur est largement salué par les supporters et la presse pour ses récentes prestations. Pourtant, la saison ne prédestinait pas forcément à une telle réussite : après quatre rencontres de LNH, Queido Traoré n'avait pas encore foulé les terrains avec l'équipe première. Une situation pas simple mais qu'il a pris comme une leçon : « C'est vrai que je n'ai pas fait les premiers matches de championnat, je savais plus trop quoi faire... Je savais juste qu'il fallait être patient, tout les coachs me le disaient notamment Bertrand Pachoud (Entraîneur du centre de formation - Ndlr). Ils me disaient que mon tour allait arriver et qu'une fois que je serai sur le terrain ce serait à moi de jouer. J'ai essayé de tout mettre en oeuvre pour gagner ma place dans l'équipe. » . Ensuite, le travail a payé et aujourd'hui il est conscient d'avoir des responsabilités, spécialement en défense où il s'est fait remarquer : « J'ai eu du temps de jeu assez rapidement en étant seul à mon poste, défensivement on m'utilise sur beaucoup de systèmes, c'est une de mes particularités. » .
L'équipe de France et Queido Traoré
Le démarrage difficile était-il dû à une reprise complexe après un titre de champion du monde en juniors ? Les efforts ont été intenses, mais il se défend de cette remarque : « J'étais revenu fatigué certes mais j'étais toujours en mode compétiteur. En devenant champion du monde, tout ce que tu veux faire c'est te défoncer ! Tu as envie d'aller le plus loin, même si c'est pas facile. On est là pour prouver en LNH, même s'il y a de la concurrence à tous les postes notamment à "Chambé". » .
Quitter les sélections espoirs lui laisse aussi plus de temps pour se ressourcer. Formé à Meximieux dans l'Ain, il a pu profiter d'une trêve plus tranquille : « J'ai pu souffler un peu, retourner en famille, aux sources... Ça m'a permis de décompresser et de ne penser qu'à Chambéry. » . Ne pensez pas pour autant qu'entre l'équipe de France et Queido Traoré l'histoire est terminée ! « Je garde l'équipe de France dans un coin de ma tête. On ne sait jamais ! Je vais continuer à tout donner et pourquoi pas un jour aller en sélection A. » . Le début d'un long chemin : « J'ai encore plein de choses à prouver à Chambéry. Ce n'est pas parce que j'ai fait trois-quatre bons matchs que ça va être facile, que ça doit s'arrêter là. Malgré les hauts et les bas, il faut que je continue à être plus régulier et efficace. Avec ça, je pourrai gagner de la confiance et passer les paliers. »
Une grande fin de saison avec Chambéry
Avec Chambéry, il va avoir l'occasion de prouver que ce soit en championnat ou en coupe d'Europe. D'autant que pour lui comme pour tout le monde, la lecture du classement relève de l'indigeste : « À cette journée, j'ai vu qu'on était huitième à égalité avec je sais pas combien d'équipes. Créteil est troisième et si on gagne on leur passe devant ! » . Cependant, la clairvoyance est de mise : « Mentalement, physiquement et psychologiquement il va falloir ne rien lâcher. Je pense que toutes les équipes doivent être pareilles. On sait que ça se joue à rien, même si Paris est super loin devant. » .
Justement, si cela se joue à rien, la coupe d'Europe ne serait pas un poids trop lourd ? Le débat fait rage, et Queido a choisi son camp : « Je trouve que c'est un avantage quand même. On garde le rythme, on reste en jambe. Certes, il faut gérer la fatigue mais les coachs travaillent pour ça. Ca nous permet de développer notre jeu plus sereinement et rester un groupe uni et solidaire sur le terrain ». Avec pour espoir de terminer la saison bien placé : « Je nous vois bien au moins quatrième. Et la coupe d'Europe... Ce sera difficile mais on a bien commencé. On a le potentiel pour aller en quart de finale. » C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
Entretien réalisé par Maxime Thomas