Starligue
Paris a dû prendre son temps contre Cesson
Paris a longtemps buté face à une équipe de Cesson difficile à manier, mais a retrouvé son jeu pour l'emporter largement en deuxième mi-temps (22-28).
La délocalisation de la saison dernière au Mans avait été un succès d'organisation. Pour son premier match de la saison en championnat, le club de Cesson-Rennes a remis le couvert de la délocalisation dans la Sarthe pour la même affiche de gala face au Paris-Saint-Germain. La salle était moins pleine qu'en mai dernier, mais le match a été tout aussi serré, avec à nouveau Paris qui gagne à la fin. Mais comme l'année dernière, les hommes de Noka Serdarusic ont peiné à faire l'écart.
Un jeu parisien stéréotypé en première mi-temps
Paris assume son statut de favori dans les premiers instants du match. Pour leur premier match dans le championnat français, Uwe Gensheimer et Luka Stepancic marquent les cinq premiers buts parisiens (2-5, 8'). Mais Paris lève vite le pied. Entre une défense pas très harcelante et un rythme peu élevé en attaque, Paris se laisse remonter et Noka Serdarusic prend son temps-mort (6-6, 14'). Mais Paris est pris dans le rythme de Cesson, qui construit doucement ses actions loin du but et vient les conclure après avoir endormi la défense du PSG, dont Nikola Karabatic. La première mi-temps est très sérieuse de la part des Bretons, alors que les Parisiens se fourvoient bien souvent en attaque dans des initiatives individuelles ou dans un jeu stéréotypé. Jérémy Suty, auteur d'un superbe tir à dix mètres (22') égalise un peu plus tard pour les siens (12-12, 26'). Paris réussit finalement à reprendre les devants avant la pause (12-13).
Mollgaard et Kempf, les meilleurs Parisiens
La deuxième période est bien plus cohérente de la part des Parisiens. L'entrée d'Henrik Mollgaard a joué un rôle dans le renforcement de la défense parisienne, devenue plus agressive, mais les champions en titre ont aussi profité d'une attaque cessonnaise en difficulté. Les Bretons tirent moins de cinq fois dans les treize premières minutes de la deuxième mi-temps... Paris a repris trois buts d'avance (13-16, 37'), mais voit son retour freiné par les très bons arrêts de Kevin Bonnefoi, auteur d'une partie remarquable. Le PSG arrive cependant à creuser progressivement l'écart. Symbole des manques parisiens en première période (0/2 au tir), Mikkel Hansen retrouve petit à petit son handball. Il permet aux siens de passer à +5 après un superbe service d'Edouard Kempf, l'ailier droit de 18 ans, sans doute un des meilleurs Parisiens au Mans (16-21, 47').
Du positif pour Cesson
Le baroud d'honneur du CRMHB à dix minutes du terme (20-23, 51') n'est finalement pas suivi d'effets. Paris maîtrise la fin de match, Hansen lâche enfin son bras et l'écart se creuse (20-27, 58'). Le match se conclut sur un joli tir à la hanche d'Allan Villeminot, entré en deuxième période pour Cesson (22-28). Paris aura donc livré une partie en mode diesel, et ce type de prestation est largement insuffisant pour affronter Kiel dimanche. Pour Cesson, la prestation satisfaisante permet d'au moins de tourner la triste page de la déconvenue de la semaine dernière, en Coupe de la Ligue à Pontault-Combault, avec un jeu bien plus convaincant et des entrées satisfaisantes des recrues Geir Gudmundsson et Allan Villeminot.
La feuille de match
Cesson. Gardiens : Bonnefoi 14 arrêts à 33% (dont 1/4 pen.), Lettens. Joueurs de champ : Derbier, Suty 7 (dont 1/2 pen.), Helgason, Sall, Hochet (cap) 2, Kamtchop-Baril, Le Boulaire 1, Lanfranchi 2 (dont 1/1 pen.), Maguy, Villeminot 3, Sérinet, Gudmundsson 3, Guillo 3, Davyes 1. Exclusion : Guillo (40'). Entraîneur : Yérime Sylla.
Paris. Gardiens : Omeyer 14 arrêts à 41,18% (dont 1/3 pen.), Skof. Joueurs de champ : Gensheimer 3 buts (dont 1/2 pen.), Mollgaard, Accambray, Stepancic 5, Remili, L. Karabatic 3, Hansen 6 (dont 2/3 pen.), Narcisse (cap) 1, Nielsen 1, N. Karabatic 6, Kempf 3, M'Tima, Afanou-Gatine. Exclusions : Stepancic (16'), L. Karabatic (51'). Entraîneur : Zvonimir Serdarusic.
Les réactions
Romaric Guillo : "On a bien travaillé en première mi-temps. J'ai dit aux gars dans le vestiaire qu'il ne fallait pas qu'on se relâche, et on a un creux en début de deuxième mi-temps. La mi-temps a été un peu un casse-pattes, on a l'impression qu'on se repose et si on ne réentame pas bien derrière, on peut vite prendre un 3-0. On a manqué d'intensité au retour des vestiaires, surtout en attaque. On a manqué de percussion, on veut se trouver trop rapidement, on ne prend plus les shoots et derrière Omeyer fait les arrêts... C'est un peu frustrant parce qu'on fait une belle première mi-temps, on est un peu déçus, mais par rapport à notre prestation à Pontault, on ne va pas rougir de notre match. Il ne faut pas entrer dans une spirale négative.
Allan Villeminot : "On a eu un gros trou de 15 minutes où on ne marque plus de buts, et on prend beaucoup de contre-attaques, donc ça nous fait mal. C'est là où le match se joue. Je ne saurais pas l'expliquer à chaud, soit on ne prend plus les shoots, soit on ne met plus les shoots. Il faut retenir tout le match, il y avait des choses bien même en deuxième mi-temps. Forcément la première est bien meilleure. Mais comparé au match de Pontault qu'on a fait il y a une semaine, ça n'avait absolument rien à voir, donc on va déjà se satisfaire de ça ! Pour mon premier match avec Cesson, c'est Paris en face donc c'est un peu particulier. Mais on a fait une grande préparation, donc ça m'a permis d'avoir beaucoup de sensations."
Uwe Gensheimer : "On a bien commencé le match, mais à 6-3 on a fait beaucoup de fautes. On fait aussi des erreurs en attaque, et Cesson a pu marquer des buts faciles en contre-attaque. Kevin Bonnefoi fait aussi un bon match. La deuxième période était un peu meilleure, en défense on a été bien meilleurs mais on peut faire beaucoup mieux, notamment dans notre jeu en équipe."
Mickaël Georgeault