EDF (M)
Onesta, l'entreprise plutôt que le hand ?
Manager général des Bleus, Claude Onesta a désormais pris ses distances avec la gestion sportive de l'équipe de France. L'ancien sélectionneur des Experts envisage même de s'éloigner encore davantage du monde du handball, comme il l'a expliqué dans un long entretien au quotidien économique "Les Echos".
Suite au bureau directeur de la fédération française de fin avril dernier, Claude Onesta a officialisé sa prise de recul avec la dimension sportive du projet des Bleus. Le duo Didier Dinart et Guillaume Gille ayant pleinement pris ses marques, l'ancien sélectionneur tricolore a désormais la charge “d’optimiser tous les aspects économiques et médiatiques liés au rayonnement des Bleus”. Le manager de l'équipe de France pourrait-il tirer sa révérence de manière définitive dans le monde du handball ? "Oui, dans très peu de temps" a-t-il répondu à la question du quotidien "Les Echos" qui l'interrogeait pour savoir s'il songeait à quitter ses fonctions de manager général. "Je ressens le besoin de me remobiliser et de me rendre utile sur des projets d'utilité générale, poursuit-il. Je souhaite aussi accompagner des entreprises dans leur logique de transformation car leur monde me passionne."
L'homme aux deux titres olympiques, trois titres mondiaux et trois titres européens en tant que sélectionneur explique longuement dans le quotidien économique sa vision du monde de l'entreprise et les parallèles avec la gestion d'une équipe sportive. Il revient sur sa carrière et s'estime heureux d'avoir vécu tant de grands moments. "J'ai été gâté, reconnait-il. Mon parcours a été exceptionnel, voire quasi irrationnel. J'ai reçu plus que je n'aurais jamais espéré." Et de poursuivre : "je n'ai pas découvert les clefs de la réussite, mais je sais ce qui fait perdre."
Il revient aussi sur son passage de témoin à la tête des Bleus auprès de Didier Dinart et Guillaume Gille, ses anciens joueurs cadres. "J'ai organisé ma succession, explique-t-il. Puis je me suis retrouvé dans la posture de l'éducateur qui termine sa mission et s'éloigne de l'élève qui n'a plus besoin de lui. Ma présence était une caution et une protection, mais elle ne permettait pas à la relève de bien prendre la mesure de ses choix et d'asseoir son leadership. J'ai fini par le comprendre car j'ai un moi apaisé."
Olivier Poignard