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Talant Dujshebaev ne veut pas d'un nouveau Ciudad Real
L'entraineur de l'équipe polonaise de Kielce, qui s'est vu refuser une rallonge budgétaire de la part de la mairie de la ville, s'est exprimé dans une lettre ouverte publiée sur le site internet du club cette semaine.
Quand Bertus Servaas, le président et principal bailleur de fonds de Kielce, s'est exprimé, il y a quelques semaines, sur la situation financière de son club et sa demande de subvention exceptionnelle d'un million d'euros à la mairie de Kielce, on a soudainement vu revenir le spectre des récents vainqueurs de la Champions League ayant ensuite mis la clé sous la porte. Hambourg, Ciudad Real, la liste est longue. Même si le conseil municipal a refusé de voter une rallonge budgétaire au club phare de la ville, la situation ne devrait pas empirer pour le vainqueur de l'édition 2016 de la Champions League. Et son entraineur emblématique, Talant Dujshebaev, ne compte pas quitter le bateau en route. "Je veux continuer dans ce projet. Je ne suis pas venu ici pour l'argent, je suis venu pour un projet à long terme qui était, et qui reste, l'un des meilleurs que j'ai rencontrés. J'ai parlé avec les joueurs et ils sont d'accord avec moi" note l'Espagnol, qui confirme avoir accepté de baisser son salaire de 25%, tout comme ses joueurs, pour aider le club.
"A Ciudad Real, la ville est en train de mourir"
Dans sa longue missive, le quadruple vainqueur de la plus grande des compétitions européennes tient surtout à rappeler son expérience. Comme une histoire qu'il n'aimerait pas voir se répéter en Pologne. "J'ai joué à Santander, un des meilleurs clubs du monde à l'époque, nous avons gagné la première Champions League en 1994. Désormais, il n'y a plus rien. A Ciudad Real, nous avons remporté le championnat et trois Champions League, dans une petite ville de 70 000 habitants. Cela n'existe plus non plus. J'ai parlé avec un des décideurs de la ville il y a un an, il m'a dit que si c'était à refaire, il nous aiderait. Ces petites villes tirent profit du sport, les gens viennent, remplissent les hôtels, mangent au restaurant. A Ciudad Real, la ville est en train de mourir, je le sais car j'ai une maison là bas. Je ne veux pas que Kielce vive la même chose" explique-t-il, même si de faillite du club, il n'est pas question pour l'instant. Mais la poursuite de Kielce au très haut niveau pourrait être remise en cause sous peu si la ville ne venait pas en aide au club, selon le coach d'origine kirghize.
"Une nouvelle équipe avec des perspectives"
La participation au championnat polonais et à la plus grande des compétitions européennes n'est, en tout cas, pas remise en cause pour cette saison. Mais, comme le disait Bertus Servaas il y a quelques semaines, la situation sera revue à la fin de l'année civile pour voir ce qu'il est possible de faire pour les saisons suivantes. Et, pour cela, Dujshebaev exhorte les décideurs de la ville de Kielce à revoir leur position : "Nous construisons une nouvelle équipe avec des perspectives, et je demande à la ville de réfléchir une nouvelle fois pour que nous puissions pérenniser ce projet." Pour rappel, le club s'est déjà engagé avec plusieurs joueurs pour la saison prochaine, avec cinq recrues confirmées dont la star croate Luka Cindric, tandis que le gardien de Kiel Andreas Wolff et le pivot de Nantes Nicolas Tournat devraient poser leurs valises en Pologne respectivement en 2019 et 2020.
Kevin Domas