Starligue
Nantes dans l'année de la confirmation
Après l'excellent exercice de la saison dernière ponctué par une deuxième place et une victoire en Coupe de France, le HBC Nantes cherchera cette année à confirmer son nouveau statut tout en découvrant les poules hautes de la Ligue des champions. La préparation est porteuse de promesses.
Dans sa période de préparation, Nantes est déjà plutôt impressionnant. On avait bien vu le H battre Berlin ou Veszprém lors de la Sparkassen Cup en Allemagne. A Vannes, lors du Trophée Morbi'hand, les Nantais ont remis ça en surclassant deux équipes danoises pourtant en avance dans leur préparation. Ni Holstebro (36-29), ni Silkeborg (37-29) n'ont fait le poids face au HBC Nantes. « On est à peu près là où on voulait être, et en plus, on arrive à le rentabiliser sur le terrain et à le transformer en victoires », sourit Cyril Dumoulin, le gardien nantais, apparu bien en forme. Avant de tempérer l'enthousiasme : « C'est bien d'être champion du monde des matchs amicaux, mais ça ne servira pas à grand-chose... »
Un fond de jeu inchangé
A une semaine de la reprise officielle avec le Trophée des champions, le positif domine néanmoins côté nantais. « Bien sûr qu'il faut modérer tout ça, parce que ça n'a rien d'officiel. Mais je pense que c'est une bonne habitude d'aborder tous ces matchs amicaux en mode compétition », souligne l'entraîneur Thierry Anti. Il rappelle que son équipe n'a actuellement pas de blessés, ce qui aide. Avant de souligner la stabilité du jeu entre la saison précédente et celle qui arrive. « On essaie d'introduire de nouveaux joueurs dans notre jeu et pas de modifier notre jeu pour eux. Donc je dirais que pour l'instant tout se passe bien, on a encore besoin d'affiner tout ça mais je crois que tout le monde trouve son compte. » Quand à la formule de la préparation, elle semble porter ses fruits. « Nous sommes vite retournés au ballon, nous avons repris très tôt le ballon dans les mains, et ça se voit », note ainsi l'ailier allemand Dominik Klein.
Une intégration réussie pour les recrues
Les nouveaux joueurs sont au nombre de trois, et peuvent compter sur un groupe déjà solide et un jeu bien installé. « On a la chance d'avoir une grosse ossature qui a eu pas mal de réussite et de succès l'année dernière, sur laquelle on peut se reposer pour l'instant pour les intégrer au fur et à mesure, juge Cyril Dumoulin. Ça se fait dans la réussite, donc ce sont des choses positives. » Les trois doivent apporter chacun leur pierre à l'édifice. Dominik Klein se charge d'expliquer en quoi. Premier à passer au crible, Julian Emonet, l'ailier breton venu de Dunkerque : « Avec Julian, on se comprend bien et on doit parvenir à construire une petite équipe sur notre poste dans la grande équipe, ça doit fonctionner et ça marche très bien pour l'instant. » De Rudolf Faluvegi, Klein dit voir « un joueur qui a une compréhension du jeu incroyable. Il est par ailleurs encore un jeune joueur, il peut encore beaucoup apprendre dans notre équipe expérimentée, et il va beaucoup nous aider. »
Enfin, la recrue star de l'effectif, Kiril Lazarov (photo), est quelqu'un qui « a déjà tout joué, tout vécu, qui a la plus grande expérience qu'on peut avoir dans le handball. Comme gaucher, il est une nouvelle option pour la finition. Il nous aidera vraiment beaucoup dans tous ces matchs qu'on aura cette année. » Thierry Anti complète : « Ce sont trois personnes charmantes, qui font très vite l'effort du langage, à part Julian qui est breton... La communication est là, est réelle. Il y a encore quelques problèmes de communication, mais pas sur le terrain. » Concernant Lazarov, Anti assume de vouloir l'adapter aussi à son système défensif, « pour ne pas le faire sortir systématiquement, parce qu'on peut être vulnérable face à des équipes qui jouent rapidement, explique-t-il. On a essayé pas mal de formules depuis l'Allemagne jusqu'à aujourd'hui, et il y a des choses qui commencent à se mettre en place, qui sont satisfaisantes. » L'arrivée de ces nouveaux joueurs, qui se fait dans un effectif déjà plein de qualités, ne doit pas non plus faire oublier que les jeunes, en premier lieu Romain Lagarde et Nicolas Tournat, auront aussi la possibilité de s'affirmer encore davantage grâce à leur progression.
Faire mieux que l'année dernière ?
Tout va bien donc pour Nantes : une très bonne équipe qui conserve ses principes de jeu, des recrues bien intégrées dans le groupe et dans le jeu, et un appétit de victoires qui ne se dément pas. On pourrait dire que tous les ingrédients sont réunis pour faire encore mieux que l'année passée, mais celle-ci ayant déjà été exceptionnelle, faire aussi bien serait déjà pas mal. L'année de la confirmation est toujours compliquée... « Ça va être difficile de faire mieux que l'année dernière, parce que ça dépend beaucoup de l'adversité, confirme Anti. Après, quand on est une équipe compétitive, on veut essayer de mieux jouer que l'an dernier. » « Personnellement, je dirais qu'on doit jouer avec exactement le même cœur, le même engagement, la même passion que l'année dernière, et conserver notre rythme de jeu », déclare de son côté Dominik Klein.
L'aventure de la Ligue des champions
En tout cas, cette année, Nantes pourra aussi découvrir la poule haute de la Ligue des champions, la récompense du superbe exercice de la saison dernière, « au-delà de la Coupe de France qui était la cerise sur le gâteau », déclare Thierry Anti, pour qui cette entrée dans les poules hautes est un saut dans une nouvelle dimension. « Déjà l'année dernière, pour notre première participation, on a fait un super bon parcours, et on y a pris goût. Là, dans les poules hautes, le programme est énorme, on est confronté au plus haut niveau. On va essayer d'en être digne et de bien se préparer pour pouvoir essayer d'aller plus loin dans cette compétition que l'an dernier. » Les joueurs aussi sont prêts à répondre à ces nouveaux défis. « Je me réjouis d'avance de cette aventure avec Nantes, de ces matchs contre les grandes équipes qu'on va jouer, déclare par exemple Dominik Klein. On connaîtra bien sûr des défaites, ce sera normal, et on verra comment on réagira à ça en équipe. »
Après la très belle surprise de l'année dernière, Nantes est donc attendu au tournant. « On est dans un championnat qui ne nous permet pas de souffler, qui est très difficile avec de très belles équipes, donc on est obligés de jouer sur tous les tableaux », rappelle Thierry Anti. « On est sur une dynamique intéressante à conserver jusqu'au championnat. La vérité sera au 1er septembre », début du Trophée des champions à Rouen, affirme quant à lui Cyril Dumoulin. Le 1er septembre, là où Nantes devra confirmer la très bonne impression laissée en préparation.
Mickaël Georgeault