Nationale 1
Frontignan a besoin de temps
Pour la cinquième journée de Nationale 1, la poule sud offrait un duel entre deux promus que tout oppose : Villeurbanne et Frontignan. L'occasion d'aller à la rencontre des frontignanais, dont les noms ne sont pas inconnus.
Kevin Mesnard, Alexandre Saidani, Maxime Bouschet, Lucas Pellegrin... Des noms qui diront sûrement quelque chose aux fidèles de Bougnols, tous étant passés par le centre de Montpellier. Frontignan est à une portée de fusil de la capitale occitane, et récupère une partie des joueurs formés par le MHB : "On est des anciens du centre, parfois on a touché au monde pro et souvent on a choisi de privilégier nos études. On est donc parti à Frontignan qui est un très bon club familial avec beaucoup de valeurs, et ça nous permet de prendre du plaisir" confirme le champion du monde junior Alexandre Saidani. "C'est un club avec d'énorme valeur. On a vraiment envie de ce battre pour ce maillot ! On est en plus une bonne bande de copain, et on travaille bien à l'entraînement. Si on continue comme ça, on va gagner les matches qui arrivent" .
Des débuts compliqués
Car si sur le terrain Frontignan-Thau possède de belles perles, celles-ci sont encore peu nombreuses pour tenir le coup. À 12 joueurs à Villeurbanne, quand les locaux en alignaient deux de plus, les occitans ont du lâcher le match dans la longueur. "C'est compliqué, on est une jeune équipe en N1 et pour l'instant on se bat avec nos moyens. Il nous manquait quelques joueurs, on avait quelques blessés pour venir ici, face à une très belle équipe de Villeurbanne." Parmi les absents, on compte Lucas Pelegrin et Olivier Lamarre, tout deux sur la base arrière gauche. Ainsi, Alexandre Saidani et Nicolas Martin auront du tenir presque toute l'heure aux postes à hautes responsabilités. "J'espère que l'infirmerie va se vider un peu, qu'on aura un ou deux joueurs de plus la semaine prochaine, car c'est compliqué de tenir une heure en N1. Il nous manque aussi des repères" .
S'accrocher à l'échéance suivante
Malgré cette quatrième défaite, Frontignan a en souvenir sa belle victoire à Montpellier et le calendrier annonce des oppositions importantes. Pas question de lâcher donc, et les mots de Alexandre Saidani trahissent la volonté de travailler pour arriver dans les meilleures conditions au "week-end prochain." Ce sera Saint-Etienne, contre lequel les frontignanais aimeraient s'imposer pour leur public : "On le sait que ça devient compliqué... Maintenant on se l'ait dit à la fin du match, on prend rendez-vous pour le week-end prochain, on veut notre première victoire à domicile face à notre public face à Saint-Etienne. C'est le genre de match qu'on doit gagner au vue du classement, on attend avec impatience le week-end prochain pour se rassurer dans ce championnat de N1." D'autant qu'ensuite il faudra aller à Martigues et Bagnols, deux autres mal classés de la poule. Si Frontignan veut faire durer son bail en N1, des victoires dans ces matches à tension vont être impératives.
Le match : Villeurbanne 31 - 25 Frontignan
Ce qui frappe en avant-match, c'est la différence de hauteur entre les gones et leurs adversaires. La comparaison des tailles donne une idée du défi qui attend Frontignan à chaque rencontre : "La N1 est clairement plus physique que la N2, on le voit tout de suite. Ça court plus vite, ça saute plus haut, ça tire plus fort. On travaille pour trouver des automatismes pour palier ce manque de physique par la technique et la vitesse et un jeu bien huilé." De fait, si Villeurbanne prend le meilleur départ, les joueurs de Slavisa Ristinovic s'accrochent (6-6, 10e) sous la baguette de Alexandre Saidani (4/6 à la pause). La guerre de position au poste de pivot tourne à l'avantage de Jean-Christophe Benard (6/7) qui arrache de nombreux buts et exclusions. Seulement la machine se grippe sur Nicolas Huyghe. Le gardien de Villeurbanne est intraitable (20/40 à 50% !) et offre les ballons de contre pour faire la différence (15-11, MT).
La rencontre va cependant reprendre de l'intérêt au retour des vestiaires. Nicolas Martin jusque là discret (5/9, 4/5 en 2e période) trouve des failles dans la défense de Villeurbanne (17-17, 40e). Les arbitres font pleuvoir les sanctions sur les locaux, ce qui n'est pas au goût de la salle des gratte-ciel mais laisse de l'espace aux visiteurs. L'égalité se maintien jusqu'à la 45e (21-21), mais ensuite Frontignan va se laisser submerger par la force de frappe de Villeurbanne. Ils décident en effet d'isoler Loïc Laurent, laissant l'espace à Guillaume Divol qui marque trois fois consécutivement. Les trois échecs à sept mètres ont aussi pesé lourd, tandis que Nicolas Huyghe mettait au martyr les ailiers frontignanais (31-25, SF). Frontignan manquait de jus, mais aura longtemps fait douter une équipe qui se place comme un prétendant au play-off : "On a pas tout à fait la même équipe que celle qui est montée de N2 avec trois-quatre nouvelles recrues. Il faut les intégrer dans le projet de jeu et petit à petit ça va prendre." C'est tout ce qu'on leur souhaite.
À Villeurbanne, Maxime Thomas