Starligue - J21
Créteil s'offre une bulle d'air
A-t-on prédit la charrette de la descente trop tôt pour Créteil ? À six points du premier non-relégable, avec une différence de buts particulière à effacer, Créteil ne bénéficiait plus des pronostics. Oui mais... Analyse avec Christophe Mazel.
Mais depuis, Créteil a gagné là où personne pensait que ce serait possible. À 200% d'engagement, sans faillir face à Chambéry, les cristoliens ont gagné le droit de croire à nouveau. "Ça ne suffira pas" clame d'entrée l'entraîneur Christophe Mazel, "Les matches contre les adversaires direct restent capitaux, il ne faut pas dire que ça nous offre le droit à l'erreur car ce n'est pas le cas. Par contre, ça fait vraiment du bien au moral de faire des matches de cette qualité." La qualité, elle a été présente des cadres comme Hugo Descat (photo) jusqu'aux nouveaux espoirs comme Benjamin Richert. Une performance appréciée par l'entraîneur : "La satisfaction, c'est de voir qu'on a pu modifier l'équipe tout le match, sans baisser l'intensité et la qualité. On a pu arriver un peu plus frais que les chambériens dans les derniers instants, avec aucun joueur qui a fait une heure à part Mickaël Robin dans les buts. Certains aussi auront joué tout le match dans un secteur, comme Guynel Pintor en défense. Ce qui nous avait mis en difficulté cette saison c'est de ne pas avoir d'équilibre, et ce soir on l'a eu pendant toute la rencontre. Même quand Julien Meyer nous a mis en difficulté, on ne s'est pas désunis. C'est avec ce comportement qu'on a pu venir prendre un exploit ce soir et, j'espère, qu'on pourra aller chercher notre place en starligue l'an prochain."
La récompense attendue
Avec trois points pris en 2017, on pourrait pourtant croire que Créteil n'avait pas les armes. Que nenni : "on a fait de très beaux matches, vraiment, sans être récompensés. Par exemple contre Paris, contre Aix et une belle mi-temps contre le vrai Dunkerque, pas celui de la première partie de saison." Perdre d'un but contre Paris (28-29) ou de trois contre ce Dunkerque à Dunkerque (31-34) n'est en effet pas déshonorant, sans permettre de faire rentrer les points nécessaire. C'est Chambéry qui tombera enfin, sur ce scénario incroyable joué après un dernier temps mort pris à 20 secondes du terme par l'homme du banc : "Ils ont fait exactement ce que j'avais demandé, par rapport au temps du tir par exemple." À un de moins, les bleus et blancs ont également préféré la difficulté à une nouvelle désillusion : "On reste à cinq sur le champ alors qu'on jouait à six sans gardien quant on était à un de moins. Cela aurait été trop cruel de perdre sur une maladresse et la cage vide." Une anticipation pour parer à un scénario catastrophe : "C'est un calcul par rapport à une différence de buts particulière défavorable avec Saran, ce point pris si on avait fait match nul nous aurait compensé cela."
Toujours en apnée
Saran justement vit des heures plus compliquées. Le scénario ne permettra cependant pas l'erreur à Créteil, qui devra l'emporter à Saran le 13 mai, et au moins chercher une ou deux victoires lors des réception de Saint-Raphaël (19/04), Toulouse (17/05) et Cesson (08/06) ou à l'extérieur à Sélestat (31/05). Ce déplacement à Saran est déjà dans les têtes : "C'est le match à quatre points, et on est à quatre points de Saran ! Il faut leur reprendre ces points mais si on perd là-bas, c'est fini... Mais si on gagne..." En cas de victoire, Créteil pourrait sauver sa saison. Cet exploit en Savoie, c'est la perspective de jours meilleurs. Enfin presque : "C'est juste une bulle d'air. Si on avait quatre points d'avance sur le premier relégable en gagnant ce soir, ce serait une très bonne opération. Là, c'est une bulle d'air, une dynamique, et la récompense d'efforts. Je pense qu'on joue vraiment beaucoup mieux en 2017 par rapport à 2016, après ça ne suffit pas. Il faut gagner des matches et c'est ce qu'on a fait ce soir, dans un match où on était pas positionnés comme favoris." En définitive, Créteil restera en apnée jusqu'au 8 juin.
Maxime Thomas